Le Bayern Munich a pris une énorme option sur les quarts de finale de la Ligue des champions en venant gagner à Chelsea (3-0) grâce à un doublé de Serge Gnabry, l’ancien Gunner, à qui l’air de Londres réussit bien.
Début octobre déjà, lors d’un match de poule à Tottenham, l’international allemand avait largement participé à une démolition en règle des Spurs (7-2) avec quatre buts à la clé. Mercredi, à Stamford, il a rajouté deux buts à son total, lui qui n’avait jamais marqué à Londres pendant ses années à Arsenal, de 2012 à 2014. Et le Gnabry frappe toujours deux fois. Contre les Spurs, il avait trouvé la faille à la 53e et la 55e minute, puis à la 83e et la 88e. Là, c’est à la 51e et la 54e qu’il a fait plier des Blues vaillants mais impuissants jusque là.
Toujours à la recherche d’une formule qui donne un peu de régularité aux prestations de son équipe, Frank Lampard avait décidé de reconduire le même onze de départ vainqueur de Tottenham samedi (2-1). Une aubaine pour le Français Olivier Giroud, buteur en championnat, et pour Ross Barkley ou Marcos Alonso, habituellement des seconds choix.
Actions d’école
Malheureusement, l’opposition en face était d’un tout autre niveau et si Chelsea a réussi à monter son niveau d’intensité, ils ont, au mieux, offert une résistance honorable à l’ogre bavarois qui a su attendre son heure. Toujours préféré à Kepa, le gardien aux 80 millions d’euros, Willy Caballero a repoussé l’échéance sur des interventions décisives devant Robert Lewandowski (26e, 28e), et il a soufflé de soulagement en voyant une frappe enveloppée de Thomas Müller frôler son poteau (29e) et une tête du meneur de jeu toucher la barre (35e).
Chelsea a bien eu un quart d’heure, à cheval sur la pause, où il a pu se dire qu’un meilleur résultat que 0-0 était possible, Giroud étant deux fois tout près de reprendre des centres-tirs de Mason Mount (34e) ou Reece James (39e). Dans la foulée, Marcos Alonso s’est créé une occasion encore plus nette mais sa frappe a été bien repoussée par Manuel Neuer (43e), également présent par deux fois devant Mount et Barkley au retour des vestiaires (48e).
Mais à force de ne pas saisir leurs opportunités, les hommes de Frank Lampard se son faits punir sur deux actions d’école entre Lewandowski et Gnabry. Deux une-deux, conclus par Gnabry, mais où la naïveté et aussi les lacunes de certains défenseurs à ce niveau de compétition ont été criantes.
Le troisième but, inscrit par Lewandowski sur un nouveau contre (3-0, 76e), est presque anecdotique. L’exclusion d’Alonso en fin de match pour un mauvais geste sur le Polonais beaucoup moins, dans un secteur où Lampard n’a pas énormément de solutions. Avec Leipzig qui a pris un avantage intéressant en gagnant à Tottenham (0-1) la semaine dernière et le Bayern qui a déjà plié son huitième contre Chelsea, la Bundesliga a en tout cas mis à mal la toute puissance de la Premier League sur le continent la saison dernière.
Barcelone évite le piège napolitain
Longtemps très lent et sans inspiration, Barcelone a finalement ramené de Naples un match nul 1-1, grâce à un but de Griezmann, qui place les Catalans en bonne position avant le 8e de finale retour de Ligue des champions le 18 mars au Camp Nou.
L’homme décisif a donc été Antoine Griezmann et Lionel Messi n’a pas fait oublier Diego Maradona à Naples, de toutes façons c’était impossible. Invisible en première période, l’Argentin a comme toute son équipe été meilleur lors de la deuxième période, celle qui a permis au Barça de revenir mais lui a aussi coûté cher, avec la blessure de Piqué et les suspensions à venir de Busquets et Vidal, exclu.
Côté napolitain, Gennaro Gattuso avait bien préparé son affaire pour ce qui était, comme son homologue Quique Setién, son premier match de Ligue des champions sur un banc, et il conserve des chances d’amener son équipe encore plus haut. Le technicien italien redoutait l’agressivité barcelonaise à la perte du ballon et effectivement, les Catalans ont été féroces sans ballon.
Mais une fois celui-ci revenu entre leurs pieds, ils n’ont d’abord pas donné l’impression de bien savoir quoi en faire face au bloc très bas et très compact du Napoli. Et ce qui pouvait initialement passer pour de la patience, avec des enchaînements infinis de passes latérales sans risque pour les Italiens, a fini par se révéler surtout dangereux pour le Barça.
Une récupération haute de Zielinski a suffi aux joueurs de Gattuso pour mordre. Le Polonais a servi Mertens et celui-ci a expédié en pleine lucarne une frappe magnifique (1-0, 30e).
« Diego, Diego ! »
Sorti en deuxième période après un tacle brutal de Busquets, qui sera donc suspendu au retour, le Belge est au passage devenu le meilleur buteur de l’histoire de son club avec 121 buts, à égalité avec Hamsik. C’est six de mieux que Maradona (115), dont l’ombre a été omniprésente tout au long du séjour napolitain de Messi.
Pour son premier match dans le stade qui a fait du Pibe de Oro un dieu du football, l’ »autre » génie argentin a été accueilli dès l’échauffement par des « Diego, Diego ! » Il a expédié une frappe au-dessus (9e), longtemps la seule de son équipe, puis le public s’est amusé de chaque maladresse ou mésaventure, une glissade, une passe ratée. Ici l’idole, ça n’est pas lui.
Après la pause, l’équipe de Quique Setién a continué à se faire des passes, mais 15 mètres plus haut, ce qui a singulièrement compliqué la tâche de Naples. Avec enfin un peu de vitesse, Messi et Busquets ont combiné pour lancer Semedo sur l’aile droite. Le Portugais a centré pour Griezmann qui, lancé plein axe, a égalisé (57e) et démoli le beau travail de Gattuso et des siens.
Ensuite, Naples a encore eu deux belles occasions par Insigne et Callejon, alors que les blaugrana se sont surtout signalés par une action de classe de Messi (82e). À Barcelone, Messi et les siens seront favoris. Mais Naples a encore ses chances et aura toujours Maradona.