Les Palestiniens commémorent le 49e anniversaire de la Journée de la Terre aujourd’hui, une date symbolique qui incarne leur attachement inébranlable à leur terre et leur lutte continue pour leurs droits légitimes. Cette année, cette célébration intervient dans un contexte marqué par une intensification de l’agression brutale de l’occupant sioniste sur la bande de Ghaza et par de graves violations dans plusieurs régions de la Cisjordanie occupée, notamment à El-khalil et Naplouse.
La Journée de la Terre, célébrée chaque année le 30 mars, représente un symbole de résistance face à la politique coloniale de l’occupant. Selon Raed Moqdi, spécialiste des questions de colonisation au Centre palestinien de recherche sur les terres, « ce jour est le reflet du courage et de la résilience des Palestiniens, mais aussi de leur détermination à préserver leur identité face à l’escalade des politiques de colonisation et de judaïsation visant à effacer tout ce qui est palestinien. » Moqdi rappelle que malgré les plans visant à déraciner le peuple palestinien, notamment par la multiplication des colonies et des avant-postes illégaux qui dévorent des milliers d’hectares de terres agricoles, les Palestiniens restent fermes. « La terre représente tout pour les Palestiniens : leur histoire, leur identité et leur droit légitime. Ils croient fermement en la justice de leur cause et en leur droit historique sur la Palestine, » ajoute-t-il. L’expert met également en lumière les efforts systématiques de l’occupant pour fragmenter la Cisjordanie occupée à travers des colonies qui isolent les villages palestiniens, tout en bénéficiant d’un soutien explicite de l’armée de l’occupant. Moqdi déplore le silence complice de la communauté internationale face à l’expansion coloniale et à la dépossession continue des terres palestiniennes. Ce mutisme, selon lui, encourage les groupes extrémistes sionistes à poursuivre leurs attaques et leurs projets visant à s’approprier les dernières parcelles de terres palestiniennes. La Journée de la Terre intervient également dans un climat d’aggravation des souffrances des habitants de Ghaza, soumis à un blocus inhumain, et des populations de Cisjordanie occupée, qui endurent quotidiennement des agressions perpétrées par des colons protégés par l’armée de l’occupant. Raed Moqdi exhorte les États solidaires de la cause palestinienne à agir concrètement pour appliquer les résolutions internationales en suspens, notamment celles relatives à la colonisation. Il appelle à un arrêt immédiat des politiques de confiscation des terres et des ressources des Palestiniens, tout en réaffirmant que leur foi en la justice de leur cause reste le moteur principal de leur combat pour la liberté et la dignité. En cette Journée de la Terre, les Palestiniens réitèrent leur engagement indéfectible à défendre chaque parcelle de leur terre, affirmant leur droit à vivre, résister et triompher.
La spoliation des terres palestiniennes se poursuit
La Commission palestinienne contre le mur et la colonisation a révélé dans un rapport publié ce samedi, à l’occasion du 49e anniversaire de la Journée de la Terre, que les autorités de l’occupant sioniste ont confisqué depuis le 7 octobre 2023 plus de 52 000 dounams de terres palestiniennes. Elles ont également émis 13 ordres militaires visant à créer des zones tampons autour des colonies et établi 60 nouveaux avant-postes coloniaux. Le président de la Commission, Mouayyed Shaaban, a dénoncé ces mesures en soulignant que 46 000 dounams ont été confisqués rien qu’en 2024, sous prétexte de déclarations de « réserves naturelles », « terres d’État » ou encore « justifications militaires ». Ces pratiques s’inscrivent dans une stratégie systématique visant à exploiter l’agression prolongée sur Ghaza, qui dure depuis plus de 16 mois, pour intensifier la colonisation et imposer de nouveaux faits accomplis. Shaaban a souligné que les ordres militaires émis récemment ont créé des zones tampons autour des colonies, empêchant les Palestiniens d’accéder à des milliers de dounams, une étape préalable à leur expropriation définitive. La plus grande opération de confiscation des terres depuis trois décennies a vu 24 000 dounams déclarés « terres d’État ». La superficie totale des terres palestiniennes soumises à des restrictions et des procédures coloniales atteint aujourd’hui 2 382 kilomètres carrés, soit 42 % de la Cisjordanie occupée, avec 70 % situés dans la zone « C », contrôlée par l’occupant. Depuis le début de l’agression, 60 nouveaux avant-postes coloniaux ont été établis, dont 51 en 2024, y compris huit dans la zone « B ». Ces initiatives s’accompagnent de mesures telles que le retrait des pouvoirs de planification de l’État de Palestine, notamment dans une réserve naturelle de 167 km² située à l’est de