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Libye : Al-Theni exclut toute intervention militaire étrangère

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Le Premier ministre du gouvernement libyen, Abdallah Al-Theni, reconnu par la communauté internationale, a déclaré que son gouvernement «exclut toute intervention militaire étrangère sur le territoire libyen», a rapporté l’agence de presse officielle Lana. La déclaration du responsable libyen intervient en réponse à l’article paru au journal britannique «The Times», dans lequel il a été question que «des pays occidentaux envisagent des opérations militaires en Libye, dès la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale». Pour le premier ministre libyen, Al-Theni, son pays «accueille la coopération avec tous les pays», a-t-il indiqué avant de préciser que la mise en pratique de cette coopération repose «sur le respect mutuel et la non-intervention dans les affaires internes libyennes», a déclaré Abdallah al-Theni. Il faut noter, par ailleurs, que l’article en question du journal britannique a coïncidé avec la rencontre du chef de la Mission onusien en Libye, Bernardino Leon, avec des membres du Conseil général national (CGN), tenue jeudi et vendredi dernier, à Alger, en vue de relancer le dialogue inter-libyen. La situation chaotique en Libye, qui risque, faut-il le noter, d’atteindre le point de non- retour, en l’absence d’un réel consensus politique entre les acteurs libyens, engagés dans le processus de dialogue inter-libyen, conforte fortement l’activité terroriste et le trafic de tout genre, dans ce pays. Situation dramatique pour les Libyens, héritée après l’éclatement des évènements dans ce pays, en février 2011, engendrant l’intervention des forces militaires de l’Alliance atlantique (Otan) et l’effondrement des institutions libyennes. Depuis, les rapports d’organismes internationaux, notamment occidentaux, n’ont cessé d’avertir sur les conséquences de la crise politico-institutionnelle et sécuritaire dans ce pays, et les risques majeurs engendrés, qui pèsent, focalisant essentiellement sur l’espace européen. Même si le discours de responsables occidentaux met en avant la menace de l’activité des groupes terroristes en Libye, notamment celui de Daech, l’afflux des immigrants sur les côtes de la rive nord de la Méditerranée en provenance des côtes libyennes, et aussi sur les conséquences du marché d’armes à ciel ouvert en Libye, le quotidien d’enfer, des Libyens manque de visibilité dans leurs discours. La violence, l’insécurité et leurs conséquences, qui ont frappé de plein fouet les liens du tissu social libyen, demeurent les obstacles majeurs à dépasser pour que la Libye s’éloigne des griffes du pire scénario qui la guette. Et c’est là que les acteurs de la scène politique libyenne sont appelés à faire preuve de responsabilité historique au regard du cours et de la portée des évènements, dans ce pays, pour le sortir de cette spirale infernale, porteuse de conditions qui alimentent le pire scénario, l’éclatement du pays. L’accord de paix et de réconciliation sanctionnant les négociations inter-libyens à plusieurs niveaux, sous l’égide des Nations unies et durant plusieurs mois de pourparlers, ouvre la voie pour la formation d’un gouvernement d’union nationale dans un pays, qui compte deux gouvernements. Il demeure la lueur d’espoir pour le peuple libyen, épuisé par les conséquences de la situation chaotique qui prévaut sur l’ensemble du territoire. Même si le Processus des pourparlers inter-libyen est difficile, notamment sur fond des interférences d’acteurs étrangers, sur la scène libyenne, pour ne citer que les membres de l’Otan, la Turquie et le Qatar, le dialogue entre les Libyens est possible, si les acteurs politiques inscrivent, exclusivement, en premier plan l’intérêt du peuple et de la Libye. Dans sa déclaration au terme de la réunion du week-end dernier, à Alger, regroupant Leon et des membres de la CGN, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a indiqué qu’il «reste encore des pas à faire» dans le cadre du processus de dialogue inter-libyen, «pour empêcher la Libye de tomber dans la spirale de l’inconnu» a-t-il encore précisé. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Bernardino Leon, a appelé les Libyens à continuer sur la voie du dialogue après le paraphe, 11 juillet dernier, de l’accord de paix entre des parties libyennes, en attendant que les autres acteurs libyens signent le document. Le paraphe de l’accord en question n’était qu’une étape du processus qui, lui, vise à surmonter les divisions institutionnelles et politiques, dont le gouvernement de Tripoli (du CNG : ndlr) n’a pas encore signé. C’est ce qui a été au centre de la réunion d’Alger précitée, à propos de laquelle, le responsable onusien a indiqué que sa médiation «veut un accord qui inclut toutes les parties, sans exclure aucune». Déclarant également à cette occasion que ses consultations ont eu «pour objet de convaincre ceux qui ne sont pas d’accord avec le processus de sortie de crise» et que sa rencontre, à Alger, avec des membres du CGN libyen, a été l’occasion pour ce responsable onusien d’«explorer beaucoup de questions politiques et sécuritaires avec les représentants du CGN», a-t-il précisé. Annonçant, par la même occasion, la reprise probable du dialogue inter-libyen, dans les prochains jours. Karima Bennour

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