Accueil ACTUALITÉ Maltraitance des enfants : La police tire la sonnette d’alarme

Maltraitance des enfants : La police tire la sonnette d’alarme

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Plus de 6 000 enfants ont été victimes de maltraitance et de multiples sévices en 2016. C’est ce qu’indiquent les chiffres rapportés par le bilan des services de la Sûreté nationale sur les cas de maltraitance envers les enfants. En effet, la directrice de l’Institut national de la police criminelle, relevant de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), la commissaire divisionnaire Kheira Messaoudène, lors d’une journée d’étude sur la protection de l’enfance, a précisé, lundi au siège de l’Institut à Alger, que pas moins de 6 193 enfants ont été victimes de sévices en 2016. Les coups et blessures sur mineurs constituent la majeure partie de ces violences avec 3 740 cas enregistrés par les services de sécurité. Ces cas sont souvent expliqués par les sociologues par la recrudescence de la violence au sein de la société, que se soit dans les établissements scolaires ou dans la famille même. Des responsables aussi dans la santé scolaire pointent du doigt quelques jeux vidéo et des jeux sur les réseaux sociaux qui ne font qu’encourager, selon leurs analyses, ce phénomène, car les enfants en deviennent accros facilement. Les sévices sexuels continuent encore à défrayer la chronique, leurs cas sont estimés à 1 695 pour l’année écoulée, selon la DGSN. Selon les spécialistes de la santé publique, la plupart des cas de kidnapping d’enfants signalés ont souvent pour but des intentions d’agression sexuelle et de pédophilie. Pour les autres cas de violence, note Messaoudène, figurent 642 cas d’enfants qui ont subi de mauvais traitements, 39 ont été victimes d’homicide volontaire et 14 autres ont subi des coups et blessures entraînant la mort. Par ailleurs, beaucoup de mesures ont été prises par les pouvoirs publics, en plus de durcissement de peines sur les coupables de dépassements criminels sur mineurs.
Dans le volet des mécanismes opérationnels de prévention et de prise en charge des enfants, l’intervenante a fait état de l’existence de 50 brigades de protection de l’enfance relevant de la Sûreté nationale à travers toutes les wilayas qui veillent à prévenir les différentes infractions commises par les mineurs. La déléguée nationale à la protection de l’enfance, Meriem Chorfi, a, pour sa part, annoncé l’installation prochaine d’une commission nationale permanente au niveau de l’Organe national de protection et de promotion de l’enfance, en application des dispositions de la loi relative à la protection de l’enfant promulguée le 15 juillet 2015. Ladite commission s’emploiera à coordonner les activités afférentes à l’enfance entre les différents acteurs concernés et à la mise en place d’un système national d’informations sur la situation de l’enfance en vue de renforcer les programmes de prise en charge de cette catégorie de la société, a précisé la responsable. La protection de l’enfance de tous les dangers est inscrite parmi les priorités de la DGSN, et cela à travers la mise en place de mécanismes dans ce sens, a indiqué pour sa part, le directeur général de la Sûreté nationale, le général major, Abdelghani Hamel. Dans une allocution lue par le directeur de l’enseignement et des écoles, le contrôleur de police, Lazreg Ghali, lors des travaux de cette journée, Hamel a mis en avant les efforts de la DGSN dans le renforcement des mécanismes policiers destinés à la protection de l’enfance de tous les dangers et fléaux sociaux conformément aux législations et lois en vigueur et en coordination avec les différents partenaires et acteurs. De ce fait, Hamel a insisté sur le « rôle capital » de la police dans la protection des enfants à travers le travail colossal qu’accomplissent les brigades de protection des mineurs déployées à travers l’ensemble du territoire national pour prendre en charge les affaires liées aux enfants mineurs, tous âges confondus, aux victimes et aux enfants en danger et ce, en adéquation avec la législation en place. Renforcer le système juridique mis en place pour la protection de l’enfance et pour lui donner plus d’efficacité, nécessite selon le directeur général de la DGSN, la conjugaison des efforts de tous les partenaires sur le terrain dont les instances, les secteurs ministériels et les acteurs de la société civile. Il a estimé, en outre, important l’organisation de telles rencontres qui contribuent à soutenir les efforts en rapport avec la protection de l’enfance en Algérie.
Hamid Mecheri

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