Beit-Lehem, mettant en péril des centaines de constructions palestiniennes. Shaaban a également révélé que les autorités de l’occupant ont examiné 268 plans d’urbanisme pour les colonies de Cisjordanie occupée, dont 68 rien qu’en 2024. Parmi ces mesures figurent des décisions inédites visant à régulariser 13 avant-postes coloniaux et à transformer 13 quartiers en colonies bénéficiant de privilèges complets. L’occupant poursuit par ailleurs sa politique de démolition, avec 939 ordres de démolition émis en 2024, principalement à Elkhalil, Beit-Lehem, Ramallah et ElQods. Sur les 684 démolitions exécutées, la majorité ont eu lieu dans la zone « C ». Le rapport met également en lumière l’impact du mur de l’annexion, qui isole déjà 295 km² de terres palestiniennes. Une fois achevé, ce mur devrait isoler 560 km² supplémentaires, accentuant les souffrances économiques et sociales des Palestiniens. Concernant les colonies, Shaaban a déclaré que 770 000 colons sionistes sont installés dans 180 colonies et 356 avant-postes, dont 136 sont agricoles et accaparent plus de 480 000 dounams, soit trois fois la superficie des colonies bâties. Face à cette situation alarmante, Shaaban a appelé à considérer la Journée de la Terre comme une occasion nationale pour renforcer la résistance populaire et protéger les ressources nationales palestiniennes. Il a également exhorté à activer des comités de protection nocturne dans les zones les plus exposées aux attaques des colons pour défendre les habitants et préserver leur sécurité. En cette Journée de la Terre, le peuple palestinien réaffirme sa détermination à protéger ses terres, à résister et à contrer les plans d’occupation visant à anéantir sa présence et son droit légitime à la liberté.
Des Tunisiens manifestent en soutien à la Palestine
Des centaines de Tunisiens ont manifesté dans la capitale Tunis, vendredi soir, à l’occasion de la Journée de la Terre palestinienne et de la Journée mondiale d’El-Qods. Les manifestants ont dénoncé les crimes de guerre commis par l’occupant sioniste à Ghaza, exigé l’ouverture des points de passage et appelé à la criminalisation de la normalisation des relations avec Israël en Tunisie. Le cortège, composé de militants et citoyens solidaires, a parcouru environ trois kilomètres, de la place Bab ElKhadra, située dans la médina de Tunis, jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba, artère principale de la capitale. Les manifestants brandissaient des portraits de figures de la résistance palestinienne, comme l’ancien chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, l’ancien secrétaire général de la résistance libanaise, Hassan Nasrallah, ou encore Mohammed Deif, commandant des brigades palestiniennes. Des banderoles à l’effigie de Yehya Sinwar, ancien dirigeant du Hamas à Ghaza, flottaient également parmi la foule, qui scandait des slogans en soutien à la résistance et contre les politiques des États-Unis, d’Israël et toute forme de normalisation. Jamila Echemlali, membre de la Coordination pour l’action en faveur de la Palestine, un collectif regroupant des associations et personnalités pro-palestiniennes, a expliqué : « Cette marche a été organisée en partenariat avec le Réseau tunisien pour faire face à la normalisation et des militants indépendants, afin de célébrer la Journée de la Terre dans un contexte difficile pour la cause palestinienne, marqué par l’agression continue à Ghaza et l’incapacité du monde arabe à agir. » Elle a ajouté : « Nos revendications concernent à la fois l’international et le national. À l’international, nous appelons à la fin de l’agression à Ghaza, à l’ouverture des points de passage pour permettre l’entrée des aides médicales et alimentaires, ainsi qu’à l’évacuation des blessés et des cas critiques pour recevoir des soins à l’étranger. » Sur le plan national, Echemlali a souligné l’urgence d’adopter une loi criminalisant la normalisation avec Israël, dénonçant « la montée des voix favorables à la normalisation en Tunisie, qui insultent la résistance et appellent à des rapprochements avec l’occupant ». Elle a également appelé à l’expulsion de l’ambassadeur américain et des représentants des pays soutenant l’agression contre Ghaza. La Journée de la Terre, célébrée chaque année le 30 mars par les Palestiniens et leurs soutiens à travers le monde, commémore les événements de 1976. Cette année-là, l’occupation israélienne avait confisqué de vastes étendues de terres appartenant à des citoyens arabes, suscitant des manifestations de masse qui avaient été brutalement réprimées. À travers cette marche, les Tunisiens ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la cause palestinienne, en appelant à mettre fin aux massacres à Ghaza et à préserver les droits légitimes du peuple palestinien face à l’occupation.
