Deux sublimes coups de canon de Declan Rice ont notamment permis aux « Gunners » d’Arsenal de foudroyer le tenant du titre, le Real Madrid (3-0), au bord de l’élimination en Ligue des champions avant le quart de finale retour dans huit jours au Bernabeu.
Il faut se méfier de la bête blessée, surtout quand il s’agit du Real et ses 15 étoiles en C1, mais Arsenal a frappé très fort durant la manche aller, porté par ses supporters et un grand Rice. Le milieu de terrain a logé deux magnifiques coups francs (58e, 70e) dans les filets de Thibaut Courtois, avant un nouveau pétard allumé par Mikel Merino (75e, 3-0). « Je suis heureux, aux anges. Dans quelques années, je me rendrai compte que ce que j’ai fait ce soir était vraiment spécial », a réagi sur Amazon Prime le double buteur, qui n’avait jamais marqué sur coup franc. « Il possède l’une des meilleures qualités de frappe que j’ai pu observer dans ma carrière. Je ne suis pas surpris, mais vous l’êtes peut-être », a ajouté Merino, l’autre héros. « Personne ne s’attendait à ce que Rice marque deux buts sur coups de pied arrêtés et il l’a fait. En football, tout peut arriver. Nous devons y croire », a commenté l’entraîneur Merengue Carlo Ancelotti en conférence de presse. L’Emirates a fait un vacarme de tous les diables au coup de sifflet final, tandis que les visiteurs quittaient la pelouse la tête basse, fauchés par une onzième défaite cette saison. La machine à gagner du Real s’est déréglée et il faudra une remontada la semaine prochaine, sans Eduardo Camavinga (exclu mardi et suspendu), pour alléger la pression autour de Carlo Ancelotti. Mikel Arteta a signé un exploit retentissant sur le banc d’Arsenal, malgré les absents (Gabriel Jesus, Kai Havertz…) et la relative inexpérience de son équipe en C1.
Les Londoniens n’ont retrouvé la Ligue des champions que l’an dernier, après sept ans d’absence, mais ils ont depuis enchaîné les performances à domicile, où ils sont invaincus en onze matches.
Courtois partout puis dépassé
L’Emirates avait mis les petits plats dans les grands avec animation pyrotechnique, tifos rouge et blanc en tribunes, et des supporters plus sonores qu’habituellement, prêts à rugir à la moindre action.
Ils en ont eu l’occasion dès les premières minutes d’une rencontre lancée sur des bases élevées. Les équipes se sont rendus coup sur coup, mais ceux d’Arsenal étaient plus forts et plus précis. Pendant longtemps, cependant, le gardien Thibaut Courtois avait enfilé son gilet pare-balles pour son retour à la compétition, après trois matches manqués sur blessure.
Le portier belge a détourné un corner direct de Bukayo Saka (7e), capté une frappe de Thomas Partey en deux temps (13e) et réalisé un double arrêt avant la mi-temps, de la main droite sur une tête de Rice et des deux poings sur la reprise de Gabriel Martinelli qui a suivi (44e). Le Real a longtemps tenu grâce à Courtois et aussi, en partie, grâce à l’absence de « tueur » du côté des Gunners au poste d’avant-centre, en raison des blessures longue durée de Gabriel Jesus et Kai Havertz. Les deux centres de Bukayo Saka passés devant le but sans être coupés (37e, 40e) ont illustré ce manque. L’ailier droit était titulaire pour la première fois en trois mois et demi, et visiblement bien remis de la blessure musculaire qui l’a mis sur le flanc pendant si longtemps. Et c’est lui qui a provoqué la faute, largement évitable, qu’a commise David Alaba sur le coup franc ayant conduit à l’ouverture du score. Transformer la sentence en but n’avait rien d’évident vu la distance et le gardien adverse, mais Rice a brossé superbement le coup de pied arrêté pour contourner le mur et glisser le cuir au ras du poteau gauche (58e). Il a récidivé douze minutes après en logeant le ballon dans la lucarne gauche de Courtois, trop court malgré sa grande taille (70e), avant le coup de grâce asséné par Mikel Merino, milieu reconverti en avant-centre de fortune (75e, 3-0). Dans le camp d’en face, l’attaque de feu portée par Rodrygo, Vinicius et Kylian Mbappé a fait pschitt. Les deux derniers devront se rattraper au retour s’ils veulent maintenir leur équipe en vie, et leur rêve de Ballon d’or aussi.