De la Chambre basse, la semaine passée, au conclave du Sénat, hier, Abdelmalek Sellal emprunte presque la voie à la hussarde pour convaincre d’un programme seul à même de répondre tout autant à l’attente du citoyen qu’aux impératifs de l’heure qui ouvrent irrémédiablement sur l’angoisse de l’après-pétrole. Ainsi, le Premier ministre dit sans ambages qu’il est nul sentier pour rejoindre le lot des économies émergentes, d’ici l’horizon 2019, que de s’appuyer sur les secteurs stratégiques de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture, et du tourisme. En présentation de son plan d’action au Conseil de la nation, Sellal a indiqué que ces quatre secteurs feront l’objet d’une attention particulière du gouvernement en vue de faire de l’Algérie une économie émergente au terme du plan quinquennal de développement (2015-2019). Il a évoqué l’amélioration notable des indicateurs socio-économiques au cours des quinze dernières années rappelant ainsi que le PIB/habitant qui était de 1 800 dollars en 2000 a atteint 5 800 dollars à la fin de l’année 2013, alors que les prévisions du plan d’action du gouvernement tablent sur une progression à 7 200 dollars à fin 2019. Le taux de croissance devrait également connaître une nette évolution à la hausse en passant de 3% à la fin de l’année 2013 à 7% en 2019, a-t-il encore ajouté. La même tendance à l’amélioration est observée concernant le taux de chômage qui a connu un net recul passant de 29% en 2000 à moins de 10% à la fin de l’année 2013. Concernant le secteur des hydrocarbures, le chef de l’Exécutif tout en reconnaissant une légère baisse de la production au cours des deux dernières années a néanmoins relevé que l’entrée en production de nouveaux gisements allait permettre à court terme de relancer le niveau de la production. À propos de la production d’électricité, Sellal a indiqué que les investissements consacrés à ce secteur allaient permettre de raccorder près de 2,2 millions de nouveaux abonnés. La production de gazoil et de produits raffinés devrait, pour sa part, connaître une nette hausse au cours des prochaines années avec la réalisation de cinq nouvelles raffineries, a-t-il encore précisé, ajoutant que des investissements sont prévus également pour l’activité transport du gaz naturel. L’objectif du gouvernement est d’assurer à l’Algérie sa sécurité énergétique sur le long terme, tout en conservant son statut d’acteur dynamique sur le marché mondial de l’énergie. Pour parvenir à cet objectif, le gouvernement s’attelle à développer toutes les énergies renouvelables et non renouvelables et à intensifier également les efforts d’exploration. S’agissant du secteur de l’agriculture, Sellal a indiqué que le gouvernement ambitionne d’assurer à l’Algérie sa sécurité alimentaire, tout en allant à la conquête des marchés extérieurs à travers l’exportation de certains produits agricoles bénéficiant d’avantages comparatifs. Pour réaliser cet objectif, le gouvernement table au cours des cinq prochaines années d’investir dans de près d’un million d’hectares en irrigué. Par ailleurs, le chef de l’exécutif a indiqué que le plan d’action du gouvernement table sur la réalisation de 2,2 millions de logement tous segments confondus. Relevant que la cadence de réalisation s’est nettement améliorée, il a précisé, ainsi, que près de 260 000 logements sont actuellement prêts à être distribués. Sellal a annoncé, devant les sénateurs, que la mesure portant augmentation de la superficie des terrains à bâtir dans trois wilayas du Sud du pays sera prochainement étendue pour concerner dix wilayas et couvrir graduellement les Hauts-Plateaux. Le Premier ministre, qui n’a pas avancé les wilayas qui seront concernées par cette mesure, a tenu à mettre l’accent sur les programmes de logement, toutes formules confondues, destinés à couvrir la demande dans le Sud du pays.