Dans un contexte géopolitique miné par les crises, Alger et Moscou, des alliés traditionnels depuis 1962, ont su conserver des liens étroits, à travers une relation privilégiée dans nombre de domaines stratégiques, dont celui de la défense.
Une progression qui a été saluée hier en marge de la rencontre au siège de l’état-major de l’ANP, entre le général de corps d’armée, Saïd Chengriha, et le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev, présent à Alger depuis dimanche, en compagnie d’une forte délégation d’experts. Durant cette visite de deux jours, considérée comme une suite logique et nécessaire dans le renforcement de cette coopération stratégique scellée il y a plusieurs années, l’ancien directeur du FSB et conseiller le plus important du président russe, Vladimir Poutine, a rencontré de hauts responsables algériens, dont le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui l’ait accueilli au palais d’El Mouradia.
Au menu de cette visite, les questions liées à la coopération dans le domaine sécuritaire militaro-technique, la lutte contre le terrorisme et les crises régionales, notamment au Sahel, en Libye et au Sahara occidental. À cet égard, Chengriha a confirmé que cette visite témoigne de « la volonté ferme et explicite des deux pays de renforcer le partenariat stratégique et historique qui caractérise les relations bilatérales, notamment dans le domaine de la coopération militaire ». Chengriha a également évoqué « l’effort de contribution à l’instauration de la paix et du développement durable, ainsi que le respect de la souveraineté des États, sur la base de la confiance mutuelle et des intérêts communs des deux pays ». Pour sa part, Patrouchev a souligné « la profondeur des relations historiques entre l’Algérie et la Russie. Il a également salué le rôle central de l’Algérie et ses grands efforts pour ramener la paix et la stabilité dans la région ». De plus, les deux parties ont échangé leurs points de vue sur les questions d’intérêt commun.
Parfaite convergence de vues
Une rencontre qui répond ainsi aux aspirations exprimées lors de l’entretien téléphonique du 31 janvier dernier, entre Poutine et Tebboune, durant lequel les deux présidents ont programmé une visite d’Etat de Tebboune en Russie, les deux présidents ont également évoqué « la bonne préparation des prochaines échéances bilatérales entre les deux pays et plus particulièrement les horizons de la coopération énergétique, et discuté de la prochaine réunion du grand comité mixte algéro-russe », qui se tiendra lors de cette visite. Il convient de rappeler qu’au préalable, il y a eu plusieurs autres rencontres du genre durant l’année écoulée, dont celle tenue au mois de novembre 2022, lorsque Chengriha avait reçu le directeur du Service fédéral de la Coopération militaire et technique de la Fédération de Russie, Chougaev Dimitri Evguenievitch. Une visite similaire avait été organisée au mois de mars de la même année.
Il est utile, notamment, d’évoquer dans ce sillage, la récente rencontre à Alger entre le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Amar Belani, et l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev. Autant de rencontres qui suffisent à étayer la parfaite convergence de vues entre Alger et Moscou, qui entretiennent des relations privilégiées de longue date. En 2021, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint trois milliards de dollars. Alger et Moscou coopèrent également dans le domaine militaire et dans le cadre de l’OPEP+ regroupant 23 pays producteurs de pétrole, ainsi que du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). Moscou appuie fortement Alger pour intégrer le groupe économique des Brics.
Hamid Si Ahmed