L’Algérie a appelé, depuis New York, à une réforme du dispositif onusien de lutte contre le terrorisme, soulignant la nécessité d’adapter les mécanismes existants aux défis contemporains. Mercredi, devant le Conseil de sécurité, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a présenté le bilan de la présidence algérienne de trois organes subsidiaires du Conseil : le Comité de sanctions concernant la République centrafricaine (Comité 2745), le Comité contre le terrorisme (1373) et le Groupe de travail 1566.
Le représentant permanant de l’Algérie auprès de l’ONU a notamment rappelé l’adoption, sous présidence algérienne, des « Principes directeurs de l’Algérie sur la prévention du financement du terrorisme par les nouvelles technologies », un document désormais reconnu comme cadre de référence pour contrer l’exploitation des technologies financières émergentes par les groupes terroristes. Selon lui, cette adoption unanime a été le fruit d’une année de négociations impliquant acteurs nationaux, régionaux et internationaux, notamment services de sécurité, institutions financières et régulateurs. Le diplomate algérien a alerté sur un déséquilibre préoccupant : bien que l’Afrique concentre 59 % des décès liés au terrorisme dans le monde, le continent demeure sous-représenté dans les visites d’évaluation du Comité contre le terrorisme et ne reçoit qu’une fraction des ressources internationales. « Il ne s’agit pas seulement d’une crise sécuritaire, mais d’une crise de solidarité internationale », a-t-il déclaré, appelant à une priorisation des pays les plus touchés, notamment au Sahel. Concernant le Comité 2745, M. Bendjama a indiqué que sous la présidence algérienne, le comité a accompagné des développements majeurs, notamment l’adoption unanime de la résolution 2745 (2024) en juillet dernier, mettant fin à quatre années de division et levant l’embargo sur les armes au profit du gouvernement centrafricain.
L’ambassadeur a également souligné les réformes procédurales obtenues par l’Algérie, telles que la révision de la Note 507, garantissant un accès égal aux documents des organes subsidiaires pour tous les membres du Conseil, et l’actualisation des notices d’aide à l’application du régime de sanctions suivant la résolution 2745 (2024). Il a insisté sur la nécessité de mettre à jour la liste de sanctions devenue obsolète. Enfin, M. Bendjama a dénoncé les retards dans la nomination des présidents des organes subsidiaires pour 2025, intervenue seulement le 29 mai, qui ont entraîné des conséquences substantielles, notamment sur la planification stratégique, la mise en œuvre des mandats et la coordination des réunions. Il a recommandé le strict respect de la date du 1er janvier pour les nominations futures.
M. S.













































