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LE RÉFÉRENDUM D’AUTODÉTERMINATION EST LE SEUL CADRE DE RÉGLEMENT DU CONFLIT DU SAHARA OCCIDENTAL : Bendjama déconstruit les mensonges du Makhzen

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Réagissant à l’intervention du représentant du Maroc au Nations unies, lors de la rencontre tenue mercredi, à huis clos par le Conseil de sécurité de l’ONU pour discuter de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et dans laquelle il s’est interdit de prononcer le mot « Sahara occidental » ou encore « le peuple sahraoui », le représentant de l’Algérie, M. Bendjama, usant de son  droit de réponse a tenu à apporter les éclaircissements nécessaires pour recadrer la délégation marocaine et replacer le débat dans son contexte, à savoir les modalités de mise en œuvre d’un processus de décolonisation des territoires sahraouis tels que définis par le droit et la légalité internationale.
«Le représentant du Maroc n’a pas prononcé une seule fois le mot Sahara occidental dans son intervention, pourtant c’est la question qui est inscrite à l’ordre du jour de l’agenda du débat général de la Quatrième Commission de l’ONU, en charge des questions politiques spéciales et de la décolonisation », a indiqué M. Bendjama qui n’a pas manqué de remettre le représentant du Maroc à sa place en affirmant : « il ne peut pas prononcer le mot Sahara occidental comme il ne peut pas prononcer le mot peuple sahraoui+ et pourtant, le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale, ont créé la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un referendum au Sahara occidental) qui a mis en place une commission d’identification pour ceux qui doivent voter pour ou contre l’indépendance du Sahara occidental, pour ou contre l’intégration au royaume du Maroc. Cette mise au point faite, les tentatives du Maroc d’axer les débats sur son prétendu plan d’autonomie, sont tombées à l’eau et les membres du Conseil de sécurité ont pu reprendre, sereinement le débat sur les voies et moyens permettant la mise en œuvre du plan onusien pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Il faut rappeler dans ce cadre que l’Algérie a réitéré depuis New York sa position de soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et aux efforts de l’ONU pour trouver une solution politique à la question du Sahara occidental, lors de deux droits de réponse consécutifs exercés par son représentant permanent auprès des Nations unies, Amar Bendjama. Le représentant de l’Algérie aux Nations unies n’a pas manqué dans son intervention de s’interroger sur les réelles intentions du Makhzen qui use de mauvaise foi et de ruse pour faire obstruction au processus onusien de règlement du conflit du Sahara occidental : « qui bloque la mission de la MINURSO qui est la mission des Nations unies pour le referendum au Sahara occidental. Mon pays soutient et continue de soutenir les efforts du secrétaire général de l’ONU et de son représentant personnel Staffan de Mistura, pour trouver une solution politique à la question du Sahara occidental ». Et pour mettre encore plus le Maroc devant ses contradictions et ses tergiversations, il a invité le représentant marocain à lire la documentation de son pays qui dit que son pays n’est en mesure d’accepter une solution à la question sahraouie que dans le cadre de la prétendue souveraineté marocaine.  « C’est contraire à tout ce que nous faisons aux Nations unies », a déploré M. Bendjama.

Violation des droits de l’homme
Par ailleurs, l’ambassadeur Bendjama a rappelé les nombreuses violations des droits de l’Homme commises par l’autorité d’occupation marocaine, en affirmant ; « si nous parlons du Sahara occidental et du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, c’est parce qu’au Maroc, il y a des violations massives des droits fondamentaux de la population sahraouie. Il y a des exactions minutieusement documentées par de nombreuses organisations internationales et africaines des droits de l’Homme et qui ont été dernièrement soulignées par le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres dans le rapport qui est devant vous sur le Sahara occidental », a-t-il affirmé. Il a indiqué que parmi les atteintes aux droits de l’Homme relevées figurent des disparitions forcées des militants sahraouis, la torture des prisonniers d’opinion, les détentions arbitraires, les brutalités policières, l’intimidation et les exécutions extrajudiciaires, de surcroît l’intégralité du territoire occupé du Sahara occidental, « est soumise à un siège militaire si hermétique que depuis neuf ans, même les experts du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme, ni même les défenseurs des droits de l’Homme n’ont pas pu fouler le sol du Sahara occidental. Ils sont venus au Maroc mais jamais au Sahara occidental. Si nous sommes réunis ici, c’est pour rendre justice au peuple du Sahara occidental qui ne demande que le droit de choisir son avenir, et le seul moyen de choisir son avenir c’est par le droit à l’autodétermination ». Il a conclu son intervention en affirmant, « si je dois répondre à mon collègue marocain, la diplomatie algérienne n’est pas seulement concentrée sur la question du Sahara occidental qui demeure importante pour notre région. La diplomatie algérienne défend également la Palestine. Je viens d’arriver d’une réunion du Conseil de sécurité et je vais y retourner pour défendre les droits des Palestiniens à vivre en paix sur leur territoire. C’est une autre population sous oppression, c’est un autre territoire occupé », a-t-il indiqué.

« L’autodétermination ou rien ! »
Pour sa part, le Front Polisario a exprimé, jeudi soir, son rejet total et catégorique de toute proposition ou initiative qui ne garantit pas pleinement le droit inaliénable et imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et ne respecte pas l’intégrité territoriale du Sahara occidental. Ce rejet a été souligné dans le communiqué qui a sanctionné les travaux de la réunion du bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario, présidée par Brahim Ghali, président de la République sahraouie et Secrétaire général du Front Polisario et qui a abordé le briefing présenté, mercredi lors d’une séance à huis-clos au Conseil de sécurité, par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Le Front Polisario a rappelé qu’après son invasion militaire au Sahara occidental le 31 octobre 1975, l’occupant marocain a partagé le territoire du Sahara occidental avec la Mauritanie en 1976 (14 avril), violant de manière flagrante les principes du Droit international, le statut international et l’intégrité territoriale du Sahara occidental en tant que territoire à décoloniser. Il a rappelé  également le statut international du Sahara occidental en tant que territoire à décoloniser, soutenu par un arsenal juridique, au niveau de l’ONU, de l’Union africaine (UA) et autres organisations internationales, la décision la plus récente étant le verdict rendu, début octobre, par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) ».
 Slimane B.

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