Le proviseur du lycée de la ville de Reghaia – à l’Est d’Alger – un établissement qui porte fièrement le nom du moudjahid ‘’Chawki Mostefaï’’, a, dans une note datée du 20 janvier dernier, rendu une décision pour le moins surprenante et insensée. Le responsable de ce lycée a, du jour au lendemain, décidé de créer deux entrées à l’établissement dont l’une était réservée aux filles et l’autre aux garçons. En voulant à travers cette mesure radicale séparer les lycéennes et les lycéens, ce proviseur s’érige en gardien des mœurs sociales au mépris de la loi. Cette décision nous rappelle de vieux souvenirs. Qui cherche à nous replonger dans l’époque de l’intégrisme lorsque le FIS (dissout) imposait son diktat ? Un retour des vieux démons ? Ces démons qui cherchent à remettre en cause les fondements de l’école nationale basée sur des idéaux républicains et dont les programmes scolaires sont tirés des seules constantes et de l’identité nationale, à savoir l’arabité, l’islamité et l’amazighité. Si la mesure relative à l’organisation de l’entrée et de sortie des élèves, de surcroit dans un contexte d’un mouvement de grève suspect, peut être justifiée, rien ne peut justifier de séparer les filles et les garçons dans un établissement scolaire. Comme lors du règne sanglant de l’ex-parti dissout, les extrémistes de 2024 profitent de toutes les situations d’anarchie, agissent à l’insu de la loi et de l’Etat, pour surfer sur une époque révolue sur laquelle les Algériens ont tiré un trait définitif. Par ailleurs, le proviseur du lycée en question a finalement fait marche arrière après que sa décision radicale et extrémiste a provoqué une vive polémique et une expression d’indignation de la part surtout des parents d’élèves qui ont qualifié la mesure d’insensée. Chercher à instrumentaliser l’école et détourner sa vocation à des fins idéologiques et politiques est une pratique condamnée par l’Etat et les lois de la République. Le président Abdelmadjid Tebboune, lui-même, avait maintes fois appelé à mettre l’école et les élèves à l’abri des luttes et des tiraillements idéologiques et politiques.
F. G.