La résistance et la mémoire au cœur du combat
À l’occasion du 49e anniversaire de la Journée de la Terre, la lutte du peuple palestinien pour la souveraineté et l’indépendance demeure plus que jamais un cri de ralliement contre l’occupation israélienne et ses politiques d’annexion. Ce jour symbolique, célébré chaque 30 mars, revêt une signification particulière cette année alors que les agressions israéliennes atteignent des sommets d’horreur en Cisjordanie occupée, à Ghaza et à ElQods. Dans un communiqué publié ce samedi, le mouvement Fatah a souligné que la volonté du peuple palestinien reste inébranlable malgré les massacres, les démolitions et le blocus. Fatah dénonce une « guerre d’extermination menée par l’occupant israélien » depuis le 7 octobre 2023, caractérisée par des « pratiques systématiques de destruction, de famine et de privation d’aide humanitaire ». Le mouvement insiste sur le fait que le peuple palestinien, fort de ses sacrifices, ne cédera pas à ces tentatives visant à effacer son identité nationale et sa souveraineté. « La Palestine restera unie, et aucune solution politique ou géographique imposée par la force ne pourra briser notre attachement à notre terre et à notre capitale, ElQods occupée », affirme le communiqué. Parallèlement, le Conseil national palestinien a rappelé que les crimes israéliens s’accompagnent d’une intensification de l’annexion coloniale et de la destruction des infrastructures palestiniennes. Selon son rapport, plus de 52 000 dunams de terres palestiniennes ont été confisqués depuis octobre 2023, et 60 nouvelles colonies illégales ont été implantées en Cisjordanie. Depuis le début du conflit actuel, les colonies illégales continuent de s’étendre à un rythme sans précédent. Plus de 770 000 colons israéliens résident désormais dans 180 colonies et 256 avant-postes en Cisjordanie, exploitant illégalement près de 480 000 dunams de terres palestiniennes. Ces colonies, souvent protégées par l’armée israélienne, servent d’instruments de déstabilisation et d’expansion territoriale au détriment de la population autochtone. Face à cette oppression, Fatah et le Conseil national palestinien appellent les Palestiniens à renforcer leur unité nationale et à intensifier la résistance populaire. Une stratégie nationale inclusive est indispensable pour contrer les projets coloniaux israéliens, insistent-ils. Ils invitent également les gouvernements et peuples arabes, ainsi que la communauté internationale, à agir pour condamner ces crimes et renforcer les campagnes de boycott contre Israël. Depuis sa première commémoration en 1976, en réponse à la confiscation de terres palestiniennes par Israël, la Journée de la Terre est un moment de mobilisation et de revendication pour la justice et la liberté. Cette année, elle prend une résonance particulière alors que le peuple palestinien continue de résister à une tentative systématique d’effacement de son existence. Les Palestiniens réaffirment leur détermination à rester enracinés sur leur terre, leur identité et leur histoire, et appellent à un soutien international renforcé pour mettre fin à l’apartheid israélien et restaurer leurs droits légitimes.
M.Seghilani