C’est aujourd’hui que s’ouvriront à Johannesburg, les travaux du 15e sommet des BRICS. Fait nouveau marquant ce grand rendez-vous multilatéral qui s’étalera sur deux jours: élargissement du bloc économique à d’autres pays. L’idée de l’expansion du Club multilatéral, à d’autres nations a été évoquée pour la première fois par la Chine et l’Afrique du Sud. En effet, Pékin a évoqué l’élargissement du groupe en 2017 sous forme d’un projet appelé des « BRICS+ ». Mais l’Afrique de Sud a devancé les Chinois, quand en 2013, elle avait lancé l’initiative « BRICS-Africa Outreach ». Depuis sa création en 2009, le Bloc a connu un seul « recrutement » quand l’Afrique de Sud, président actuelle du Groupe, a alors rejoint les pays fondateurs en 2011 devenant ainsi BRICS. Et depuis il est resté restreint. Le Sommet d’aujourd’hui marquera ainsi l’arrivée d’autres pays au sein des BRICS, soit en tant membres permanents ou avec un statut d’observateurs. Il faut noter, dans ce cadre précis, que les décisions au sein du groupe reposent sur le principe du consensus.
Le forum réunira en plus des dirigeants des cinq pays du groupe des BRICS, des chefs d’État et de Gouvernement de 67 pays d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et des Caraïbes, ainsi que des responsables d’organisations internationales et régionales. À la veille de la tenue de ce sommet, la Chine via son ministère des Affaires étrangères, a réaffirmé son soutien à l’élargissement du groupe à d’autres membres, partageant les mêmes visions, affirmant que Pékin a été toujours convaincu que les BRICS est un mécanisme ouvert et global. Depuis l’annonce de l’ouverture de son « espace » à d’autres nations, plusieurs pays ont manifesté leur intérêt pour rejoindre le groupe. D’autres, dont l’Algérie, ont passé à l’acte en formulant des demandes officielles d’intégration. Ces pays seront fixés lors de ce Sommet justement où l’Algérie sera représentée par le ministre des Finances, Laâziz Faïd. Il est arrivé, hier, matin à Johannesburg.
« La participation de l’Algérie à ce forum traduit tout l’intérêt accordé par les autorités du pays à contribuer à la réflexion autour des questions liées à la reprise face aux crises multidimensionnelles, au renforcement d’un multilatéralisme juste et à la réforme de la gouvernance mondiale », a souligné le ministère.
La volonté de l’Algérie d’adhérer au groupe des BRICS a été exprimée pour la première fois par le président de la République Abdelmadjid Tebboune indiquant que l’Algérie dispose d’atouts lui permettant de rejoindre ce groupe. Abdelmadjid Tebboune avait alors rappelé que l’adhésion de l’Algérie au club très fermé, est importante pour notre pays estimant qu’il représente un bloc et une force politique et économique avérée et que cela mettrait l’Algérie à l’abri des tiraillements entre les deux pôles. L’Algérie a alors déposé sa demande officielle en novembre dernier. Cette demande a été, d’ailleurs, saluée, à la fois par la Chine et la Russie en sus de l’Afrique du Sud et du Brésil qui y sont favorables. Dans une interview accordée au média russe Sputnik, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, qui s’est tenu en juin dernier en Russie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, a qualifié l’Algérie de candidat «fort» pour l’adhésion aux BRICS. De même pour l’Égypte. Lors de sa visite de plusieurs jours en Russie, effectuée le mois de juin dernier, le président Tebboune, a évoqué cette question avec son homologue russe, Vladimir Poutine, exprimant la volonté du pays de concrétiser au plus vite cette adhésion. « Nous sommes d’accord pour dire que la conjoncture internationale est très difficile. Nous souhaitons ainsi accélérer notre adhésion au groupe BRICS, compte tenu de ses grands avantages pour notre économie », a déclaré le président Tebboune. Avant même de connaître la réponse des BRICS, l’Algérie a déposé une demande officielle pour devenir actionnaire de la Nouvelle Banque de Développement des Brics avec une première participation financière de l’ordre de 1,5 milliard de dollars. Cette banque se veut une alternative au Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), qui sont des institutions occidentales prédatrices qui servent de moyens de pressions sur les pays ayant contracté des crédits pour servir leurs propres intérêts. Contrairement à la banque des BRICS. Celle-ci sert à financer des projets d’infrastructure, aider les pays membres à contrer les chocs financiers futurs, et fournirait également une assistance à d’autres pays qui souffriraient de l’instabilité économique sans conditions draconiennes comme le FMI et BM. La question de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS a été également au centre d’une rencontre tenue, il y a quelques jours à Alger, entre le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf et les ambassadeurs et représentants des cinq États membres du groupe des BRICS accrédités en Algérie. La situation stratégique de l’Algérie lui permet d’être l’un des pays BRICS les plus importants, avec la Russie au nord, la Chine et l’Inde à l’est, le Brésil à l’ouest, l’Afrique du Sud au sud et l’Algérie au centre, formant un pôle commercial et stratégique qui contribue grandement à faciliter le commerce, la navigation, l’investissement, l’amarrage des navires et des avions, et leur approvisionnement en carburant dans toutes les directions des cinq continents.
Brahim O.
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