Les forces armées yéménites ont annoncé hier avoir mené une opération militaire qualifiée de « stratégique » contre l’aéroport Ben Gourion, situé à Lod, dans les territoires palestiniens occupés.
Selon le communiqué lu par le porte-parole de l’armée, le général de brigade Yahya Saree, un missile balistique hypersonique de type « Palestine 2 » a été utilisé pour frapper directement cette infrastructure vitale. L’opération aurait atteint ses objectifs, provoquant une paralysie complète de l’activité aéroportuaire et la fuite de « millions de colons vers les abris », selon les autorités yéménites. Ce tir balistique intervient en représailles à la guerre d’extermination menée par Israël contre Ghaza, et plus récemment à la frappe israélienne qui a visé, la veille, le port de Hodeïda à l’ouest du Yémen. Le message est clair, selon Sanaa : les opérations de soutien à la Palestine ne cesseront que si l’agression israélienne prend fin et que le blocus de Ghaza est levé. Yahya Saree a salué le soutien indéfectible du peuple yéménite à la cause palestinienne, réaffirmant le rejet total de l’hégémonie étrangère sur le monde arabe et islamique. Il a également rendu hommage au peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie, soulignant que ses résistants « défendent l’honneur de toute la nation ». Le missile balistique lancé depuis le Yémen a semé la panique dans les principales agglomérations des territoires occupés. L’armée israélienne a reconnu avoir détecté le tir dès les premières heures de la journée et prétend l’avoir intercepté, mais les conséquences sur le terrain racontent une autre histoire. Les sirènes d’alerte ont retenti dans de nombreuses villes, notamment à Tel-Aviv, Rishon LeTsion, Holon, Bat Yam, Ramat Gan, Yaffa, Ramleh, Lod, Modiin, Kiryat Gat, Ness Tziona, Bnei Brak, Beit Shemesh, Kiryat Malakhi, et Shoham. L’activité de l’aéroport Ben Gourion a été suspendue : les atterrissages et les décollages ont été arrêtés, tandis que plusieurs vols entrants ont été redirigés ou retardés, notamment ceux en provenance de New York, de Géorgie et de Pologne. Cette attaque intervient moins de 24 heures après une série de frappes aériennes israéliennes sur le port de Hodeïda, considérée par les Yéménites comme une tentative d’intimidation et une violation flagrante de la souveraineté du pays.
Escalade régionale et solidarité militaire
L’attaque au missile « Palestine 2 » s’inscrit dans la stratégie de soutien militaire active du Yémen à la résistance palestinienne, amorcée depuis le déclenchement de la guerre génocidaire contre Ghaza, le 7 octobre 2023. La veille déjà, Sanaa avait revendiqué une opération de drones ciblant cinq sites militaires et vitaux en territoire occupé, en réaction aux bombardements sur Ghaza et Hodeïda. Pour les forces armées yéménites, la solidarité avec Ghaza est une position stratégique et morale irréversible. Chaque attaque israélienne sur les civils palestiniens, chaque siège imposé à la population de Ghaza, trouvera selon eux une réponse proportionnelle et ciblée. Dans une région où la tension ne cesse de croître, cette opération marque un nouveau tournant : le conflit israélo-palestinien n’est plus cantonné aux frontières historiques, mais s’étend désormais aux théâtres d’opérations régionales, et notamment au front sud que représente le Yémen. L’entité sioniste, qui prétend dominer le ciel et la technologie militaire au Moyen-Orient, découvre aujourd’hui que les missiles yéménites peuvent frapper ses installations les plus sensibles, en dépit de son dispositif de défense. Avec cette frappe inédite sur l’aéroport Ben Gourion, Sanaa vient d’ouvrir une nouvelle phase de confrontation directe avec Tel-Aviv, affirmant sa capacité offensive stratégique et sa détermination à défendre Ghaza au-delà des déclarations diplomatiques. Le ciel d’Israël, longtemps considéré comme imprenable, semble aujourd’hui bien plus vulnérable. Tandis que les capitales occidentales gardent le silence face aux crimes perpétrés à Ghaza, le Yémen, malgré la guerre et le blocus, se dresse comme un acteur militaire incontournable de la résistance régionale.
M. Seghilani