Le chef de la mission des Nations unies au Mali, (Minusma), Mongi Hamdi a souligné, jeudi dernier, que «les groupes engagés sur le terrain portent une lourde responsabilité», condamnant «les graves violations du cessez-le-feu » avant de préciser à « un moment crucial dans le processus de paix» en référence à la signature par les parties maliennes, 15 mai prochain à Bamako, de l’Accord de paix.
Appelant à une «cessation immédiate des hostilités», le responsable de la mission onusienne au Mali a invité avec insistance les parties maliennes à «respecter leurs engagements et retourner sur leurs positions initiales» a-t-il indiqué, le lendemain des combats entre la rébellion et l’armée, qui ont fait pas moins de 19 victimes, entre militaires et rebelles. L’équipe de médiation élargie dans le processus d’Alger, du dialogue inter-malien a exprimé ses inquiétudes suite aux derniers affrontements en question survenus au nord du pays, et a appelé à la tenue d’une réunion d’urgence de la Commission technique mixte de sécurité, dans un communiqué rendu public jeudi dernier. C’est à l’issue d’une réunion qu’elle a tenue dans la capitale malienne consacrée aux derniers développements intervenus dans la localité de Ménaka dans le Nord du Mali, que l’équipe de la Médiation élargie a recommandé la tenue, « de toute urgence » de la réunion précitée « en vue de prendre les mesures devant assurer le respect des engagements pour la paix ». Certaines informations rapportées par des médias étrangers indiquent que Le chef de la Minusma et la Coordination du mouvement Azawed (CMA) « ont affirmé que cet incident s’était produit juste après que la rébellion eut donné dimanche dernier, son accord pour parapher l’accord d’Alger ». La Médiation s’est dit, par ailleurs, suivre avec « inquiétude et une attention particulière » les derniers développements intervenus dans la localité de Ménaka, dans la région de Gao et dans les environs de Tombouctou, selon le communiqué. Appelant à « la cessation immédiate de tout acte d’hostilité, d’harcèlement et de violence pouvant nuire au renforcement de la confiance entre les parties » les membres de la Médiation ont rappelé toutes les parties concernées de « leur engagement pour la paix et la nécessité de respecter l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014, la Déclaration de cessation des hostilités signée à Alger le 24 juillet 2014 et la déclaration signée à Alger le 19 février 2015 ». Exhortant les différentes parties à « favoriser l’instauration d’une ambiance propice à l’aboutissement dans les meilleures conditions du processus de paraphe et de signature de l’Accord de paix », la Médiation a tenu à rappeler également dans son communiqué, la déclaration du Conseil de sécurité, du 6 février dernier. À l’expression de sa « plus vive préoccupation » le représentant spécial de Ban-Ki-Moon (RSSG) et chef de la Minusma, Mongi Hamdi a souligné que « les équipes de la Minusra sur le terrain et à Bamako » a-t-il indiqué « sont totalement engagées pour que cette spirale de tensions très inquiétante cesse au plus vite » précise-t-il. « Nous sommes en contact avec les membres de la Plateforme, de la Coordination et du gouvernement du Mali pour un retour au calme dans les plus brefs délais » a fait savoir le chef de la Minusma. Ces incidents interviennent alors que les parties maliennes, gouvernement et groupes politico-militaires du nord doivent signer le 15 mai prochain à Bamako, l’Accord de paix et de réconciliation au Mali, lequel document a été élaboré à l’issue d’un long processus et après plusieurs rounds de négociations entre les parties maliennes. Il s’agit pour rappel de discussions entre des représentants du gouvernement malien, les mouvements politico-militaire engagés dans la plateforme d’Alger, à savoir le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR) et les membres de la MCA. Ces parties ayant paraphé l’accord de Paix, le premier mars dernier, sauf la CMA, laquelle est appelée par la Médiation, l’ONU et l’UA, l’UE, la CEDEAO et l’OCI à procéder à la signature du document en question, le 15 mai prochain, à Bamako. Pour le responsable de la Minusma « Il n’existe aucune alternative à la signature de l’Accord de paix » a-t-il affirmé, jeudi dernier, et de son côté l’Union africaine sur la signature de l’accord et sa mise en œuvre effective permettront de « régler durablement la crise que connaît le Nord du Mali, stabiliser cette région et d’en accélérer le développement socio-économique ». L’accord de paix et de réconciliation au Mali souligne pour rappel, la nécessité du respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’État du Mali et sa forme républicaine. Le document dessine la voie qui mène à la création des conditions d’une paix juste et durable au Mali, voie contribuant à la stabilité régionale, ainsi qu’à la sécurité internationale. Autres points inscrits dans ledit document ont trait au volet économique, dont il est question d’actions et projets de développement économico- social et aussi culturel à réaliser dans les régions du nord malien, notamment à court, moyen et long terme.
Karima Bennour