Le reporter néerlandais Jeroen Oerlemans a été tué par un sniper lors des affrontements qui ont éclaté pour reprendre la ville aux mains de l’EI.
Un journaliste néerlandais a été tué dimanche, en Libye en couvrant les combats entre les forces du gouvernement d’union nationale (GNA) et celles de l’organisation djihadiste État islamique à Syrte. Huit soldats des forces loyalistes et au moins 10 djihadistes ont aussi été tués dans ces affrontements qui ont éclaté, dimanche 2 octobre, dans ce bastion de l’EI que les troupes loyalistes tentent de reprendre depuis cinq mois.
«Un journaliste néerlandais a été tué aujourd’hui, touché à la poitrine par un sniper de l’EI alors qu’il couvrait les combats à Syrte», a rapporté le docteur Akram Gliwan, porte-parole de l’Hôpital central de Misrata où sont soignés les blessés des forces progouvernementales. Il a précisé qu’il s’agit du journaliste Jeroen Oerlemans et que sa dépouille «se trouve actuellement à l’hôpital» de la ville de Misrata, située à quelque 200 kilomètres à l’ouest de Syrte et siège du commandement des forces du GNA. Oerlemans travaillait en Libye notamment pour l’hebdomadaire belge Knack, qui confirme sa mort. Jeroen Oerlemans est le premier Occidental et le deuxième journaliste à trouver la mort en couvrant les combats à Syrte. Le journaliste libyen Abdelqader Fsouk avait été tué en juillet dernier.
Une reconquête progressive de la ville
L’hôpital de campagne installé par les forces du GNA à Syrte a fait également état de la mort de huit soldats loyalistes. En outre, l’Hôpital central de Misrata dit avoir admis 57 combattants pro-GNA blessés.
«Nos forces progressent» dans le quartier où se sont retranchés les derniers combattants de l’EI, et ont combattu un groupe «qui tentait de fuir» la ville, ont déclaré les forces progouvernementales dans un communiqué, en ajoutant : «Au moins dix cadavres» de djihadistes ont été trouvés. Sur Twitter, l’EI a dit avoir infligé des pertes aux forces pro-GNA, donnant un bilan de 64 morts ou blessés.
Les Américains épaulent les forces pro-GNA
Lancée le 12 mai, l’opération de reconquête de Syrte progresse par à-coups, l’armée lançant régulièrement de nouvelles offensives entrecoupées de périodes de calme. Samedi, les avions militaires des forces du GNA ont effectué «six sorties» pour préparer le terrain «à l’avancée des troupes» vers le réduit djihadiste situé dans l’est de la ville.
Ces dernières ont également été soutenues par des frappes américaines, dont le nombre s’élève à 177 depuis le 1er août, selon le centre de commandement pour l’Afrique (Africom).
Les forces pro-GNA ont reconquis la majeure partie de la ville, mais les combats ont fait plus de 450 morts et quelque 2 500 blessés dans leurs rangs.
Le bilan des morts dans les rangs des combattants de l’EI reste inconnu. Si la ville était reprise aux mains des djihadistes, cela constituerait un coup dur pour le groupe extrémiste qui a connu des échecs militaires en Irak et en Syrie ces derniers mois.