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Marc Fumaroli : Un esthète et un savant spécialisé dans la littérature

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Académicien, professeur émérite, homme de lettres, essayiste et passionné d’art, il était une référence de notre temps. Un homme qui «a marqué des générations de chercheurs et fait apprécier la littérature et les arts du Grand Siècle».

Un passionné au service de la littérature. Tels sont les termes employés par ses proches, ses amis et ses admirateurs pour parler de l’homme de lettres qu’était Marc Fumaroli. Professeur au Collège de France et académicien, il s’est éteint ce mercredi 24 juin à l’âge de 88 ans, laissant derrière lui une carrière prolifique. L’occasion pour tous ceux qui le connaissaient de lui rendre un dernier hommage. Sur Twitter, Emmanuel Pierrat, avocat du barreau de Paris et écrivain, a tenu à partager sa peine à la suite de la disparition de cet «immense lettré au service de l’histoire et des arts». «Je l’ai revu pendant le confinement et nous avons parlé de ses grands livres sur les orateurs. Il manquera aux amoureux de Chateaubriand et de Vigée Le Brun», écrit-il sur Twitter. Ardent défenseur de l’exception culturelle française, Marc Fumaroli s’est longtemps opposé à la marchandisation de la culture et la tendance de l’État à trop subventionner ce qu’il nommait le «divertissement industriel». Dès 1998, l’homme s’est également prononcé contre la féminisation des noms de métiers.
Des prises de position qui lui a valu une réputation de conservateur. La disparition de Marc Fumaroli représente également «une perte immense pour la République des Lettres», souligne Éric Anceau, historien français récompensé du prix Guizot de l’Académie française en 2018. Avant de se remémorer «un compagnonnage qui avait débuté à l’occasion de la publication de mon Napoléon III en 2008 et qui n’avait plus cessé depuis».
Élu en 1986 au Collège de France sur une chaire de rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècles), Marc Fumaroli devient en 2003 professeur émérite du prestigieux établissement d’enseignement et de recherche.
Le Collège de France retiendra notamment de lui qu’il était «un savant exceptionnel qui a marqué des générations de chercheurs et fait apprécier la littérature et les arts du Grand Siècle».
Une autre institution réputée l’accueillit en son sein. Le 2 mars 1995, il succède à Eugène Ionesco à l’Académie française, puis en 1998 il intègre l’Académie des inscriptions et des belles-lettres en reprenant le fauteuil de Georges Duby. Homme de lettres mais également grand amateur d’art, Marc Fumaroli avait rejoint pendant vingt ans la Société des amis du Louvre, en tant que président.
Il «a profondément marqué de son empreinte le monde de la culture et de l’enseignement par son érudition et son engagement constant au service d’une certaine idée de l’excellence», est-il écrit sur le compte Twitter du Musée du Louvre. Il contribuera notamment à la modernisation de l’établissement, et à enrichir ses collections nationales d’œuvres majeures.
Il travaillera également main dans la main avec le comédien Fabrice Luchini, sur «un très beau projet avec La société des Amis du Louvre sur la peinture et la littérature».
Le monde de la politique a également adressé un dernier adieu à ce grand esprit français. Le ministre de la Culture Franck Riester salue «ses mots et son verbe», qui «ont mis en évidence l’importance et le rayonnement du Grand Siècle». Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, honore «une référence majeure pour l’étude de La Fontaine», «au moment où nous distribuons les fables aux 800.000 CM2».

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