Le directeur général du logement au ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Anisse Bendaoud, a annoncé, hier, que l’État va se désengager progressivement des formules budgétisantes en ce qui concerne la construction des nouveaux logements.
Intervenant, hier, sur les ondes de la Radio algérienne Chaîne 3, Bendaoud a affirmé que l’État compte maintenir l’ensemble des formules, avantageant plus les formules aidées tels le LPA et l’habitat rural (auto-construction) au niveau des lotissements, tout en « abandonnant progressivement les formules budgétisantes à l’instar du logement public locatif (LPL), du logement social et de la formule location-vente (AADL) qui sont financées à 100 % du budget de l’État ».
À ce sujet, le DG du logement au niveau ministère de l’habitat a fait savoir que « l’État va se décharger du financement du logement à 100%, sans laisser tomber les couches les plus défavorisées. Aujourd’hui, dit-t-il, le logement locatif et le logement social doivent être réservés exclusivement au couches défavorisés. Nous allons réviser le texte qui fixe les règles d’attribution de ce type de logement » et « il y aura un petit programme avec ciblage », révèle-t-il, annonçant que « des enquêtes sociales très approfondies pour les bénéficiaires » vont être menées en amont.
« Fini les programmes avec des millions de logements sociaux », lance l’invité de la rédaction.
Lancement en vue du logement locatif public
En outre, M. Bendaoud a évoqué la formule de location publique, indiquant que le gouvernement encourage celle-ci.
« Nous devons redynamiser le marché locatif en dehors du locatif public. La loi de Finances 2019 avait prévu une nouvelle formule de logement locatif promotionnel. Nous avons lancé une large consultation auprès des promoteurs. Pour le décret exécutif qui sera son texte d’application, un montage entre du promotionnel et du locatif, le promoteur devra réaliser un quota de ce logement locatif », explique-t-il en ajoutant que l’État prévoit aussi une disposition fiscale incitative qui va pousser les propriétaires de logements fermés à les occuper ».
Par ailleurs, l’invité de la chaîne 3 a affirmé que le logement demeure l’une des priorités du gouvernement, indiquant le maintien des projets arrêtés à cause de la situation sanitaire, et la reprise des projets dans toutes formules confondues .
Des livraisons cette année, d’autres au 1er trimestre 2021
Signalant que ces derniers sont constitués d’un total de 974 000 logements, tous types confondus, dont
648 000, indique-t-il, sont en cours de réalisation et
325 000 autres « qui devraient démarrer incessamment », ces derniers, précise-t-il, sont constitués de 272 000 appartements inscrits dans le programme location-vente de l’AADL, auxquels viennent s’ajouter 192 000 logements sociaux, 112 000 de type promotionnel, «en cours de réalisation», 50 000 destinés à l’habitat rural et 21 500 autres relevant du logement promotionnel public (LPP). L’intervenant note, qu’en début de l’année 2020, il était prévu de remettre plus 450 000 logements à leurs attributaires, une opération, ajoute-t-il, qui a été contrariée avec la pandémie du Covid-19, obligeant à mettre à l’arrêt nombre de chantiers « au niveau des grandes wilayas ».
À ce titre, il dira qu’à la fin du confinement, les premières livraisons commenceront à partir de Blida, « plus de 70 000 logements de toutes formules livrées pour le premier trimestre, 100 000 logements seront attribués pour le 2e trimestre qui touche 48 wilayas du pays », pour l’AADL nous allons attribuer 150 000 logements à leurs bénéficiaires avant la fin de cette année ou avant la fin du premier trimestre de 2021», souligne-t-il.
Retour à la préférence des entreprises nationales
S’exprimant sur l’arrêt des chantiers de réalisation de logements, Anisse Bendaoud a souligné qu’à l’instar de la majeure partie des autres activités économiques et industrielles, le secteur de la construction a eu, lui aussi, à souffrir des contrecoups de la pandémie du coronavirus, obligeant une bonne partie des quelque 24 000 entreprises du bâtiment à mettre leurs chantiers à l’arrêt et leurs employés en congé forcé. Bendaoud tient à rappeler que les chantiers ont été stoppés à l’initiative des pouvoirs publics, en raison des risques épidémiques, amenant des milliers d’ouvriers à les abandonner par crainte d’être contaminés par le virus. « Les choses commencent à reprendre », observe-t-il.
Il s’agit beaucoup plus, explique-t-il, de relancer les tâches mécanisées, de même que les activités de transport aux fins d’assurer les approvisionnements des chantiers en matériaux de construction pour une reprise graduelle des travaux. Pour accélérer cette reprise, le cadre du ministère de l’Habitat signale qu’il est envisagé d’introduire le système dit « 3 X 8 », permettant aux chantiers de travailler en permanence « pour rattraper les retards ».
Le directeur général de la construction annonce, d’autre part, que l’Algérie entend, à l’avenir, accorder la préférence à l’outil national de construction. Selon, lui, il n’est plus lancé d’appels d’offres internationaux pour la réalisation de bâtiments, les programmes étant désormais réservés «exclusivement aux entreprises algériennes ».
Sarah Oubraham