Dans son entrevue périodique avec des représentants de médias nationaux, diffusée vendredi soir, le président Abdelmadjid Tebboune a passé en revue les relations internationales de l’Algérie, en particulier l’activité diplomatique « sous-tendue par une forte économie et une stabilité sécuritaire », a-t-il souligné.
L’Algérie est en passe de retrouver son lustre diplomatique, a-t-il déclaré. On sait que le président de la République a opéré tout récemment, un important mouvement diplomatique qui concerne 24 ambassadeurs, 15 consuls généraux et neuf consuls visant à redynamiser l’appareil diplomatique du pays pour le mettre au diapason des exigences de l’heure. Lors de sa sortie médiatique, le président Tebboune a évoqué les relations avec l’Italie, qu’il a qualifiées d’historiques, rappelant qu’elles remontent à la période d’avant l’indépendance et ont toujours été bonnes. L’Algérie « est un pays qui garde en mémoire les bonnes actions à son égard et qui n’oublie point le mal qu’on lui fait, sans pour autant rendre la pareille », a-t-il fait remarquer en référence à la position de l’Italie durant la décennie de terrorisme qu’a traversée notre pays, « tout le monde nous a tourné le dos, sauf l’Italie ».
Ces relations se renforcent de plus en plus, dans le cadre d’accords de bon voisinage et de partenariat stratégique liant les deux pays depuis l’indépendance, a affirmé le président Tebboune. Les relations de l’Algérie avec l’Italie ont été mal vues par certains pays européens, a fait observer le président Tebboune mais l’Algérie est « libre dans ses décisions et ses relations extérieures », a-t-il précisé. Par contraste, par rapport à l’Italie, le président de la République a estimé que l’Espagne avait fait un faux pas concernant la question sahraouie, le qualifiant d' »acte inamical ». Conséquence : les relations algéro-espagnoles « ne sont pas au beau fixe » et l’Algérie n’est pas responsable de cette situation, a précisé le président Tebboune. Cela étant, les relations de l’Algérie avec le peuple espagnol sont « bonnes à ce jour » et « notre respect pour le roi d’Espagne est total, et il le sait », a affirmé le président Tebboune, rappelant que l’Algérie avait gelé mais pas annulé les accords de bon voisinage avec l’Espagne.
S’agissant des relations algéro-américaines, le président de la République a affirmé que les Etats-Unis qui sont « une grande puissance », savent que l’Algérie est un « pays influent » en Afrique, dans le monde arabe et en Méditerranée. « Que les Etats-Unis sachent que nous sommes un pays ami sans parti pris avec quiconque », a poursuivi le président de la République, rappelant que les Etats-Unis avaient soutenu l’Algérie et son peuple après l’indépendance. Autres questions abordées par le président Tebboune : la crise libyenne, le président de la République a affirmé que toutes les « anciennes » méthodes testées avaient prouvé leur échec et attesté de la justesse de l’approche algérienne en matière de règlement de la crise dans ce pays voisin ; la question du Sahara occidental, « en suspens depuis 1975 ».
« Notre diplomatie travaille en silence »
Parmi les annonces faites par le président Tebboune, il y a la décision de réouverture à partir de la semaine prochaine de l’ambassade d’Algérie dans la capitale ukrainienne, Kiev, prise avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Elle avait été fermée pour des raisons sécuritaires », a-t-il précisé. Le président Tebboune a qualifié de normales les relations de l’Algérie avec l’Ukraine. Quant aux fortes relations avec la Russie, elles sont connues de tous, a-t-il ajouté tout en confirmant que sa visite à Moscou aura lieu en mai prochain. Le président Tebboune a refusé d’entrer dans les détails de cette visite, et la possibilité de soumettre une proposition de paix entre la Russie et l’Ukraine, déclarant : « Je ne peux pas répondre à cette question. Notre diplomatie travaille en silence, et nous parlerons de ces questions quand elles deviendront apparentes, pas avant, a conclu, sur ce point, le président Tebboune. Pour rappel, Ramtane Lamamra est membre du Groupe de contact de la Ligue arabe sur le conflit ukrainien.
M’hamed Rebah