La Conférence internationale d’Alger de médecine nucléaire a commencé ses travaux vendredi, à l’Hôtel El-Aurassi. Elle a été organisée, durant deux jours, par l’Association algérienne de médecine nucléaire (AANM), en collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique (Comena) et l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA).
Au programme, un atelier spécialisé sur le PET-Scanner, dédié aux manipulateurs en imagerie médicale. Le PET-scan est une technique d’imagerie médicale qui étudie l’activité métabolique des tissus en injectant un produit radioactif à base de glucose et qui est principalement utilisée en cancérologie. Il s’agit d’un examen complémentaire à la radiographie, à l’échographie, à l’IRM et au scanner. L’Algérie accorde un intérêt soutenu à l’utilisation du nucléaire dans le domaine de la médecine nucléaire, une spécialité qui est en plein développement, avec des compétences nationales avérées. Des progrès considérables ont été enregistrés depuis le premier service dédié à cette spécialité, en 1978, au Centre Pierre et Marie Curie à l’hôpital Mustapha Bacha d’Alger. En septembre dernier, ces progrès ont été exposés lors des travaux de la 68e Conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à Vienne (Autriche). À cette occasion, le délégué permanent de l’Algérie à Vienne, l’ambassadeur Larbi Latroche, a évoqué les progrès réalisés en matière de lutte contre le cancer, notamment à la faveur des avancées enregistrées en radiothérapie et en médecine nucléaire. Il a souligné, à cet égard, l’intérêt que porte l’Algérie à la coopération avec l’AIEA pour renforcer son rôle pionnier au niveau régional, notamment en matière de services de formation proposés par le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) et le Centre de médecine nucléaire du CHU de Bab El-Oued, désignés Centres régionaux de collaboration dans le cadre de l’initiative « Rayons d’espoir » pour la région Afrique. Pour rappel, le Président Abdelmadjid Tebboune avait ordonné, lors d’un Conseil des ministres, qu’il a présidé le 5 février 2023, d’orienter l’investissement dans l’énergie électronucléaire vers l’usage médical, notamment la radiothérapie pour les patients atteints de cancer ou d’autres maladies nécessitant cette technologie. Dans ce but, un groupe de travail multisectoriel chargé du développement des applications nucléaires dans le domaine de la santé, ainsi que les usages des techniques d’énergie nucléaire dans la lutte contre le cancer, la radiothérapie et la médecine nucléaire, avait été installé. Un plan d’action concret permettant un usage plus large, plus sécurisé et plus efficace des techniques et applications nucléaires en matière de lutte contre le cancer, mais aussi en radiothérapie et médecine nucléaire, a été élaboré. En mars 2023, le domaine de l’utilisation de la technologie nucléaire en médecine, de l’imagerie diagnostique et de la production de radio-isotopes en Algérie, a fait partie des questions discutées par Mohamed Arkab et une délégation de la société russe Rosatom. Quelques mois après, en septembre 2023, en marge de la 67e session ordinaire de la Conférence générale de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), le COMENA) et la société russe pour l’énergie atomique Rosatom ont signé, à Vienne (Autriche), un mémorandum d’accord pour développer les technologies de médecine nucléaire en Algérie. Les deux parties se sont entendues pour réaliser des projets conjoints en matière de coopération dans l’utilisation de technologies nucléaires non énergétiques dans le secteur de la santé et dans le développement de la médecine nucléaire en Algérie, notamment dans le cadre de la création de centres de médecine nucléaire. Par ailleurs, un projet de production de matériaux radiopharmaceutiques pour lutter contre le cancer est en cours au niveau du Centre de Recherche Nucléaire de Birine (CRNB), dans le cadre de l’orientation des investissements dans les technologies nucléaires et leurs applications à usage médical.
M’hamed Rebah