Avec 48 382 accidents enregistrés durant l’année 2017, le monde du travail est porteur de beaucoup de risques professionnels.
Certes, la tendance est à la baisse, mais les autorités publiques comptent agir en amont pour réduire davantage et le nombre des accidents et les cas mortels sur les lieux de travail. La situation est plus périlleuse dans les métiers pénibles alors que les jeunes travailleurs sont souvent les premières victimes à cause notamment du manque d’expérience. Des cas mortels sont à déplorer chaque année. Les conséquences pèsent aussi lourdement sur la Caisse d’assurance des travailleurs salariés (CNAS) qui a la charge d’indemniser les victimes. Pourtant, les risques d’accidents au travail (blessures physiques et mentales) peuvent être évités, du moins réduits, en suivant quelques mesures de prévention. Sur ce, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a réuni plusieurs professionnels et cadres en rapport avec le monde du travail pour résoudre cette problématique à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail qui est célébrée le 28 avril de chaque année. Sur le terrain, une campagne nationale de sensibilisation sur les principaux équipements de protection individuelle dans le milieu de travail sera lancée à partir de ce 3 mai. Mise sous le slogan : «équipements de protection individuelle, obligation pour l’employeur, droit pour le travailleur », cette campagne menée par la CNAS vise à inciter les travailleurs à être plus prudents en ayant plus de conscience des risques encourus lors du travail.
Fatiha Tiar, directrice de la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles à la CNAS, a souligné que pour environ 48 000 accidents de travail, 552 ont été mortels. « 48 382 accidents de travail, dont 552 mortels, ont été déclarés en 2017 à la CNAS», a-t-elle déclaré en marge de cette rencontre. La responsable de la CNAS a ajouté que «4 436 accidents, dont 31 mortels, ont concerné des jeunes travailleurs de moins de 25 ans». L’exposition à un risque professionnel existant lors de l’exercice habituel de sa profession permet au travailleur une prise en charge financière de son accident ou de sa maladie. Or, devant l’augmentation des dépenses sociales de la CNAS, qui accuse déjà un énorme déficit, obligent les responsables à changer les priorités et les objectifs de cette institution publique chargée de prise en charge des besoins en assurance. Il s’agit, pour la CNAS, de s’engager dans des actions de prévention et de sensibilisation en direction de la population laborieuse. Fatiha Tiar de la CNAS a fait état de l’organisation en 2017 de programmes de formation en matière de prévention de risques professionnels au profit de 24 252 stagiaires et apprentis au niveau national. D’autres programmes de formation au profit de 136 formateurs sur les principaux équipements de prévention et d’hygiène ont été menés également par la CNAS. Des actions qui devront se poursuivre en cette année également, selon la même responsable. Quoique les chiffres sur le nombre des cas mortels soient préoccupants, la fréquence globale des accidents du travail poursuit une baisse durant ces dernières années. Mohamed Khiat, secrétaire général de ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, a déclaré que le bilan des accidents de travail a diminué de 15 % durant les cinq dernières années. Les services de l’Inspection du Travail ont effectué, durant les 3 dernières années, 690 000 sorties d’inspection et de contrôle en matière de prévention des risques professionnels et de conditions de travail. La santé et la sécurité des travailleurs en milieu professionnel «sont une priorité dans le travail permanent de tous les acteurs du monde du travail», a soutenu Khiat. Le même responsable a rappelé les programmes et politiques mis en œuvre et les efforts déployés par les pouvoirs publics afin de réduire le taux des accidents de travail et renforcer les conditions du travail décent au profit des travailleurs. La plupart des risques professionnels de santé (mentaux et physiques) se développe durant de longue période de travail, ce n’est que tard que le travailleur affecté s’en rende compte. La présence de quelques mesures de prévention fondamentales est très salutaire et nécessaire. Ahmed Guettiche, le Secrétaire national chargé des Affaires générales à l’Union générale des Travailleurs algériens (UGTA), a mis en avant l’importance de la médecine de travail pour éviter les complications des risques psycho-sociaux comme le stress et aussi réduire les risques professionnels. Le responsable syndicale a fait état, dans ce sens, de l’installation récemment au sein de l’UGTA d’un groupe de travail composé d’experts et de spécialistes en médecine de travail qui examinera une série de propositions relatives à la médecine de travail. Formulés sous «une plateforme de suggestions», ces propositions seront présentées au ministère du Travail dans le cadre du renforcement de ce domaine et de la réduction des risques auxquels les travailleurs sont exposés.
Hamid Mecheri