Les scènes d’horreur se poursuivent à Ghaza, où les bombardements incessants de l’occupation sioniste ont causé la mort de plus de 30 Palestiniens depuis l’aube de ce samedi 19 avril, selon des sources médicales et des correspondants sur le terrain.
À l’aube du 33e jour de la reprise de l’offensive génocidaire contre le territoire assiégé, l’armée de l’occupant multiplie les frappes aériennes et les tirs d’artillerie sur l’ensemble du territoire, visant indistinctement les habitations, les camps de réfugiés et les rassemblements de civils déplacés. À l’est de Ghaza, les quartiers de Choujaïya et Tuffah ont été la cible de frappes de drones israéliens. Trois citoyens ont été tués et plusieurs autres blessés lorsqu’un drone a visé un groupe de Palestiniens dans la rue Hassanin, à Shujaia. Peu après, une autre frappe a touché une maison située rue Yafa, dans le quartier de Tuffah, faisant trois nouveaux martyrs et d’autres blessés. Dans le quartier de Zeitoun, au sud-est de la ville, deux corps ont été retrouvés sur le toit d’une maison, à une centaine de mètres de l’endroit ciblé la veille, identifiés comme étant ceux d’Asmaa Abdel Latif Nassar et de sa fille. Une attaque contre une tente de déplacés dans cette même zone a fait cinq autres martyrs, tandis que le secteur ouest, à proximité de la mosquée Khaldi, a également été frappé, causant plusieurs blessures. Au sud, la ville de Khân Younès a été la cible de bombardements intensifs, notamment dans la zone de Al-Mawasi, où des tentes de déplacés ont été visées. Cinq personnes ont péri dans une frappe menée par un hélicoptère sur une tente, tandis que quatre autres, dont deux enfants et une jeune fille, ont été tuées dans une autre attaque visant une tente de la famille Abou Nadda. Une charrue tirée par un animal a été également visée, causant la mort d’un homme. Toujours à Khân Younès, un bombardement sur la maison de la famille Abou Chamala, dans le camp de l’ouest de la ville, a tué deux personnes, dont une femme, et blessé 20 autres, parmi lesquels 15 enfants. À l’est de la ville, dans le quartier de Ma’n, une mère et son fils ont péri dans une nouvelle frappe. À Rafah, trois martyrs ont été recensés suite à une frappe de drone sur la localité d’al-Nasr, au nord-est de la ville. Un quartier résidentiel entier a été rasé dans une opération de destruction méthodique menée par l’aviation de l’occupation. Dans la région centrale, une frappe de drone a visé un groupe de civils à l’est de la province centrale, causant plusieurs blessés et la mort d’un martyr. Deux autres personnes ont été tuées dans le camp de Nuseirat, et un troisième dans le camp de Bureij. À Deir al-Balah, deux martyrs ont été signalés dans une frappe sur la rue Abou Hassani, à l’est de la ville. Les régions du nord n’ont pas été épargnées. À Beït Lahia, quatre personnes ont été tuées dans un bombardement sur la zone d’al-Atatra, tandis que les forces de l’occupation bombardaient les zones nord-ouest de la localité. À Beit Hanoun, une autre attaque a fait un mort et plusieurs blessés. Selon les chiffres communiqués ce samedi par le ministère de la Santé à Ghaza, le nombre total des martyrs s’élève désormais à 51 157 depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, tandis que le nombre de blessés atteint 116 724. Depuis la reprise des hostilités le 18 mars dernier, 1 783 martyrs et 4 683 blessés ont été enregistrés. Sur les seules 48 dernières heures, 92 martyrs et 219 blessés ont été admis dans les hôpitaux du territoire. Malgré ces chiffres terrifiants, un nombre indéterminé de victimes reste coincé sous les décombres des bâtiments pulvérisés. Les équipes de secours ne peuvent accéder aux zones touchées en raison de l’ampleur des destructions, du ciblage récurrent des ambulances et du manque criant de matériel.
90 000 déplacés entassés comme …du bétail
La situation humanitaire dans la bande de Ghaza atteint un niveau d’alerte rouge. L’UNRWA (Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens) rapporte que plus de 90 000 déplacés vivent entassés dans 115 centres d’hébergement gérés par l’agence, dans des conditions déplorables. Depuis le 2 mars, l’occupation empêche l’entrée de toute aide humanitaire, nourriture, médicaments, carburant ou fournitures commerciales, asphyxiant davantage les civils. Le Programme Alimentaire Mondial alerte de son côté sur l’effondrement des stocks alimentaires, alors que 2 millions de Palestiniens, pour la plupart déplacés, n’ont plus aucun accès à une source de revenu et dépendent entièrement de l’aide humanitaire. Les boulangeries ont cessé de fonctionner, les hôpitaux sont saturés et manquent de tout : équipements, médicaments, carburant pour les générateurs, même l’eau potable devient inaccessible. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a qualifié la situation de « privation délibérée et systématique », mettant en garde contre la disparition pure et simple des conditions de vie à Ghaza. « Ce qui se passe est un étouffement planifié. La population est privée des besoins les plus élémentaires pour rester en vie », a déclaré l’instance onusienne. Face à ce tableau dramatique, les appels répétés des organisations humanitaires pour un cessez-le-feu et l’ouverture immédiate des passages frontaliers restent lettre morte. Les demandes de l’UNRWA pour la reprise de l’acheminement de l’aide humanitaire et des vaccins pour enfants n’ont reçu aucune réponse. Alors que près de 420 000 Palestiniens ont été déplacés à nouveau depuis l’effondrement du cessez-le-feu, plus de 1,9 million de personnes — soit 90 % de la population de Ghaza — sont désormais sans abri, affamées, et privées de soins médicaux. Le Commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a qualifié la situation de « descente vers un enfer absolu », dénonçant la famine, la propagation des maladies et l’absence totale de zones sûres dans le territoire.
M.Seghilani