S’il y a bien une formation qui marche bien actuellement, déroule même (06 victoires sur 7 sorties disputées jusque-là, dont cinq de suite et série toujours en cours après le joli succès remporté dans le derby algérois contre le CRB), c’est bel est bien l’USM Alger qui prend les choses vraiment en mains, les commandes d’emblée, et met un costume de champion qui semble bien aller à sa taille.
Elle s’empare fort logiquement du fauteuil de leader duquel il sera difficile, au vu de son parcours presque parfait et d’un début d’exercice apparemment positif sous tout rapport si, bien sûr, rien ne vient enrayer une machine bien huilée. Premiers de la classe avec 18 unités au compteur sur les 21 possibles, les Unionistes algérois, qui comptent un match en moins (à disputer mardi prochain, pour le compte de la mise à jour du calendrier, à l’Arbaâ devant une lanterne-rouge irrémédiablement lâchée et en manque d’arguments cette saison, ses dirigeants et supporters nourrissant déjà les pires appréhensions quant à son avenir parmi l’élite en raison d’un 1er bilan catastrophique, soit 2 petits points récoltés seulement), les Rouge et Noir, qui comptent une avance appréciable de trois longueurs sur leur dauphin, le surprenant onze de Tadjenanet, ne comptent évidemment pas s’arrêter là en remportant leur 6e victoire de rang consécutive et faire ainsi le trou en doublant leur avance et se consacrer au reste du programme (ils joueront, samedi prochain, dans leur antre de Hammadi-Bologhine, le RC Relizane dans une explication paraissant d’ores et déjà déséquilibrée) avant la réception des Congolais du TP Mazembe en finale (une 1ère historique pour le second pôle de la capitale) de la plus prestigieuse des compétitions continentales interclubs, la Champions league africaine. Comme on peut le constater, les Usmistes, sur une pente ascendante, n’ont jamais paru aussi en confiance. Dominateurs (sur le plan national ils font plus que jamais figure de super favori pour le titre et donc la succession logique de l’ES Sétif, de véritable épouvantail), Zemmamouche et ses frères, qui ont finalement bien digéré l’affaire Belaïli, en prouvant notamment qu’ils disposent d’un groupe solide, solidaire. Qu’à l’USMA, où les ambitions connaissent légitiment une tendance vers la hausse, une «hirondelle» (l’ex-coqueluche de Soustara a vu sa carrière stoppée net pour une erreur de jeunesse qu’il devra chèrement payer sous la forme d’une lourde suspension de quatre longues années) ne fait pas le printemps, l’équipe réagissant bien en réservant (chiffres convaincants à l’appui) sa réponse sur le terrain. Avec une place de N°1 national et des prétentions loin d’être démesurées de le devenir sur le plan africain où elle n’est pas disposée à se suffire d’un statut de simple comparse dans une finale où elle compte imiter ses compatriotes de l’Entente qui donnent le bel exemple en faisant faire le tour d’Algérie au précieux trophée. En faisant feu de tout bois, la bande du très futé coach Hamdi (sorti de nulle part et qui prouve, au fil des sorties positives où ses joueurs allient, au grand bonheur des supporters qui reviennent nombreux dans les tribunes, le résultat à la manière, qu’il est de la race des techniciens sur lequel le football algérien pourrait et devrait compter dans sa quête de sang neuf, l’ancien adjoint de Belmadi au Qatar accomplissant un travail remarquable qui lui assure et le respect de ses dirigeants et les éloges des observateurs plus que séduits par ses qualités malgré sa jeunesse et la méconnaissance des réalités du championnat national), semble, et le dernier match contre le voisin belouizdadi en est la preuve, avoir gagné en maturité. Prêt à tous les scénarios.
À l’exemple de cette erreur d’appréciation de l’arbitre de la rencontre, M. Zouaoui, qui désignera le point du penalty pour une faute loin d’être évidente, le défenseur usmiste (Chafai) jouant le ballon sur l’action. Un coup du sort (notamment dans ce genre d’explications comptant pour la suprématie de la capitale, et donc déterminant sur le plan mental) qui ne déstabilisera en rien la marche de l’équipe qui verra ses efforts et son ascendant sur la partie récompensés juste avant la mi-temps (Seguer, 44e mn) et de doubler la mise (le but de la victoire signé Nadji,47e mn) la seconde période à peine entamée. C’est ce qu’on appelle renverser la vapeur en trois minutes et signer un succès (Koudri et ses camarades, bien en jambes et autrement mieux inspirés, bien plus organisés, gèreront les débats à leur guise et éviteront de prendre des risques inutiles) mérité. Trois nouvelles unités qui leur permettent d’entrevoir la suite des évènements- la finale «aller» de la LDC, en tête- avec le plein de confiance. Avec une sérénité à toute épreuve. Le moral au beau fixe. Une suite favorable sous tous rapports que résume fort à propos le latéral Benmoussa (au four et au moulin, samedi contre le Chabab et qui a pesé dans le sort de la partie avec ses déboulés et lourdes frappes) en confirmant les objectifs de son équipe qui avance doucement mais sûrement sur une mise totale sur les compétitions nationales. Qui rêve, surtout, de refaire le coup de la champions league arabe. Rêve d’un destin africain (désormais dans ses cordes, pour peu d’y croire) en allant accrocher la fameuse étoile jaune sur un maillot «rouge et noir» pour l’instant orphelin de reconnaissance internationale : «On ne lâchera rien car on a les moyens pour.» En sortant indemnes du piège belouizdadi, Ferhat et ses frères ont rassuré un peu tout le monde (on dira tout le public algérien) qu’il faudra compter avec eux lorsqu’ils s’attaqueront à la citadelle congolaise Du Mazembe, les Aigles des Hauts Plateaux ayant prouvé qu’elle n’est pas aussi imprenable que ne le laisse indiquer le sigle. Impossible n’est pas algérien.
On veut bien le croire. Comme on peut croire qu’avec sa marche actuelle et ses arguments, le onze cher aux frères Haddad saura jouer ses chances à fond. Est plus qu’un outsider.
Aussi sûrement qu’il prouvera que, «tout-puissant», Mazembe ne l’est que sur le papier. Hamdi et ses troupes, dans de très bonnes dispositions au double niveau national et continental, sauront-ils démentir les pronostics ? Ils ont tout pour enfin enrichir leur vitrine à trophées. S’emparer d’une couronne à leur mesure.
A.A.