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Les fruits en ont pâti aussi bien sur le marché local qu’à l’international : Comment le déficit en communication officielle affecte l’économie nationale

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Les événements se suivent, se ressemblent et ne semblent pas servir de leçons aux ministres, toujours en retard par rapport à la société concernant les problèmes qui affectent le quotidien du commun des citoyens.

Dernier en date, les soupçons qui ont pesé pendant plusieurs jours sur les fruits et légumes locaux ont déteint de manière importante sur le marché. Non seulement ce sont les petits cultivateurs qui ont perdu gros sur les marchés nationaux, surtout les producteurs des fruits et légumes les plus indexés, comme la pastèque, le raisin et la tomate, mais aussi sur le plan de l’exportation, les rumeurs colportées sur les réseaux sociaux ont nui de manière draconienne sur la demande étrangère des produits « made in Algeria».
Le cafouillage au sommet entre les ministres des Ressources en eau, l’Agriculture et la Santé, ainsi que les irruptions dans le débat public d’organismes officiels comme l’Institut Pasteur et les laboratoires d’analyses, ont été tellement embrouillés, les uns contredisant les autres, que les Algériens se sont laissés à la finalité d’éviter de consommer tout ce qui est soupçonnable et éviter ainsi, toute mauvaise surprise.
selon les estimations nous a appris Ali Bey Naceri, président de l’Association nationale des exportateurs algériens, les exportations algériennes en fruits et légumes peuvent atteindre 75 millions de dollars, ce qui n’est pas rien en temps de disette ; encore faut-il que l’Algérie redonne confiance aux marchés européens et fait cesser les bruitages parasitaires.
On avait eu toutes les «sauces» choléra et l’origine virale inconnue s’est déplacée, au gré des communications officielles, de l’eau aux fruits, de l’irrigation aux eaux usées aux sources naturelles, en passant par les transporteurs subsahariens, on aura tout entendu, mais jamais la version officielle, une et finale. Cette manière de patauger dans la boue comme des bambins laisse aux citoyens l’impression que les dirigeants ne maitrisent pas leur sujet, ce qui n’est pas totalement faux. Et c’est cette manière puérile de se dédouaner, de passer le relais aux autres, de se légitimer et de décrédibiliser les autres qui pèchent par manque de coordination, voire de sens de responsabilité, portant un coup dur au potentiel d’exportation de l’agriculture en affectant son image auprès des pays éventuellement acquéreurs de produits agricoles algériens.
Quand Naceri dit par exemple que «le scandale du choléra dont l’origine serait l’utilisation des eaux usées dans l’irrigation a une incidence sur les exportations car, d’un côté, elle altère l’image de l’Algérie à l’étranger et rend ainsi compliquée la conquête de nouveaux marchés et, d’un autre côté, elle risque de mettre à mal nos rapports avec certains partenaires qui ont un profil psychologique plus ou moins porté sur l’image de marque de leurs partenaires», il n’a pas tort et sait de quoi cela retourne. L’image de marque est gravement écornée ; maintenant aux autorités de trouver la parade pour redorer le blason.
«Nous sommes en train d’amorcer une dynamique d’exportation et de conquérir de nouveaux marchés, comme le Canada et la Russie, que nous ne connaissions pas jusque-là. Cette affaire nous perturbe un peu dans notre démarche», reconnait Ali Bey Naceri.
Toutefois, si les effets psychologiques de l’épidémie du choléra sont énormes, ils restent gérables, nous assure-t-il, compte tenu de la rigueur des contrôles. «Les contrôles aussi bien chez nous qu’à l’étranger sont draconiens et, surtout, systématiques. Donc, sur le terrain, il n’y a pas de problèmes notables», dit-il, ce que confirme Ferhat Ait Ali, expert financier qui estime que cette affaire n’a aucune incidence sur les exportations puisque celles-ci se font avec des contrôles ».
O. Fayçal

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