Affirmant que le projet de LF – 2020 consacre le recours aux financements extérieurs, le ministre des Finances, Mohamed Loukal, a eu à souligner, dans ce cadre, que le recours à ce mécanisme n’est qu’une question de temps, déclarant, à ce propos que cette démarche « nécessite un peu de temps pour être applicable», a-t-il précisé. Lors de sa rencontre de travail avec les hauts responsables de la Banque mondiale (BM) , mardi dernier, à Alger, son nouveau directeur pour le Maghreb et Malte, Jesko Hestschel, a confirmé « la disponibilité de la BM à répondre aux besoins qui pourraient être exprimés par l’Algérie», a-t-il déclaré à la presse. De son côté, le ministre Loukal, plus explicite sur le recours de l’Algérie à l’endettement auprès des Institutions financières mondiales, a fait savoir qu’après la promulgation de la loi de finances de 2020 « il y aura un texte d’application qui précisera les modalités pratiques de ces financements et cela prendra quelques mois » et ce n’est qu’ à partir de 2021, a-t-il poursuivi, « qu’on peut s’attendre à une application effective de cette mesure », a-t-il indiqué.
Pour rappel, le Budget de 2020, selon le projet de Loi de Finances, table sur un déficit équivalent à -7,2% du PIB, et le Gouvernement ne compte pas recourir au financement non conventionnel, qui a été introduit en 2017 pour une période allant jusqu’à 2022, a été gelé par l’exécutif. La rencontre entre le premier argentier du pays, Mohamed Loukal et le directeur de la BM, pour le Maghreb et Malte, Jesko Hestschel est intervenue au lendemain de la déclaration du ministre Loukal, indiquant que notre pays ira sur la voie de l’endettement extérieur uniquement auprès des institutions financières et des banques de développement, dont l’Algérie est membre, citant même la Banque africaine de développement (BAD) et la banque islamique, contrairement à ce qui était en vigueur auparavant. à la fin de l’année 2017, les réserves du pays sont tombées en dessous des 100 milliards de dollars et les cinq premiers mois de l’année dernière, la perte de réserves s’est davantage amplifiée avec une diminution estimée à 7,3 milliards de dollars.
Sur les 6 556,2 milliards de DA (MDS DA) mobilisés jusqu’en janvier 2019 par le Trésor public auprès de la Banque d’Algérie, dans le cadre du financement non conventionnel, un reliquat de 610,7 mds de DA reste à consommer d’ici à la fin de l’année, a déclaré, le ministre Loukal, mardi dernier, à l’APS. Affirmant que « le compte du Trésor auprès de la Banque d’Algérie affiche un solde positif de 610,7 mds de DA » le ministre avance que celui-ci « devra « permettre de continuer à assurer les différentes dépenses, au titre de l‘exercice 2019 », a-t-il déclaré, dans un entretien accordé à l’APS.
S’agissant de la première visite en Algérie du responsable de la BM pour la région du Maghreb et Malte, Hentshel, depuis son installation dans ses nouvelles fonctions, le ministère des Finances a précisé, dans un communiqué, portant sur la rencontre du premier argentier et ce responsable, que ce dernier «vient confirmer la disponibilité de la Banque mondiale à répondre aux besoins qui pourraient être exprimés par l’Algérie en matière de développement économique et social » précise la même source. Lors de cette rencontre, le ministre des finances et son hôte ont échangé sur « l’état et les perspectives de coopération entre l’Algérie et la Banque mondiale »notamment sur « l’évolution des situations économique et sociale du pays » non loin du contexte politique de notre pays. Le ministre a réitéré, à cette occasion, « l’engagement de l’Algérie dans la conduite des réformes structurelles à Hentshel, qui était accompagné, lors de cette audience, par le responsable du bureau de la Société financière internationale, une des cinq institutions du Groupe de la Banque mondiale.
Karima Bennour