Le mois d’octobre, nommé «Octobre rose» pour lutter contre le cancer du sein, est devenu au fil des années synonyme de période de sensibilisation et de dépistage précoce de cette pathologie. Cette maladie, qui touche environ 50.000 nouvelles personnes chaque année dans le monde, peut, si elle est diagnostiquée à temps, être guérie. Considéré comme la seconde cause de mortalité en Algérie après les maladies cardiovasculaires et perçu désormais comme un problème majeur de santé publique, le cancer affecte présentement plus de 480.000 personnes dans le pays, auxquelles viennent s’ajouter annuellement les 50.000 nouveaux malades. Parmi les divers types de cancer, celui du sein représente à lui seul 40% et 13.000 personnes sont frappées chaque année par cette maladie. Le professeur Hamdi Chérif fait état d’« une tendance évolutive des divers types de cancers, parmi lesquels », souligne-t-il, « vient en premier lieu celui du sein, dont il précise qu’il a tendance à augmenter de 7% annuellement, soit le quart de ce type d’affections diagnostiquées sur 39 ans ». Chaque année, les décès sont estimés à 3.000 patients, celui du sein, en particulier, occupe une place dominante. Le Centre Pierre et Marie Curie d’Alger chargé de traiter les différents types de cancer reçoit des malades venant des quatre coins du pays. Le niveau du service de chimiothérapie, lui, signale que celui-ci « prend en charge des femmes très jeunes, âgées de 25 à 30 ans, contrairement au passé où la moyenne d’âge des patientes n’excédait pas les 40 ans » selon les professionnels du secteur. Dans une de ses déclarations, le professeur Benhachhou a révèlé que « plus de 1 500 femmes affectées par le cancer du sein sont opérées chaque année ».Par ailleurs, Dr Nadir Azirou Djamila, a déclaré à l’APS que « le Plan cancer 2015-2019 est une opportunité officielle permettant de structurer toute une réflexion sur les avancées réalisées et les défis à relever en matière de lutte contre le cancer », poursuivant que « le prochain Plan, qui est appelé à être élaboré à l’avenir, doit prendre en charge les insuffisances du premier Plan, s’agissant notamment de l’organisation du circuit du cancéreux ». Dr Nadir a affirmé à l’occasion de la célébration du mois d’Octobre rose que « le circuit du malade n’est pas structuré, car en arrivant aux structures de soins, ce dernier est perdu parce qu’il est orienté dans tous les sens et cela lui fait perdre beaucoup de temps alors que celui-ci est compté pour lui, c’est cela la principale hantise des patients », a-t-elle expliqué, en ajoutant que « faute d’accompagnement, les familles des cancéreux souffrent énormément avec ces derniers, notamment lorsqu’ils arrivent au stade final , c’est pourquoi, le prochain Plan devrait également prévoir des assistantes sociales », a-t-elle argumenté.Abordant l’aspect de la prévention du cancer, dite « secondaire » Dr Nadir a précisé que « celle-ci vise l’instauration d’une culture du dépistage et du diagnostic précoce chez les citoyens, avec un focus sur le cancer du sein, d’où l’instauration depuis quelques années d’Octobre rose, dédié à la sensibilisation contre ce type de cancer », celui-ci, a-t-elle rappelé, « étant la forme qui pèse le plus et demeurant la 1ère cause de décès chez les femmes, alors que le cancer colorectal est le plus mortel chez les hommes » a-t-elle ajouté. Ainsi, Dr Nadir a cité que « sur les quelque 50.000 nouveaux cas de cancer enregistrés chaque année en Algérie, 12 000 concernent le sein alors que le cancer digestif représente plus de 60% des cancers affectant la gent masculine, ceci au moment où le cancer entraîne le décès de quelque 20.000 personnes chaque année » a-t-elle expliqué.
Lilia Sahed