Au rythme des annonces de sanctions économiques occidentales, qui se poursuivent, Moscou poursuit ses opérations militaires en Ukraine, pour le sixième jour, hier. Les deux parties, ukrainienne et russe ont tenu, leur premier round de pourparlers, lundi dernier, cinquième jour depuis le début de la guerre en Ukraine, jeudi passé. Hier son sixième jour à l’heure où nous mettions sous presse, un second round, devait se tenir, dans la soirée d’hier, selon l’agence russe Tass.
Indiquant, au courant de la journée d’hier, que la délégation russe « prévoit d’arriver dans la soirée du 2 mars au lieu de la nouvelle rencontre avec la délégation ukrainienne », Dmitri Peskov, porte-parole du président russe a affirmé, aux médias que « notre délégation sera prête à poursuivre le dialogue ce soir (hier :NDLR) » refusant de dire davantage sur le lieu de la rencontre et d’indiquer que le conseiller du Président russe, Vladimir Medinsky, « continuera à exercer le premier rôle au sein de la délégation russe », a précisé Peskov. Après le discours du président américain, Joe Biden qualifiant son homologue russe, Vladimir Poutine de « dictateur » et que l’isolement de la Russie est en cours. Moscou réagit et hausse le ton, avertissant sur les risques de confrontation, entre la Fédération de Russie et l’Otan et qu’il était « impossible » d’isoler la Russie du monde. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexander Grouchko, a déclaré en effet, hier, que « des risques, bien sûr, surviennent. Et, bien sûr, nous sommes extrêmement préoccupés par le sujet du programme de fourniture d’armes [à l’Ukraine, ndlr] » indiquant que «tout est très dangereux dans cette situation et que rien ne garantit qu’aucun incident ne se produira », a déclaré le diplomate dans une interview à la chaîne Rossiya 24. Ajoutant qu’il « est impossible d’isoler la Russie », il ajoute que son pays entend les déclarations de l’Alliance militaire atlantique, «sur son refus d’intervenir dans cette opération militaire en Ukraine » et que cela montre qu’il « y a encore au moins un peu de bon sens dans les actions de l’Otan » et de rappeler que « Moscou a toujours prôné des solutions politiques et diplomatiques, et non des solutions militaires » a-t-il précisé. Poursuivant, il souligne qu’en se réservant le droit de « prendre les mesures jugées nécessaires » en cas d’échec de règlement du problème « par des moyens politiques sur la base du consensus », notant que les occidentaux « doivent prendre conscience des intérêts légitimes de Moscou dans le domaine de la sécurité ». Plus tôt dans la matinée d’hier, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de chercher à «effacer l’Ukraine et son histoire » appelant les Juifs «à ne pas rester silencieux» après des frappes russes, selon lui près de Babi Yar, site d’un massacre nazi pendant la Deuxième guerre mondiale, laquelle guerre a été stoppée, faut-il le rappeler, par la défaite du fascisme hitlérien, avec les sacrifices de 26 millions de soldats de l’armée rouge, de l’ex-URSS. Devant les députés britanniques, le Premier ministre Boris Johnson, a accusé, la fédération de Russie de « crime de guerre », déclarant que «ce que nous avons déjà vu de la part du régime de Vladimir Poutine concernant l’utilisation des munitions larguées sur des civils innocents, cela constitue déjà à mon avis un crime de guerre», selon lui. Quant aux sanctions et contre sanctions économiques entre les occidentaux et Fédérations de Russie, le ministre russe des Finances a déclaré que « toutes les dépenses sociales du budget seront couvertes et que les banques seront recapitalisées si nécessaire » et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir que les réponses de la Russie aux sanctions occidentales « seraient principalement formulées en termes d’opportunité et d’intérêts de la Russie » a-t-il précisé.
Les réponses aux sanctions occidentales « seraient principalement formulées en termes d’opportunité et d’intérêts de la Russie »
Au sixième jour de l’opération des troupes militaires russes en Ukraine, ces derniers sont aux portes de la Capitale ukrainienne, Kiev. Le ministre russe de la Défense a confirmé une frappe russe, mardi dernier, sur la tour de la télévision à Kiev, faisant état d’un bombardement de «haute précision» selon le porte-parole de la Défense russe Igor Konashenkov contre des infrastructures «d’opérations psychologiques». Côté ukrainien,, son service d’Etat pour les Situations d’urgence, « cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées » dans le bombardement contre la tour de la télévision, « touchant des équipements de la tour et les chaînes ne vont pas fonctionner pendant un certain temps » selon le ministère ukrainien de l’Intérieur. Hier, quelques heures après le discours du président américain Joe Biden, lors de son discours sur l’état de l’Union, devant le Congrès américain, qualifiant son homologue russe, Vladimir Poutine de « dictateur », le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a fait savoir que son pays « ne permettrait pas à l’Ukraine d’obtenir des armes nucléaires » et que «la partie ukrainienne chercherait, sur instructions de Washington, à jouer la montre» dans les négociations avec la Russie, mettant en garde sur le fait qu’ « une troisième guerre mondiale serait nucléaire et destructrice ». Aussi, après le discours du président américain, son homologue français, Emmanuel Macron a tenu, hier, matin, son conseil de défense, le troisième qu’il tient depuis, le début de la guerre en Ukraine, jeudi dernier, et nous apprenons à l’heure où nous mettons sous presse, que le locataire de l’Elysée, va prononcer un discours consacré à l’Ukraine, à 20 heures ( hier mercredi :Ndlr). Coté des eurodéputés de l’UE, ils ont adopté dans l’après-midi de mardi dernier, à une majorité (637 voix pour, 13 contre, 26 abstentions) une résolution non contraignante, condamnant «dans les termes les plus durs l’agression militaire illégale et l’invasion de l’Ukraine», appelant les institutions européennes à «travailler pour l’octroi à l’Ukraine du statut de candidat à l’UE»
Karima B.