Le Conseil de sécurité devait organiser, hier mercredi, une réunion sur la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) et sur les sanctions imposées à ce pays.
Cette réunion, prévue en visioconférence, prévoit l’intervention du chef de la Manul, Jan Kubis et celle du président du comité du Conseil de sécurité chargé de la question des sanctions contre la Libye, T. S. Tirumurti. Une séance de débats est prévue à la suite de ces interventions. Il s’agira également, lors de cette rencontre, de faire le point sur le mécanisme de suivi du cessez-le-feu en vigueur en Libye depuis le 23 octobre 2020. Le délai d’application des sanctions imposées à la Libye concernant la vente illégale de produits pétroliers expirera le 30 avril prochain, au moment où le mandat du groupe d’experts chargés de faire le suivi de cette question touchera à sa fin le 15 mai prochain. D’autre part, la résolution du Conseil de sécurité 2526 autorisant des représentants des Nations unies à inspecter des navires suspectés de violer l’embargo sur les armes en Libye ne sera plus en vigueur dès le 5 juin prochain. L’autorisation d’inspecter des navires suspectés de trafic d’être humains et de contrebande, en vertu de la résolution 2546 du Conseil de sécurité, expirera, quant à elle, le 3 octobre prochain. De même que le mandat de la Manul touchera officiellement à son terme le 15 septembre 2021. L’organisation des élections présidentielles du 24 décembre 2021 et le départ des forces étrangères et des mercenaires étrangers figurent aussi parmi les préoccupations du gouvernement intérimaire libyen et des membres du Conseil de sécurité. Ces points ont été, d’ailleurs, évoqués, lundi dernier lors d’un entretien téléphonique entre le secrétaire d’État américain, Antony Blinken et le Premier ministre libyen par intérim, Abdelhamid Dbeïbah. Les deux parties ont discuté de la nécessité de l’application des clauses de l’accord de cessez-le-feu, signé le 23 octobre 2020, dont celles prévoyant le départ des forces étrangères et des mercenaires hors de Libye « dans les plus brefs délais », informe un communiqué du département d’État américain. D’après des experts en sécurité, quelque 9 000 mercenaires syriens se trouvent en Libye. L’ONU évoque, quant à elle, quelque 20 000 combattants entre mercenaires et forces étrangères dans le pays. « 10 bases militaires étrangères se trouvaient en décembre 2020 en Libye », avait indiqué récemment, l’ancienne représentante spéciale du SG de l’ONU en Libye, Stéphanie Williams. Sur un autre plan, le rapport d’un groupe d’expert de l’ONU, publié il y a quelques jours, a fait état de « l’inefficacité totale » de l’embargo sur les armes imposé à ce pays par le Conseil de sécurité depuis 2011.
M. B.