Les relations entre le Maroc et la France ne sont pas au beau fixe et un nouveau fait est venu refroidir davantage ces relations.
Le prétendu incident pour cette fois est l’œuvre des organisateurs de la foire internationale de Montpellier qui ont placardée une carte du monde qui ne respecte pas la géographie tracée par Rabat et ne s’inscrit pas dans les soutiens de la politique expansionniste du royaume de Mohamed VI.
Rabat, qui veut imposer l’image de son occupation du Sahara occidental comme un territoire rattaché au Maroc, alors que le Sahara ocidental est une question de décolonisation inscrite à l’ONU et à l’UA, Rabat a manifesté, via les médias et les politiciens du Makhzen, sa colère de voir, des organisateurs d’une Foire en France, se référer au droit international et à la géographie de pays reconnue par les pays membres de l’ONU, de l’UA et même de l’UE, après les décisions de la Cour de justice européenne. Ce n’est pas un crime de lèse-majesté, mais tout juste l’expression de la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur les territoires de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). L’incident a été largement commenté et condamné par des soi-disant activistes marocains proches du Makhzen, a indiqué le journal le Métropolitain qui affirme qu’ «un signalement a été fait au bureau du roi M6» à ce propos de ce que le Maroc considère « un complot » le visant. Mieux encore, sur cette carte du monde, géante, figure en bonne place, l’ensemble des territoires du Sahara occidental, couvert par l’emblème de la RASD. Et encore une fois, cela n’aurait pas dû susciter de réaction tant c’est la logique des choses et de la géographie mondiale reconnue par la légalité internationale. Cela a également irrité des journalistes proches du Makhzen qui ont condamné le geste des organisateurs qualifié comme « une atteinte à la souveraineté du royaume ». Pour l’anecdote, le journaliste marocain d’Al-Jazeera, Nacir Abdessamed, a qualifié les faits de « gamineries macroniennes », ce qui risque de rendre plus tendues les relations entre Paris et Rabat, sauf que le royaume peut compter sur l’entité sioniste et les lobbies israéliens notamment en France, pour ne pas voir la légalité internationale, concernant le Sahara occidental, prendre davantage le dessus sur d’autres considérations, dans les milieux politico-médiatiques et institutionnels en France. Ce qui ne semble pas être du goût des médias et du makhzen est le fait que la carte du monde, placardée à la foire de Montpellier, est un coup porté aux visées expansionnistes du Maroc et un risque sur ses soutiens en France.
Ses responsables continuent de cultiver sournoisement et en secret l’image du Grand Maroc qui englobe une partie des territoires algériens, le Sahara occidental et une bonne partie du nord de la Mauritanie. En 1997, L’ancien Conseiller a la sécurité nationale Des États-Unis, John Bolton, avait déclaré avoir vu la carte du Grand Maroc placardée sur le mur d’un bureau d’un palais de M6, alors prince héritier. Ce fait a été rapporté par John Bolton et également par l’ancien secrétaire d’État, James Baker. Les organisateurs de la foire de Montpellier se sont conformés à la légalité internationale qui ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis. Rabat, qui cultive des rêves expansionnistes dans la région du Nord de l’Afrique est une menace pour les peuples de la région. En s’acoquinant avec une autre entité qui a l’expansionnisme dans les gènes, Israël, il a ressucité ses rêves de grandeur et remis au goût du jour le projet qu’il avait tenté de concrétiser en 1963 en s’attaquant à l’Algérie qui venait de recouvrer son indépendance et quelques années plus tard en tentant de renverser le président mauritanien, Mokhtar Ould Dadah, pour installer des valets qui étaient prêts à lui céder le nord de la Mauritanie. Le Maroc se retrouve chaque jour un peu plus isolé par son entêtement à ne pas reconnaître la légalité internationale et à partir en guerre contre tous ceux qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Son entêtement le mènera dans un cul de sac, car la cause des populations de la RASD gagne, chaque jour, un peu plus de soutien de la communauté internationale.
Slimane B.
