La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a indiqué, samedi à Dubaï, que l’Algérie constituait « un bon exemple » en matière de maîtrise de politique budgétaire à travers le programme mis en place fixant les objectifs de recettes et de dépenses sur plusieurs années. Lagarde qui a longuement disserté sur la nécessité pour les économies arabes de définir les objectifs de recettes budgétaires dans la conception d’une politique fiscale globale, a cité l’exemple et les efforts de l’Algérie en la matière, et ce durant sa communication intitulée : « des recettes publiques pour bâtir des économies résilientes », donnée au cours du deuxième forum arabe des finances publiques à Dubaï (Émirats Arabes Unis).
Un forum, pour rappel, qui se tient du 11 au 14 février, sur le thème : « la mobilisation et la diversification des revenus dans le monde arabe : défis et opportunités » et à lequel a pris part le ministre des Finances, Hadji Baba-Ammi. La patronne de FMI a expliqué, à cet effet, que la définition des objectifs des dépenses budgétaires aide à aligner les recettes sur les dépenses aussi bien à court qu’à long terme. Lagarde, qui s’est référée dans son optimisme aux dernières dispositions économiques prises récemment par le gouvernement, a relevé que : « l’Algérie constitue un bon exemple. Pour la première fois, la loi de finances de 2017 prévoit un cadre à moyen terme qui fixe des objectifs de recettes et de dépenses pour les trois exercices à venir ».
Lagarde a souligné que les gouvernements devront centrer leur politique fiscale sur certaines priorités fondamentales pour faire aboutir les réformes fiscales et atteindre leurs objectifs. « Dans les pays exportateurs de pétrole, cela suppose de diversifier les sources de recettes pour ne plus dépendre du pétrole ou du gaz » a-t-elle noté. Elle a estimé nécessaire pour les gouvernements de disposer d’ « une stratégie claire et globale », en définissant à la fois la « matière imposable et les assujettis, mais aussi préciser les modalités de recouvrement de l’impôt ». La directrice générale du FMI a suggéré que les pays mettent en place, dans un premier temps, une TVA (taxe sur la valeur ajoutée) et d’autres taxes sur la consommation par exemple sur le tabac et sur les boissons sucrées. À terme, ces pays peuvent également envisager de tirer d’autres recettes de la fiscalité des revenus et des biens fonciers. Lagarde a souligné, en outre, les efforts fournis par les pays de Golf dans ce sens : « les pays de Golf, par exemple, préparent aujourd’hui l’adoption d’une TVA harmonisée pour 2018. Ce travail, auquel le FMI a apporté son assistance technique, pourrait permettre de mobiliser des recettes de l’ordre de 1 à 2 % du PIB en partant de l’hypothèse d’un taux de TVA de 5 % ».
Dans les pays importateurs de pétrole, la grande priorité consiste à dégager des recettes plus importantes en élargissant l’assiette des impôts existants, a soutenu la responsable du FMI. Ces réformes sont de nature à simplifier les systèmes fiscaux et à les rendre plus efficients et plus équitables. Cela passe, par exemple, par une rationalisation des taux de TVA multiples ou d’autres avantages fiscaux. La patronne du FMI a cité comme mesures particulièrement porteuses, « la simplification des barèmes et la suppression d’exonérations, de trêves fiscales et d’autres niches qui ne profitent qu’à une minorité et ouvrent la porte aux arbitrages ». « L’Égypte, par exemple, a décidé l’an dernier de remplacer son ancienne taxe générale sur les ventes par une nouvelle taxe sur la valeur ajoutée. Une fois qu’elle sera pleinement mise en œuvre, cette nouvelle TVA permettra de mobiliser 1,5 % du PIB de recettes supplémentaires par rapport à l’ancienne taxe », a-t-elle prévu.
Hamid Mecheri