Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé, hier, que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, désignés sous le nom de « OPEP+ « , ont décidé lors de la 32e réunion ministérielle, tenue le même jour par visio-conférence, de baisser le niveau de production globale de pétrole de l’alliance de 100.000 barils par jour (b/j) pour octobre prochain.
Avec cette décision, la production pétrolière de l’Algérie s’établira à 1,055 Mb/j en octobre prochain, a indiqué Mohamed Arkab à la presse à la fin des travaux de cette réunion. De nouvelles discussions sont prévues avant la prochaine rencontre du 5 octobre, pour répondre si nécessaire aux développements du marché. La réunion de l’OPEP+ a été précédée par les travaux de la 44ème réunion du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC). Les experts ont reçu l’information sans surprise y étant préparés par les murmures de ces dernières semaines.
Ils rappellent que le ministre saoudien de l’Energie, Abdelaziz ben Salmane, avait semblé ouvrir la porte, il y a une dizaine de jours, à l’hypothèse d’une coupe, dénonçant un marché « tombé dans un cercle vicieux de faible liquidité et de volatilité extrême ».
Ils font remarquer que, les cours avaient accusé en août leur troisième recul mensuel consécutif, loin de leurs sommets à des niveaux proches de 140 dollars le baril, à cause des perspectives économiques mondiales toujours plus sombres. L’OPEP+ a ainsi clairement fait savoir qu’elle veut maintenir les prix élevés qui lui fournissent de lucratives recettes, estiment les analystes. Autre explication : la crainte que le retour du brut iranien sur le marché fasse pencher la balance du marché en faveur de l’offre et fasse donc baisser les prix. Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés ont donc convenu de « revenir aux quotas du mois d’août ». Le processus de vote s’est déroulé rapidement et personne ne s’y est opposé.
L’information sur la réduction de la production de pétrole des pays de l’OPEP+ a eu rapidement son effet, les cours des deux références mondiales du brut prenaient plus de 3%, à 96,40 dollars le baril de Brent Les spécialistes expliquent que cette réduction de la production est destinée à soutenir les prix face aux craintes de récession, une première depuis plus d’un an et les coupes drastiques opérées en raison de la pandémie de Covid-19.
Ils notent que l’OPEP+ résiste aux appels des Occidentaux pour ouvrir plus largement ses vannes afin de contenir l’envolée des cours et une inflation au plus haut depuis des décennies. Au contraire, l’offre de pétrole sur le marché pourrait être réduite du fait de la décision du G7 de plafonner « urgemment » le prix du pétrole russe, afin de limiter les ressources que Moscou tire de la vente d’hydrocarbures, la Russie ayant prévenu qu’elle ne vendrait plus de pétrole aux pays adoptant ce mécanisme inédit.
Il y aurait alors, prévoient les spécialistes, une nouvelle flambée des cours, déjà assez élevés, autour de 100 dollars le baril depuis quelques mois. Pour rappel, la réunion du 5 septembre 2022, des 23 pays (13 pays de l’OPEP et 10 pays non-OPEP) signataires de la Déclaration de Coopération, a été consacrée à l’examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d’évolution à court terme. En août dernier, l’Opep+ avait décidé de relever ses objectifs de production, de septembre 2022, de 100.000 barils par jour.
Les experts avaient alors estimé qu’il s’agissait d’une ouverture quasi dérisoire des vannes de brut des pays producteurs de pétrole de l’Opep+, malgré la visite du président américain Joe Biden un mois avant en Arabie saoudite pour tenter d’enrayer la flambée des cours, afin de contribuer à contenir des prix en hausse stimulés par les sanctions contre la Russie.
M. R.