Le mouvement «bloquons tout » ne veut pas se contenter de faire partir le gouvernement de François Bayrou.
Pour ce regroupement de forces politiques, d’associations et de syndicats, né en mai 2025, la principale source des maux que vivent la France et les français est le président Emanuel Macron. Pour les députés de la France insoumise le président Français est à l’origine d’un putsch qui a privé le nouveau front populaire de sa victoire lors des dernières législatives anticipées. « On ne peut prendre la suite de Bayrou avec Macron président. Macron veut empêcher : l’augmentation du SMIC, l’abrogation de la réforme des retraites et le passage à la 6e République », a indiqué la France insoumise précisant que si Macron ne démissionnera pas, il sera destitué par les députés de l’assemblée.
Ces tiraillements laissent supposer que la France s’apprête à plonger dans une crise politique qui risque de durer et de recomposer le paysage politique avec l’apparition de nouvelles forces qui estiment que la politique de l’actuel président français a fait de la France, un pays dont la voix ne compte plus, qui se satisfait de strapontin au lieu d’occuper les premières loges, lui l’ancienne puissance coloniale, membre du Conseil de sécurité de l’ONU.
Pour Thierry Breton, ancien commissaire européen au Marché intérieur et ancien ministre de l’Économie « avec la chute de Bayrou, la France retombera dans les affres dans lesquelles elle se débat depuis la dissolution de l’Assemblée décidée comme coup de poker politique par le président français mais qui s‘est retourné contre lui ». En effet, depuis le 9 juin 2024 dernier, date à laquelle Macron avait annoncé la dissolution de l’Assemblée et l’organisation d’élections législatives anticipées, la France s’est retrouvée dans l’œil du cyclone, ce qui n’a pas manqué d’avoir des retombées socio-économiques. Plus critique, il dira : «on ne va pas avoir de budget alors que nous sommes aujourd’hui le pays qui est le plus mal en point de tous les États de la zone euro. Nous avons plus de 6% de déficit, on va donc augmenter à nouveau la dette de 170 milliards d’euros cette année ».
Pour lui, «il y a cette boule de neige qui met la parole de la France en péril». « Parce qu’aujourd’hui, on n’est plus entendu. Un pays qui ne compte pas, c’est un pays qui ne compte plus, or on a cessé de compter », conclut-il. La crise politique française est également suivie de près sur le vieux continent, où de nombreux eurodéputés craignent qu’elle glisse vers la crise de la dette ce qui impactera négativement toute la zone euro, même si, selon eux, la France « a cessé depuis longtemps d’être un pilier de stabilité pour la zone euro ». Les médias étrangers s’inquiètent également de voir la France, nouvel homme malade de l’Europe, s’enfoncer dans la crise.
Elle affiche aujourd’hui une dette qui atteint 116 % du PIB à la fin du premier trimestre 2025 et la perspective d’un chaos politique imminent, la France risque de sombrer dans le chaos qui pourrait conduire inéluctablement à la démission de son président. Les analystes estiment que même sur le plan international, les choix décidés par le président français, ont précipité le déclin et l’extinction de la voix de la France. Le conflit russo-ukrainien, le soutien sans limite apporté à Kiev et sa volonté de mobiliser une force européenne pour la déployer en Ukraine, son soutien au gouvernement extrémiste de Natanyahou, ses tergiversations à reconnaitre un État palestinien et la montée en puissance du courant Frexit, qui appelle à emboiter le pas à la Grande Bretagne et quitter l’UE, sont autant de raisons qui ont permis à un large spectre de la scène politique française de se mobiliser contre lui et surtout de le faire partir dès le 10 septembre date du rassemblement que ses organisateurs promettent d’être historique et de tournant dans l’histoire contemporaine de la France.
Slimane B.