Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a plaidé pour une réforme équitable, légitime et durable «de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC)», affirmant que les tensions commerciales ne font que des perdants. Les déclarations du Sg de l’Institution onusienne, tenues vendredi dernier, interviennent au moment où le différend commercial entre Pékin et Washington s’amplifie.
Le chef de l’ONU a appelé à résoudre les tensions marquant les relations internationales, notamment en matière du commerce mondial, par «le dialogue multilatéral» insistant sur la collaboration entre les acteurs de cette guerre commerciale, pour maintenir un système du commerce mondial non «discriminatoire» dont les premiers subissant les affres des tensions et des règles déloyales de l’OMC, sont les pays dont les économies sont considérées «les plus vulnérables » dans cette mondialisation galopante et sauvage. Dans son discours devant le Conseil général de l’OMC, publié par l’ONU, Guterres a reconnu que la mondialisation avait «alimenté les peurs et les angoisses». Rappelant à cette occasion que l’esprit du multilatéralisme fait face aujourd’hui à une pression croissante, le premier responsable de l’ONU dira sur la menace reflétée par ces tensions commerciales, que celles-ci «constituent un revers majeur pour la revitalisation du partenariat mondial pour le développement durable »a-t-il affirmé. Or, lorsque les tensions commerciales s’aggravent, poursuit-il, «il n’y a pas de gagnant, mais seulement des perdants » précisant qu’il s’agit, à propos, en particulier, des pays en développement», a-t-il précisé. Reconnaissant que «la mondialisation avait affaibli sérieusement le soutien populaire au multilatéralisme commercial », où, faut-il le noter, l’élaboration des règles commerciales a été faite exclusivement par les dirigeants des pays puissants économiquement, dont principalement les États-Unis. Le chef de l’ONU a insisté, dans son intervention, sur la prorogation «des sentiments anti-mondialisation chez ceux qui se sentent laissés pour compte», ces derniers représentent la majorité, faut-il le noter, des peuples à travers le monde, dont principalement ceux des pays pauvres et des pays en voie de développement. Indiquant que «les inégalités croissantes ont mis en évidence le fait que la mondialisation crée à la fois des gagnants et des perdants», sans souligner que les gagnants sont à ce jour, une poignée, alors que les perdants constituent le nombre le plus important, à travers le monde. Guterres a reconnu que tous les pays n’ont pas été en mesure de tirer pleinement parti des possibilités offertes par la mondialisation des échanges et l’intégration économique. En conséquence, beaucoup continuent d’être à la traîne.Vendredi les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont poursuivies à Washington malgré la décision du président Trump de surtaxer 200 milliards d’exportations chinoises. Le président Trump a salué cette décision, affirmant que ces droits de douanes apporteraient beaucoup plus de richesses aux États-Unis qu’un accord traditionnel même exceptionnel. «Nous nous sommes engagés depuis longtemps dans une relation inéquitable avec la Chine. Ils ont renié leurs engagements vis-à-vis de l’OMC, notamment en matière de propriété intellectuelle», a indiqué Trump dans un tweet.
Karima Bennour