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LIGUE DES OULÉMAS, PRÉDICATEURS ET IMAMS DU SAHEL : Riposte au terrorisme et aux ingérences étrangères

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Exposés aux agendas des ex-colonisateurs et leurs alliés qui visent la déstabilisation de la région, les pays du Sahel parviennent progressivement à coordonner leur riposte. La Ligue des oulémas, prédicateurs et imams du Sahel (LOPIS) est un des cadres de concertation pour faire face à l’extrémisme religieux et au terrorisme qui donnent le prétexte aux interventions des pays occidentaux. Il n’y a aucun exemple de cette ingérence étrangère, prouvant son efficacité dans l’éradication du terrorisme.

Au contraire, les interventions militaires de membres de l’Otan sous couvert de lutte antiterroriste en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, dans les pays du Sahel, ont conduit à des situations chaotiques dont souffrent les peuples de ces pays. Le représentant malien auprès de la LOPIS, Alpha Kounti, trouve même que le terrorisme dans la région du Sahel est exacerbé par les interventions étrangères. Cela démontre que les pays membres de l’OTAN n’ont ni la motivation ni les qualifications nécessaires pour lutter contre l’extrémisme religieux et le terrorisme dans les pays musulmans. Les arrière-pensées d’occupation et de domination néo coloniales ont été mises en évidence par les spécialistes qui suivent cette situation.
De plus en plus, les peuples aussi ne sont pas dupes. Ils constatent que non seulement les interventions étrangères ne mettent pas fin au terrorisme (le nombre d’actions terroristes au Sahel a pratiquement septuplé depuis 2017) mais les attentats sont maintenant commis à l’aide de moyens sophistiqués acquis grâce, notamment, aux ressources financières «gagnées» par les paiements de rançons et par la connexion avec les réseaux mafieux dont celui de la drogue. L’expert au Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), Amar Dahmani, a affirmé, à Abuja (Nigéria) où se tient le 14e atelier de la LOPIS, que le phénomène du terrorisme dans le continent africain avait pris des « dimensions plus dangereuses » et des niveaux de violence « sans précédent ». À la sophistication des attentats s’ajoute l’expansion du champ d’activités des groupes terroristes, comme le fait constater l’expert du CAERT qui évoque les «derniers développements de la situation au Cameroun, au Nigéria, en Côte d’Ivoire ou encore en Tanzanie». Il note également une volonté de repositionnement de la part des groupes terroristes. Pour lutter contre cette marée terroriste, il appelle à des efforts concertés à tous les niveaux entre les pays de la région. C’est le but de ce 14e atelier de la LOPIS qui a vu la participation des oulémas, imams et prêcheurs de 11 pays de la région du Sahel, dont 8 membres permanents à l’unité de coordination et de communication des pays du Sahel africain, dont le siège est à Alger (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) et trois autres pays membres observateurs (Guinée, Sénégal et Côte d’Ivoire). Amar Dahmani a fait part de la détermination de cette instance à continuer d’œuvrer au renforcement des capacités des pays africains, à travers « la mise en place d’une interaction plus dense et d’une coordination institutionnelle plus large à l’échelle nationale ou régionale ». Le représentant du Nigéria auprès de la Ligue, Ahmed Mourtadha, a parlé du rôle des médias qui peuvent être une arme à double tranchant, explique-t-il: éclairer l’opinion publique sur la gravité du risque terroriste et corriger les notions erronées, mais aussi servir d’outil pour faire la promotion des activités des groupes terroristes. Pour le représentant malien, Alpha Kounti, les médias et les réseaux sociaux doivent jouer un rôle de sensibilisation aux dangers des concepts erronés que les groupes extrémistes tentent de diffuser à travers les espaces virtuels pour enrôler de nouveaux éléments. Quant à Kamel Chekat, spécialiste en religions comparées et membre de la LOPIS, il plaide pour la préparation d’«une génération ouverte idéologiquement et capable de jouer un rôle efficace dans la réforme de sa société sans tomber dans le piège du radicalisme et du fanatisme».
M’hamed Rebah

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