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LE PRÉSIDENT TEBBOUNE À ADDIS-ABEBA : Les crises en Libye et au Sahel au cœur des réunions de l’UA

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Le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine (CPS) s’est réuni, hier, en sommet à Addis-Abeba pour tenter de juguler les crises au Sahel et en Libye, au moment où l’Organisation panafricaine s’active à parler à l’unisson sur ces deux dossiers.

Le Sommet réunira 15 chefs d’État membres du CPS, le premier ministre libyen, Faïz Essaraj, le SG de l’ONU et le président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye et le président congolais Sassou Ngessou. Des chefs d’État africains sont attendus à ce sommet pour discuter notamment de la crise au Sahel entremêlée à celle de la Libye, dont le Burkinabé; Roch Marc Christian Kaboré, président du G5 Sahel et du processus de Nouakchott, le Sud-africain; Cyril Ramaphosa et le nigérien; Issoufou Mahamadou, président de la CEDEAO et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
En définitive, le Sommet a pour objectif  » de sécuriser une démarche africaine adaptée qui aidera à fixer le cessez-le-feu, le respect de l’embargo sur les armes et la cessation des interférences en Libye « , a indiqué jeudi le chef du CPS, l’Algérien Smaïl chergui dans un entretien à l’APS. Au menu de ce Sommet extraordinaire figure l’examen des conclusions de la réunion du Comité de haut niveau sur la Libye à Brazzaville, celles du Congrès de Berlin ainsi que les acquis de la réunion des pays frontaliers de la Libye qui s’est tenue le 23 janvier à Alger.
Il s’agit notamment de déterminer les mesures opérationnelles pour rendre le comité de haut niveau sur la Libye plus proactif et de définir la contribution de l’Afrique à la cessation effective des hostilités. Au titre des contributions au processus de règlement de cette crise, l’UA va proposer une mission conjointe d’observateurs avec l’ONU pour surveiller le respect du cessez-le-feu après que les deux camps rivaux aient accepté de négocier une trêve durable. Le déploiement des observateurs militaires et civils sur le terrain est envisagé juste après la signature de la cessation des hostilités entre les deux belligérants libyens, a indiqué une source proche de la réunion. La proposition intervient au lendemain des pourparlers de Genève entre le gouvernement d’Union nationale et l’Armée nationale libyenne qui, tous deux, ont accepté le principe de transformer la « trêve » en un « cessez-le-feu durable ». Les conditions de cet accord ne sont pas encore établies.
L’Afrique qui veut se ressaisir du dossier libyen après en avoir été exclue pendant des années, s’est vue confier, par la conférence de Berlin, la mission d’organiser une conférence de réconciliation nationale en Libye. C’est dans le même sillage que l’Afrique du Sud qui succède à l’Égypte à la tête de l’Organisation panafricaine à fait de la crise libyenne l’un des dossiers prioritaires de sa présidence.
Le CPS mettra à profit ce sommet pour appeler, par ailleurs, à un sursaut au Sahel où la menace s’étend et guette aujourd’hui l’ensemble des pays riverains comme le Benin, le Ghana, le Togo et la Côte d’Ivoire. Le commissaire Chergui plante, à la veille du sommet, un « décor sombre » de la situation au Sahel: arrivée massive des terroristes de « Daech » dans la région, prolifération des armes, évolution des modus operandi des attaques terroristes, porosité des frontières et manipulation des violences intercommunautaires par des groupes terroristes. Autant de défis que la communauté internationale devrait « adresser dans les mêmes termes et avec les mêmes moyens » que les autres défis globaux, soutient-il. Jusqu’ici la réponse à la crise au Sahel demeure insuffisante, alors que les contributions financières promises à la force conjointe G5 Sahel ne sont pas entièrement encaissées. Le Sommet devrait aussi aborder l’épineux dossier malien, à la lumière des derniers développements positifs dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger. Le CPS sera informé de l’état de la relance de la mise en œuvre de cet accord et des avancées enregistrées ces dernières semaines en particulier avec la tenue de la 4ème réunion ministérielle du Comité de suivi de l’accord (CSA) et le redéploiement des forces maliennes recomposées au Nord du pays. Ce redéploiement, acté par la dernière session du CSA, présidée par l’Algérie, est perçu comme une affirmation forte de l’autorité de l’État malien sur le territoire, notamment sur Kidal ville symbole, qui lui a échappé de longue date. Au Conseil paix et sécurité de l’Union africaine il est reconnu le rôle moteur de l’Algérie dans la relance de ce processus et où l’on se félicite de la volonté du président Abdelmadjid Tebboune de faire de la stabilisation du Sahel la priorité de la politique extérieure de l’Algérie.
Mokhtar Bendib

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