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MAKRI ÉVOQUE UNE DÉCISION À L’INSU DE L’OPINION PUBLIQUE : La planche à billets a-t-elle vraiment tourné ?

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Le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrezak Makri, a accusé, dans un tweet, le gouvernement de recourir au financement non conventionnel « à l’insu » du peuple algérien. Les propos du chef du parti islamiste mettent ainsi en doute les déclarations des officiels, notamment le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane. Il faut rappeler qu’à l’ouverture de la session parlementaire 2020-2021 au Conseil de la nation, ce dernier avait alors écarté tout recours par l’Algérie à la planche à billets durant la crise sanitaire ou à l’avenir.
« L’Algérie ne recourra pas au financement non conventionnel dans un avenir proche ou lointain. Nous avons assez d’argent pour gérer nos affaires», a-t-il dit devant les sénateurs. Le successeur d’Aboudjera Soltani est plutôt catégorique.
« L’Algérie se dirige vers une crise financière grave (…) il (le gouvernement) recourt désormais, à la planche à billets, à l’insu de l’opinion publique», peut-on lire sur son tweet, ajoutant que «la baisse du dinar algérien face aux principales devises et l’émission monétaire entraînent une baisse du pouvoir d’achat ».
Il faut noter que le recours à ce genre de financement s’effectue quand le besoin en liquidités se fait sentir. Il s’agit d’un financement qui se fait directement entre la Banque d’Algérie et le Trésor public via des prêts, des avances et de l’endettement. Pour les économistes, il s’agit d’un outil auquel on fait recours lorsque le financement conventionnel ne permet pas de rencontrer l’ensemble des besoins de l’entreprise. Il donne accès à des sources de financement plus importantes afin de supporter une entreprise en croissance. Il permet aussi de reporter le besoin d’équité. En raison de sa rapidité d’obtention, il permet d’enlever la pression financière sur l’entreprise et de mieux gérer, par la suite, une recherche d’investisseurs.

Le ministre des Finances, interpellé
Les déclarations du chef de file de ce parti d’obédience islamiste ne manqueront pas de mettre le gouvernement dans l’embarras ; car elles suscitent déjà moult interrogations sur de supposées preuves détenues par le patron du MSP  pour être affirmatif dans ses accusations. L’Exécutif est appelé ainsi à s’expliquer pour tirer au clair les déclarations de Makri à la veille d’un éventuel remaniement gouvernemental, maintenant que le président, Abdelmadjid Tebboune, est rentré au pays.
Dans une déclaration fin janvier au journal Liberté, l’économiste Alexandre Kateb avait soulevé l’impact de la politique de la planche à billets que la banque d’Algérie a menée depuis 2017 sur la réserve de change et sur la valeur du dinar face aux devises étrangères notamment l’euro ou le dollar américain.
Il a affirmé, à ce sujet, que cette politique avait permis, de façon indirecte, aux banques d’avoir plus de liquidités comme elle a joué un rôle majeure dans l’épuisement des réserves de change, mais aussi dans la chute de la valeur du dinar. Il a toutefois estimé que le pays a ainsi atteint les limites dans ce type de pratiques.
L’économiste et maître de conférences à Science Po Paris a également assuré que l’épuisement des réserves de change dans un pays dépendant à 95 % de la rente des hydrocarbures est source d’inquiétude contrairement, a-t-il encore expliqué, à d’autres pays qui ont une économie solide et diversifiée comme la Chine qui, eux, peuvent recycler leurs réserves en projets rentables.
B. O.

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