Le FC Barcelone a signé une remontée spectaculaire contre le Real Madrid (4-3), ce dimanche au stade olympique de Montjuïc. Menés 0-2 après moins d’un quart d’heure, les Catalans ont inversé la tendance avec panache, confirmant leur suprématie dans les Clasicos de la saison et s’ouvrant la voie vers un 28e sacre en Liga.
En gagnant son quatrième Clasico de la saison, le FC Barcelone a frappé un grand coup. Ce 4-3 renversant, obtenu à domicile dans une ambiance incandescente, offre aux hommes d’Hansi Flick sept points d’avance sur le Real Madrid à trois journées de la fin. Un gouffre quasi définitif dans la course au titre. Les Blaugranas ont marqué seize buts en quatre confrontations contre leurs rivaux cette saison, pour un total de quatre victoires (4-0, 5-2, 3-2 a.p. et 4-3), une domination inédite depuis des décennies.
Dimanche, pourtant, tout avait mal commencé pour le Barça. Moins de quinze minutes de jeu et le Real menait déjà 2-0, grâce à un penalty obtenu et transformé par Kylian Mbappé (5e), puis un nouveau but de l’attaquant français sur une passe de Vinicius (14e). Mais Barcelone, porté par un public en fusion et un trio offensif déchaîné, a répondu par une avalanche de buts. Eric Garcia (19e), Lamine Yamal (32e) et Raphinha, par deux fois (34e, 45e), ont renversé le match en à peine 26 minutes.
La réussite du Barça s’est construite sur une variété d’options offensives et un collectif en osmose. Ferran Torres, en l’absence de Robert Lewandowski, a brillé dans un rôle de meneur offensif avec trois passes décisives, un record personnel dans un Clasico. À ses côtés, le jeune Lamine Yamal a encore épaté avec une frappe enroulée somptueuse et une activité constante sur son aile. Quant à Raphinha, il a confirmé qu’il est l’homme des grands rendez-vous : un doublé express qui porte à cinq ses buts contre le Real cette saison.
Le score de 4-2 à la pause n’était pas flatteur pour les Catalans tant ils ont étouffé le Real, le contraignant à passer 23 minutes consécutives sans toucher le ballon dans le camp adverse, un chiffre accablant pour les hommes de Carlo Ancelotti. En seconde période, malgré une réduction du score par Mbappé (70e), le Barça a continué à se procurer des occasions franches. Yamal (49e, 73e, 80e), Olmo (54e) et Raphinha (75e) ont tous eu la balle du 5-3. Et même si le Real a frôlé l’égalisation dans les dernières secondes (Munoz à la 90e, Mbappé à la 90e+2), le Barça n’a jamais vraiment tremblé.
Une défense madrilène décimée et dépassée
Le Real Madrid peut nourrir bien des regrets, mais difficile d’espérer mieux avec une défense aussi affaiblie. Privé de Carvajal, Rüdiger, Militao, Alaba, Mendy et Camavinga, Ancelotti a dû bricoler une arrière-garde fragile, incapable de résister à la furia barcelonaise. Offensivement, Mbappé a été remarquable avec un triplé – son cinquième but en Clasico cette saison – mais bien trop seul dans une équipe incapable de tenir le ballon.
Ancelotti, fataliste, a reconnu la supériorité du Barça : « On s’est battu jusqu’au bout mais on a commis trop d’erreurs ». L’Italien, dont l’avenir semble s’éloigner du banc madrilène, paie aussi une gestion estivale peu cohérente, avec un effectif déséquilibré et sans successeur crédible à Toni Kroos.
Polémiques arbitrales et soupçons persistants
Comme les trois Clasicos précédents, ce dernier duel a été émaillé de polémiques arbitrales. La presse catalane, cette fois, a dénoncé plusieurs décisions contestables : un « tampon » non sifflé de Valverde sur Yamal avant le 2e but madrilène, une main de Tchouaméni dans la surface restée impunie à la 80e, et une clémence étonnante de l’arbitre sur une faute du même Tchouaméni alors qu’il était en position de dernier défenseur. Le but de Fermin Lopez dans les arrêts de jeu, refusé pour une main légère en début d’action, a ajouté à la frustration catalane.
De leur côté, les médias pro-Madrid n’ont pas manqué, avant la rencontre, de critiquer la désignation de l’arbitre Hernandez Hernandez, comme ils l’ont fait toute la saison. Ces tensions répétées autour de l’arbitrage, entretenues notamment par Real Madrid TV, ont contribué à une atmosphère délétère autour des Clasicos, alors même que le terrain suffisait à démontrer la supériorité barcelonaise.
Un titre à portée de main, une saison à oublier pour le Real
Le FC Barcelone ne compte pas célébrer trop vite, mais avec sept points d’avance et trois matches à jouer (contre l’Espanyol, Bilbao et Villarreal), la route est toute tracée vers un 28e sacre. Hansi Flick le sait : « Il nous manque trois points, mais on veut les obtenir rapidement. » Le technicien allemand, qui a redonné une identité claire au jeu blaugrana, a néanmoins pointé la nécessité de progrès défensifs pour l’avenir.
Pour le Real Madrid, cette saison 2024-2025 est d’ores et déjà à ranger parmi les échecs. Aucun titre majeur, une défense trop souvent aux abois, et une impuissance criante face au rival honni : autant de signaux qui annoncent une reconstruction inévitable. Et peut-être, le départ d’un Ancelotti déjà sur la sellette, tandis que Xabi Alonso se profile dans l’ombre. En quatre confrontations, le Barça a mis fin aux débats : cette saison, la Casa Blanca n’a vu que du blaugrana.
M. A. T.