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LE ‘’WASHINGTON POST’’ MET EN LUMIÈRE : Le Sud global fixe les lignes rouges à Israël

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Dans un article publié par le Washington Post, le chroniqueur Ishan Tharoor met en lumière un phénomène grandissant : plusieurs petites nations prennent position contre les actions de l’entité sioniste dans la guerre en cours contre Ghaza. Si d’aucuns doutent de l’impact de ces prises de position, d’autres y voient le début d’un basculement international significatif.
Jeudi, le pape Léon XIV a appelé à un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Ghaza, exprimant sa profonde tristesse après qu’une frappe de l’entité sioniste a ciblé la seule église catholique de l’enclave, tuant trois civils qui s’y étaient réfugiés et blessant dix autres. L’entité sioniste a évoqué un incident provoqué par des « munitions errantes », une justification qui n’a pas calmé l’indignation. Le souverain pontife a exhorté au « dialogue et à la réconciliation », alors que les pourparlers entre l’entité sioniste, la résistance palestinienne et leurs médiateurs se poursuivent autour d’une trêve potentielle. Cependant, les bombardements de l’entité sioniste se poursuivent à un rythme soutenu. Ghaza reste accablée par la destruction, tandis que l’entité sioniste étend ses frappes en Syrie sous prétexte de protéger la minorité druze, ce que certains analystes estiment être un écran pour renforcer son influence dans un pays déstabilisé.
Pendant ce temps, l’Union européenne a choisi de ne pas imposer de sanctions à l’entité sioniste, suscitant la colère des défenseurs des droits humains face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire à Ghaza et aux preuves croissantes d’un blocage délibéré de l’aide humanitaire par l’entité sioniste. Sur un autre front, l’entité sioniste essuie un revers diplomatique devant la Cour pénale internationale (CPI). Les juges de La Haye ont rejeté sa demande de retrait des mandats d’arrêt visant le Premier ministre Benyamin Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Galant, accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. En guise de représailles, les États-Unis ont imposé des sanctions à certains magistrats de la CPI. Malgré cela, l’entité sioniste revendique des victoires diplomatiques. Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, s’est rendu à Bruxelles cette semaine pour rencontrer ses homologues européens. Il s’est félicité d’avoir évité l’adoption de sanctions contre l’entité sioniste. Kaya Kallas, haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, a confirmé que « toutes les options restent sur la table », mais sans engager le processus de sanctions proposé auparavant. Gideon Sa’ar a qualifié cet évitement de sanctions de « soutien aux efforts de l’entité sioniste pour vaincre le terrorisme et défendre ses citoyens ». Sur la plateforme X, il a écrit : « Toute tentative d’imposer des sanctions à une démocratie qui se défend contre des tentatives de destruction est scandaleuse. Merci à nos amis de l’UE pour leur soutien ».

L’indignation des défenseurs des droits humains
Ce positionnement a indigné des voix critiques. Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, a dénoncé une « trahison brutale et illégale de la vision européenne ». Elle a qualifié la décision européenne de « moment de honte historique » pour l’UE, soulignant l’ampleur des pertes civiles à Ghaza, notamment parmi les enfants. Face à ce refus d’action des grandes puissances européennes comme la France, l’Allemagne ou le Royaume-Uni — restées très prudentes dans leur discours sur l’entité sioniste —, trois pays se distinguent : l’Irlande, l’Espagne et la Slovénie. Ces nations ont été à la pointe de la critique contre l’entité sioniste au sein de l’UE. Madrid, par la voix de son Premier ministre Pedro Sánchez, est allée jusqu’à accuser l’entité sioniste de « génocide ». Le Parlement irlandais envisage une loi interdisant le commerce avec les colonies de l’entité sioniste en Cisjordanie occupée, ce qui a provoqué la colère de responsables américains. Quant à la Slovénie, elle a interdit l’entrée sur son territoire à deux ministres de l’entité sioniste d’extrême droite, un acte inédit dans l’UE. « C’est une première en Europe », a affirmé la cheffe de la diplomatie slovène, Tanja Fajon. « Nous ouvrons un nouveau chemin. »

Une diplomatie qui s’affirme
Alors que les grandes puissances restent prudentes, des initiatives diplomatiques émergent ailleurs. Une conférence réunissant une trentaine de pays s’est tenue cette semaine à Bogota. Coprésidée par l’Afrique du Sud — qui a déposé une plainte pour génocide contre l’entité sioniste devant la Cour internationale de justice — et la Colombie, la réunion s’est clôturée sur l’adoption par douze pays d’un ensemble de mesures destinées à freiner l’agression de l’entité sioniste. Ces mesures incluent l’interdiction de livraisons d’armes à l’entité sioniste, le refus d’entrée à certains navires et la révision des contrats avec des entreprises participant à l’occupation des territoires palestiniens. Parmi les signataires figurent la Bolivie, la Colombie, Cuba, l’Indonésie, l’Irak, la Libye, la Malaisie, la Namibie, le Nicaragua, Oman, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et l’Afrique du Sud. Pour certains, comme Anel Shilin, ancienne responsable du département d’État américain, ces gestes traduisent un changement plus profond : « Les États ont longtemps craint de provoquer la colère des États-Unis. Aujourd’hui, une nouvelle multipolarité émerge, qui cherche à remplacer l’ordre mondial actuel. » Ishan Tharoor conclut en soulignant que si ces pays n’ont pas le poids militaire ou économique des grandes puissances occidentales, ils amorcent toutefois un « basculement global » dans l’attitude internationale vis-à-vis de l’entité sioniste. Mais ce n’est qu’un début. Tant que les grandes puissances ne traduisent pas leurs paroles en actes, la population de Ghaza continuera de payer le prix de l’inaction, dans le silence complice d’une communauté internationale qui peine à se regarder en face.
M. Seghilani

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