Le directeur de la prévention au ministère de la Santé, Djamel Eddine Fourar, a assuré, hier, sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale, que tous les sujets en contact avec le ressortissant italien, porteur du coronavirus, ont été identifiés et ils feront l’objet d’isolement.
Le ressortissant italien est arrivé, selon la même source, le 17 février en Algérie pour s’envoler, le lendemain, au Sud du pays, précisément à Ouargla, où il travaillait et que ce n’est qu’à partir du 22 du même mois, soit trois jours plus tard, que les signes de contamination du virus commençaient alors à apparaitre sur lui. Il a été diagnostiqué porteur du coronavirus et mis alors en isolement, ajoute-t-on encore, tout en précisant que tout le personnel médical ayant ausculté le suspect ont été également mis, eux aussi, en isolement.
« Nous avons signalé le cas enregistré à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) qui va passer le niveau d’alerte de l’épidémie à la pandémie donc, une urgence mondiale, et nous sommes soumis au règlement sanitaire international auquel on a également annoncé le cas confirmé », a souligné M. Fourar. Et d’ajouter : « Cette dernière est un instrument juridique international destiné à éviter la propagation des épidémies à travers le monde. »
L’avion assurant le vol Rome – Alger « décontaminé »
Djamal Fourar assure en outre que l’avion qui a transporté le ressortissant italien a été décontaminé au niveau de l’aéroport d’Alger.
Pour les personnes ayant pris le même vol Rome- Alger, le hôte de la chaîne 3 a affirmé qu’une opération de repérage a été lancée pour identifier ces personnes pour circonscrire rapidement ce cas, et que les services concernés du pays doivent avoir les réponses dans la matinée d’hier.
Sur une question de savoir si une cellule de crise a été installée en la circonstance, l’invité de la Radio nationale d’expression française a rappelé que cette même cellule a vu le jour le 21 janvier dernier, à l’apparition de cette épidémie, mais avec les nouvelles données nées de la détection du premier cas dans le pays, il est nécessaire de la renforcer en continu.
Le dispositif de veille et de surveillance « renforcé »
S’agissant des premières dispositions sanitaires prises suite à la confirmation de ce cas de coronavirus pour éviter la propagation du virus, M. Fourar a assuré qu’un Comité d’experts national a déjà évalué les risques notamment après la propagation de cette épidémie dans plus de 25 pays, et que c’était prévisible d’enregistrer des cas suite à son apparition, dans le bassin méditerranéen, tout en rassurant que toutes les dispositions sont prises au niveau des ports et autres aéroports pour contrer l’avancée de cette endémie.
À ce propos, l’invité de la chaîne 3 a indiqué que le contrôle a été déjà renforcé vers les destinations à haut risque où des cas avérés ont été signalés, comme c’est le cas aujourd’hui de l’Italie, qui a enregistré, avant-hier, son 11e décès du coronavirus.
Et les Algériens qui voyagent à l’étranger ?
M. Fourar a affirmé sur d’éventuelles restrictions sur le commerce et les vols à et en provenance des pays à risques, que l’OMS juge inopportun pour l’heure d’adopter ces mesures. Mais d’autres décisions seront prises à l’avenir en fonction de l’évolution de cette endémie qui peut aller, si nécessaire, jusqu’à la suspension de certains vols. Mais pour l’heure, suggère la même source, « nous recommandons à nos concitoyens de reporter, dans la mesure du possible, leur déplacement envers ces pays ».
Concernant la fiabilité des moyens déployés, alors que les caméras thermiques n’ont pas pu détecter le cas enregistré en Algérie, le responsable au ministère de la Santé, a reconnu qu’il n’y a pas de moyen efficace à 100% d’où l’idée de renforcer ces caméras avec des dispositions de veille et de surveillance pour déceler les cas ayant échappé aux caméras thermiques car, a-t-il expliqué, ces dernières détectent, seulement, les cas à température élevée.
Est-il obligatoire de porter masques et bavettes ?
À propos du port des masques et autres bavettes de protection, M. Fourar a indiqué que « l’Algérie est dans une situation normale » en dépit du cas enregistré en raison de l’absence d’un foyer autochtone. Et, par conséquent, le port de ces moyens de prévention n’est pas obligatoire du moins pour l’heure, mais qui sont toujours disponibles car l’alerte de l’OMS a été prise au sérieux dans notre pays.
Pour la disponibilité d’un vaccin contre ce virus, M. Fourar a fait savoir que sur le plan thérapeutique, plusieurs médicaments ont été essayés sur des patients, mais pour parler d’un vaccin spécial coronavirus, il faut attendre au moins une année pour le développer donc à présent, il est à se fier uniquement à tous ces dispositifs de préventions comme c’est le cas à travers le monde.
La compétence de l’Institut Pasteur d’Alger « confirmée »
Sur les rumeurs qui avaient circulé sur les prélèvements affirmant qu’ils se font dans des pays européens, le DG de la prévention auprès du ministère de la Santé a coupé net, en indiquant que « l’Institut Pasteur est le laboratoire référent de l’OMS qui dispose de compétences avérées et les prélèvements se font à son niveau pas ailleurs.»
Il est à rappeler qu’au 25 février 2020, « 80 134 cas et 2 698 décès ont été notifiés dans le monde dont 97% des cas et 99% des décès ont été déclarés en République de Chine. Mais le virus a touché 25 pays, dont ceux de la Méditerranée.
B. Oubellil
Un numéro vert (3030) mis à disposition des citoyens
Le ministère de la Santé a annoncé hier, avoir lancé un numéro vert (3030), mis à disposition des citoyens, dans le cadre du plan de prévention contre le Coronavirus (Covid-19). Autrement dit, ce numéro sert à appeler en cas de nécessité d’urgence, à l’effet de signaler des cas suspects au coronavirus, ou la personne elle-même, qui présente des symptômes susceptibles d’être assimilés à ce virus. Lors d’une conférence de presse, animée hier, suite au premier cas de coronavirus enregistré en Algérie, Dr. Fourar a indiqué, aussi, que ce numéro vert permettra aux citoyens de se renseigner sur les dispositions à prendre pour se prémunir contre ce virus.