Alger a protesté énergiquement auprès de Paris qu’elle tient responsable de toute conséquence qui découlerait de ses actions hostile et bellicistes à l’égard de l’Algérie.
Au moment où la crise entre l’Algérie et la France a atteint un niveau qui frôle une situation de non-retour et au lieu que la partie française prenne la mesure de la gravité de la situation, elle alimente les tensions avec l’Algérie. Il est maintenant clair que Paris a opté pour l’escalade. Les autorités françaises viennent de franchir un cap qui démontre leur bellicisme à l’égard de l’Algérie. En ce sens, la France qui projette des manœuvres militaires avec le Maroc et ce tout près de nos frontières Sud (Béchar), ne peut être qu’une provocation. De trop même, à considérer toutes les actions hostiles adoptées par des membres du gouvernement français, comme le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ou encore son Premier ministre, François Bayrou, qui ont engagé un bras de fer avec l’Algérie dans le but de la « faire plier ».
Cet acte s’apparente aussi à une tentative d’intimidation du pays qui a réussi, jusque-là, à faire preuve de résilience face à la campagne politico-médiatique féroce dirigée depuis l’Hexagone. Mais, encore une fois, l’Algérie a décidé de ne plus fermer les yeux sur ce genre de manœuvres sulfureuses. Même si cet acte belliciste ne surprend pas, car en décidant, à la fin juillet dernier, de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, la France de Macron a ouvert la porte à toutes les dérives avec l’Algérie. Depuis, les actes malveillants ont suivi la lâche et révoltante décision du président français. De la campagne anti-algérienne lancée par les figures qui incarnent la ligne dure de la droite et de l’extrême droite, depuis notamment l’arrestation de l’écrivain algérien naturalisé français, Boualem Sensal, jusqu’aux visites de la ministre de la Culture et du président du Sénat français dans les territoires sahraouis occupés en passant par le flot de provocations et de gesticulations de Retailleau, l’Algérie n’a jamais été autant attaquée qu’aujourd’hui.
Et pourquoi notre pays subit-il ce que notre ministre de la Communication a qualifié à juste titre de cyber-guerre ? Parce l’Algérie dérange pour avoir décidé souverainement de défendre ses intérêts géopolitiques et économiques ainsi que ses positions en faveur des causes justes.
« Emmanuel Macron a été prévenu »
Le président Abdelmadjid Tebboune a, dans son entretien avec le quotidien français L’Opinion, paru au début du mois de février dernier, révélé que son homologue français a été prévenu qu’il allait perdre l’Algérie s’il décidait de reconnaitre la « marocanité du Sahara occidental. Aujourd’hui encore, le même avertissement est adressé à Paris concernant la provocation des manœuvres militaires prévue septembre prochain près de nos frontières Sud. Pour ce faire, le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Lounès Magramane a reçu jeudi, au siège du ministère, l’ambassadeur de France en Algérie, M Stéphane Romatet, indique un communiqué du ministère. « Cette audience a eu pour objectif d’appeler l’attention du diplomate français sur la gravité du projet de manœuvres militaires franco-marocaines, ‘’CHERGUI 2025’’ dont le nom est très évocateur, prévues en septembre prochain, à Er-Rachidia, non loin de la frontière algérienne », lit-on dans le communiqué. « Le Secrétaire général a précisé à son interlocuteur que cet exercice est appréhendé par la partie algérienne comme un acte de provocation à l’égard de l’Algérie. Il a ajouté qu’un tel acte ne manquera pas d’alimenter la crise qui caractérise à présent les relations algéro-françaises et de porter le climat des tensions entre les deux pays à un seuil supérieur de gravité », ajoute la même source. « Tout en demandant à l’Ambassadeur de France d’obtenir les clarifications nécessaires à ce sujet, le Secrétaire général a invité ce dernier à transmettre, à sa hiérarchie, la position de l’Algérie telle qu’elle lui a été exprimée », conclut le communiqué.
Farid Guellil
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