Créé en 2001, le Sahara marathon dans sa 16ème édition lancée, hier, à partir du camp des réfugiés sahraouis, Laâyoun, pour s’étaler sur quatre étapes, se différencie des précédentes par sa tenue au moment où le peuple sahraoui célèbre le 40ème anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Evènement auquel ont pris part, près de 400 athlètes venus de plus de 22 pays, pour marquer outre leur participation avec les Sahraouis de la célébration d’une des dates majeures dans le combat du peuple sahraoui pour se libérer du joug colonial marocain, mais aussi leur adhésion à la Campagne internationale pour un référendum maintenant au Sahara occidental. Ce Sahara marathon, selon les participants et les organisateurs rencontrés, hier, tout au long de ses quatre étapes, est l’expression réaffirmée outre du soutien à la juste cause du peuple sahraoui mais aussi un appel à la communauté internationale, pour l’application du droit international pour une question de décolonisation inscrite aux Nations unies. Pour la participante au Sahara marahon, Gerti, 52 ans, venue de Munich, Allemagne, pour la première fois, c’est après avoir pris connaissance, « il y a plus de quatre ans qu’il y a un peuple colonisé » nous a-t-elle déclaré, que «je suis là pour exprimer mon soutien à la juste cause du peuple sahraoui pour son indépendance» a ajouté Gerti. Alors que Gerti manifestait sa solidarité au peuple du Sahara occidental, en étant présente aux festivités marquant le 40ème anniversaire de la proclamation de la RASD, le parlement allemand abritait peu avant, un débat en soutien au peuple sahraoui dans sa lutte pour son droit à l’autodétermination. Une séance qui a été l’occasion pour les parlementaires allemands de dénoncer le blocus politico-médiatique des autorités coloniales marocaines dans les territoires sahraouis occupés. Initiée par un groupe de députés de la Chambre basse (Bundestag), cette rencontre a été ponctuée par la projection du film, «la Dernière Colonie- le Peuple oublié du Sahara occidental » en présence de son réalisateur, l’Allemand Christian Gropper. Autre évènement, marquant la particularité de Sahara-Marathon dans sa 16ème édition, la présence, depuis hier, d’une délégation de l’organisation internationale OXFAM, conduite par sa présidente, Winnie Byanyima. Une visite de travail des membres d’Oxfam, qui les conduira, dans les camps des réfugiés sahraouis, Smara, Laâyoune et Boudjdour, pour ne citer que ces derniers, a-t-on, appris, hier, sur place, des responsables sahraouis, au moment où les athlètes franchissaient à tour de rôle la ligne d’arrivée, d’une des étapes du dit marathon, s’étalant sur 42 km, partant du camp de Laâyoune vers celui de Smara. Cette manifestation sportive qui s’inscrit cette fois ci dans le sillage de la Campagne internationale pour un référendum maintenant au Sahara occidental, coïncide, faut-il le rappeler, avec la visite du Secrétaire général des Nations unies(ONU), au Sahara Occidental, prévue les 6 et 7 mars prochain, lequel déplacement de Ban Ki-Moon « n’est pas voulu par les autorités coloniales marocaines» nous a affirmé, dimanche , à Smara, le président du Parlement sahraoui, Khatri Addouh. Pour ce responsable, la visite en question du SG de l’ONU au Sahara occidental, est un rappel à l’ordre à l’adresse des autorités coloniales marocaines, dans la mesure où la venue de Ban Ki-Moon réaffirme, nous a-t-il déclaré, à cette occasion, la nature fondamentale du conflit sur le Sahara Occidental, opposant le Front Polisario au Maroc, à savoir une question de décolonisation inscrite dans le registre de l’ONU. «Nous espérons que cette visite (du SG de l’ONU) servira à appuyer les efforts des Nations unies et de la communauté internationale allant dans le sens d’un règlement urgent et définitif de la question sahraouie» a-t-il souligné, et ce « conformément à la légalité internationale » a précisé Addouh. Pour ce responsable sahraoui et chef de la délégation du Front Polisario des négociations avec le Maroc, sous les auspices de l’Onu, en la personne de Christopher Ross, l’envoyé personnel du SG de l’Onu pour le Sahara occidental, « Il ne saurait y avoir de règlement au conflit en dehors du respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.» nous a déclaré, Khatri Addouh.
De notre envoyée spéciale, au camp des réfugiés sahraouis, Smara, Karima Bennour