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Le représentation spécial du SG de l’ONU, Ghassan Salamé chez Messahel : triumvirat Algérie-Tunisie-Égypte planchera à Alger sur la Libye

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La Libye commence à ressembler à une grosse arnaque qu’on ne peut pas cacher plus longtemps. Alors que le champ d’action des groupes djihadistes s’y accroit, alors que le gouvernement ressemble de plus en plus à une bande de politiciens en manque de légitimité, les contrats de pétrole s’arrachent à tout-va par les majors pétroliers, et même par les petites compagnies. Pour l’ONU, le temps est venu de faire cesser cette grosse arnaque dans un espace qui peut constituer un péril pour l’Europe, en premier lieu. C’est certainement dans cette perspective que le SG de l’ONU a décidé de l’envoi à Alger, dans les prochains jours, du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, chef de la Mission d’appui des Nations unies pour la Libye (Manul), Ghassan Salamé ; la date n’est pas définitivement arrêtée mais on avance la date du 5 mai pour des raisons d’agenda propre à l’ONU. On s’en souvient, lors de sa dernière visite à Alger, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU avait insisté sur «la nécessité de la réappropriation par l’ONU de son rôle-clef dans la conduite des discussions entre les parties libyennes». Et c’est certainement, suivant cette perspective de converger les différents acteurs de la crise libyenne que la prochaine réunion de la tripartite Algérie-Tunisie-Égypte sur la Libye se tiendra à Alger dans les jours suivant la visite de Salamé. Cette réunion, qui regroupera les chefs de la diplomatie des trois pays voisins de la Libye, intervient après la première qui s’est tenue à Tunis le 17 décembre dernier, qui faisait suite à celles tenues successivement à Alger en juin 2017 et au Caire en novembre 2017. Ce sera une réunion de bilan des démarches faites pour rapprocher les deux gouvernement en litige, de faire s’assoir autour de la même table des négociations les acteurs de la vie politique et sécuritaire qui s’entredéchirent depuis de longues années, les uns demeurant hégémoniques à Tripoli, les autres maitres de Bengazi, d’autres tenant entre leurs mains les zones situées dans le Fezzan. Suivant les acteurs et leurs tendances politiques et militaires, la Libye est partagée entre les hégémonies française, américaine, russe, qatarie, égyptienne et saoudienne ; à chacun de ces pays ses pions et ses acteurs en Libye, et il est très difficile de les départager, de les exclure, parfois même de les identifier. La Libye est devenue depuis la chute de Kadafi, un terrain de jeu des stratégies de puissances, un terrain fertile pour les groupes armés et un espace de vente d’armes lourdes et légères à ciel ouvert. L’Algérie cherchait depuis 2012, la réunion de tous les belligérants autour d’une table de négociations, et c’est à eux de décider de l’avenir de leur pays, sans leur imposer un agenda et de leur tracer des balises. Un des acteurs clés de la crise en Libye, Abdelhakim Belhadj, est refusé par le maréchal Khalifa Haftar et par les pays souteneurs de Haftar, lequel refuse aussi de reconnaitre le gouvernement d’Union nationale d’Al Sarraj, pourtant interlocuteur légitime, malgré que son mandat vient à expiration. De leur côté, Belhadj et Fajr Libia, très hégémoniques à Tripoli et à l’Est, refusent qu’un gouvernement en Libye soit dirigé par un militaire. Très difficile exercice de style, très délicate mission de médiation dans une Libye laissée depuis sept années au pourrissement et livrée pieds et poings liés aux groupes armés et aux milices…
O. F.

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