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Le street-artiste Banksy : Vente d’un tableau à 2,4 millions d’euros au profit d’un hôpital de Palestine

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L’artiste Banksy a plus que jamais la cote. Un triptyque du street artiste sur la crise migratoire a été vendu 2,2 millions de livres (2,4 millions d’euros) chez Sotheby’s à Londres, au profit d’un hôpital pour enfants de Bethléem, en Cisjordanie. Le résultat a largement dépassé les estimations, qui étaient de l’ordre de 800.000 et 1,2 million de livres (883.000 et 1,3 million d’euros).
Les trois peintures à l’huile qui composent Vue de la mer Méditerranée, 2017 constituent une réflexion de l’artiste à la crise migratoire qui frappe l’Europe depuis les années 2010. Dans ce triptyque, l’artiste a «pris trois vieilles toiles romantiques qui représentaient des paysages marins du XIXe siècle», qu’il a ensuite parsemées de «gilets de sauvetage ou de bouées abandonnées», explique Sotheby’s dans un communiqué. Avec ces toiles, Banksy «juxtapose dans son style inimitable un genre artistique historique avec une question politique contemporaine – la mort tragique de milliers de migrants qui ont tenté de traverser la Méditerranée pour atteindre l’Union européenne», selon la maison d’enchères. Le triptyque dont chaque tableau est indépendant de l’autre représente trois vues d’une mer déchaînée, et de gilets et bouées de sauvetage oranges échoués sur la plage. Plus de 100.000 migrants ont tenté de traverser la Méditerranée en 2019 et plus de 1.200 ont péri en mer, selon l’Organisation internationale pour les migrations. Depuis sa création en 2017, le triptyque était exposé à Bethléem, dans l’hôtel «The Walled Off» ouvert par l’artiste lui-même, et dont toutes les chambres donnent directement sur le mur érigé par Israël en Cisjordanie.
L’artiste originaire de Bristol a annoncé qu’il reverserait l’intégralité des bénéfices à l’hôpital BASR de Bethléem, afin de financer une nouvelle unité de prise en charge des AVC et l’achat d’équipements pour la rééducation d’enfants. L’artiste aborde régulièrement la question de la crise migratoire. En 2015, il avait peint un portrait de Steve Jobs, cofondateur d’Apple et fils d’un migrant syrien, sur le mur d’un camp de réfugiés à Calais, dans le nord de la France. Il avait aussi réalisé en 2019, à la Biennale de Venise, le pochoir d’un enfant en gilet de sauvetage, tenant une fusée de détresse rose. En mai dernier, une œuvre de Banksy rendant hommage aux personnels soignants en première Southampton, et doit être vendue aux enchères au profit du système de santé britannique.
L’artiste, qui entretient le plus grand mystère sur son identité, a réalisé plusieurs graffitis à Bethléem, ville palestinienne dans laquelle il a ouvert son hôtel en 2017 et dont les chambres donnent sur le mur érigé par Israël en Cisjordanie. Alors que cette barrière est un symbole de l’accaparement illégal de territoires palestiniens, Israël affirme qu’elle la protège d’attaques d’assaillants venant de Cisjordanie, un territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’État sioniste.
Ali El Hadj Tahar

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