L’opposant Juan Guaido, renvoyé le 22 janvier du poste de président de l’Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, et qui s’est autoproclamé le lendemain «Président en exercice» du pays, a déclaré, «nous ferons tout ce qui est nécessaire. […]
C’est une question, certes, très polémique » a-t-il indiqué. L’importante crise économique que traverse actuellement le Venezuela, suite aux sanctions américaines, s’est accentuée, ces dernières semaines, pour être une crise politique, suite à la reconnaissance du président américain Donald Trump, de Juan Guaido comme «Président par intérim» du pays, et confirmé que l’intervention de l’armée américaine au Venezuela était une option envisagée.
Après la position de la Maison blanche, à l’égard de la République bolivarienne du Venezuela, ses alliés, pays membres de l’Union européenne : la France, l’Espagne et le Royaume-Uni ont emboîté le pas au président Trump, à l’instar de pays d’Amérique Latine. D’un autre côté les autres pays; notamment la Russie, la Chine, l’Iran, la Turquie, l’Italie, le Mexique, Cuba, la Bolivie et tant d’autres, s’attachent au principe de la non-ingérence dans les affaires internes des pays outre le refus de toute intervention militaire contre le Venezuela, appelant à promouvoir la voie du dialogue dans ce pays, en vue de consolider la paix et la sécurité internationales. Lors d’une conférence de presse, qu’a animée le président Maduro, vendredi, à partir du palais présidentiel, celui-ci s’est fermement élevé contre l’envoi, par Washington d’aides humanitaires alors que les avoirs du pays sont bloqués, aux États Unis et dans des pays européens. Qualifiant d’ «un show » l’opération humanitaire des états-Unis, le président vénézuélien l’a qualifiée également de «message d’humiliation» pour le peuple de la république Bolivarienne, lors de sa conférence de presse, diffusée en direct. Déclarant que son pays « ne permettra pas d’organiser un show appelé opération humanitaire», le président Nicolas Maduro a indiqué que « l’aide humanitaire s’est transformée en show pour justifier une intervention étrangère » a-t-il affirmé, avant de préciser : «ce n’est pas une aide, c’est un message d’humiliation ». Poursuivant, le Chef de l’état de la république Bolivarienne réaffirme, dans ses réponses aux journalistes des médias locaux et étrangers, que «les États-Unis ont bloqué presque 10 milliards de dollars, notre or et les pétrodollars et ils nous proposent maintenant 20 millions de dollars? » avant de lancer «le Venezuela n’autorisera pas ce show appelé opération humanitaire». Plus déterminant, s’adressant aux responsables américains, à leur tête le locataire de la Maison Blanche, le président vénézuélien leur dira «si vous voulez aider le Venezuela, débloquez l’argent du pays», avant de préciser «Ils nous volent de l’argent, et puis ils nous proposent du papier toilette» leur a-t-il lancé. notons que les aides en question sont bloquées, du côté colombien, à la frontière avec le Venezuela, après la prise de décision, par Caracas, de bloquer mardi dernier, le pont par lequel devaient passer deux conteneurs de 50 tonnes et au moins six poids lourds, envoyés par Washington, à la demande de Juan Guaido. Chef de file de l’opposition, soutenu par Washington, qui s’est proclamé, « président par intérim » lors d’une manifestation dans les rues de Caracas. Il est à noter que les sanctions économiques de Washington contre Caracas ont commencé sous le président Obama et ont été renforcées après l‘élection de Donald Trump, par d’autres sanctions financières. Ces sanctions coûtent au Venezuela et à son peuple, quelque 6 milliards de dollars depuis août 2017, selon une analyse publiée octobre dernier. À cela s’ajoutent des mesures contre l’industrie pétrolière du pays, interdisant à la Compagnie vénézuélienne à majorité publique CITGO de renvoyer les bénéfices au Venezuela, provoquant ainsi un milliard de dollar de pertes annuellement, pour les caisses de l’État. Récemment encore, la Banque d’Angleterre a refusé de restituer 1,2 milliard de dollars en réserves d’or, à l’État Vénézuélien, pour que celui-ci soit privé de ses actifs à l’étranger.
Karima Bennour
Hanoune dénonce «l’impérialisme US et ses alliés»
Intervenant, hier, lors de la réunion du bureau de la wilaya d’Alger, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, s’est attardée sur la crise au Venezuela et son impact sur notre pays. Regrettant que quelques candidats à la présidentielle en Algérie n’ont pas pris une position «à l’égard de l’offensive impérialiste US contre le Venezuela», la SG du parti a précisé qu’«un tel candidat ne saurait prétendre à défendre la souveraineté nationale». «En ce moment pour nous, la position à l’égard de l’offensive US contre le Venezuela est une ligne de démarcation», a-t-elle dit, considérant les politiciens qui se sont pliés au silence comme des «complices». Revenant sur les faits qui se sont déroulés au Venezuela, Louisa Hanoune a qualifié «Juan Guaido d’un tout petit opposant ayant obtenu le soutien des Américains et des Européens». Rappelant que Nicolas Maduro demeure le «président élu à 68% dès le premier tour», la première responsable du PT a affirmé que ceci est un «précédent d’une extrême brutalité dans l’histoire de l’Humanité». Néanmoins, les raisons ayant poussé les États-Unis et certains pays européens, dont la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne à reconnaître l’opposant comme étant le «président légitime du Venezuela sont purement liées aux enjeux économiques». En effet, le pays recèle d’importantes réserves en pétrole et en or, a-t-elle rappelé, considérant que le président français Emmanuel Macron ou encore Angela Merkel et Theresa May sont confrontés à de réelles crises dans leurs pays. Autrement, ceci «n’a aucun lien avec la démocratie mais plutôt avec les richesses de ce pays», a-t-elle assuré, précisant que l’Algérie est elle aussi en «danger».
Lamia B.