La grève générale, à laquelle avait appelé la semaine dernière la Confédération des syndicats algériens, sera observée aujourd’hui. Cette action de contestation de la CSA, qui regroupe 12 syndicats de différents secteurs, sera accompagnée de marches et de rassemblements au niveau des différentes wilayas du pays.
Réunie à la veille du 35e vendredi de mobilisation populaire pacifique, la CSA avait décidé en effet d’organiser une journée de contestation, le lundi 28 octobre, pour réclamer le retrait de la loi sur les hydrocarbures, le droit des travailleurs à une retraite anticipée, et sans condition d’âge, la révision du code du travail, et de dénoncer la hausse des prix et la détérioration du pouvoir d’achat. L’organisation, qui est composée de 12 syndicats autonomes de différents secteurs dont l’Éducation, la Santé, la formation professionnelle, les affaires religieuses, la Poste, et l’agriculture, avait réitéré, dans son communiqué, son soutien «indéfectible» au mouvement populaire, appelant à la nécessité de satisfaire ses revendications «légitimes», dont le départ du gouvernement Bedoui, le rejet des décisions portant atteinte à la souveraineté nationale; entre autres : la loi sur les hydrocarbures, le code du travail et la loi sur la retraite.
La CSA avait mis en garde, dans le même document, contre l’exploitation du gaz de schiste en raison des risques qu’il occasionne sur l’environnement et la santé, notamment par des pays qui l’interdisent sur leur sol et qui entravent en même temps les processus de recherches et d’investissements dans le secteur des énergies renouvelables.
Appelant en outre à la libération des détenus d’opinion, tout en condamnant les poursuites judiciaires «répressives» contre les militants du mouvement populaire, la Confédération des syndicats algériens avait réitéré son appel à la prise de mesures d’apaisement, et à la mise en œuvre de garanties dans le cadre du consensus national qui permettent de réussir un processus électoral propre et transparent. Elle avait également appelé les acteurs du mouvement populaire pacifique à continuer à faire preuve de vigilance, de pacifisme et de dénoncer toutes formes de violence et d’œuvrer aussi en faveur de la cohésion du peuple et de l’unité nationale.
Ania Nait Chalal
Le Raj se joint au mouvement
Dans un communiqué, rendu public hier, l’association rassemblement action jeunesse (RAJ) a exprimé son soutien à la grève de la CSA, et fait part de son intention de se joindre à cet appel lancé par plusieurs syndicats autonomes en appelant à une forte mobilisation des différents secteurs pour sa réussite. Condamnant «énergiquement» la poursuite de «la politique de la terreur» menée contre les militants associatifs, syndicaux, politiques et des défenseurs des droits humains avec des dizaines d’interpellations injustes, suivies par des poursuites judiciaires «arbitraires», la même source a dénoncé, à la même occasion, «une campagne d’harcèlement et d’intimidation» contre l’association et ses militants et dont neuf militants sont en détention provisoire pour des chefs d’inculpations «fallacieux». Ainsi, RAJ a affirmé qu’il continuera à travailler avec toutes les forces vives pour la construction de l’alternative démocratique, permettant un changement pacifique et démocratique du système de gouvernance.
Ania N.ch.