Alors que près d’un mois s’est déjà écoulé depuis que le ministre du Tourisme, Abdelkader Benmessaoud, a jugé que les prix pratiqués dans les hôtels 5 étoiles en Algérie sont raisonnables et accessibles aux couches moyennes, la réalité du terrain, est toute autre ! Car, il semble que ce premier responsable du secteur n’est pas encore au courant des prix pratiqués pour une nuitée par les hôtels 5 étoiles, qui est estimée au minimum à 20 000 DA.
Ceci n’est pas un simple constat, mais c’est ce qu’a tenu à nous indiqué le président de la Fédération algérienne des Consommateurs «(FAC), Zaki Hariz lors de notre traditionnel «Forum du Courrier d’Algérie» qui, en se prêtant au jeu des questions réponses, a tenu à attirer l’attention sur le rapport entre la qualité des prestations de services offertes et les prix pratiqués en contre-partie par les hôtels publics. En effet, le président de la FAC, a «estimé que le rapport «qualité / prix» n’est pas raisonnable !», avant de se désoler des services et des prestations offertes au niveau des hôtels publics» qui, selon lui, ne sont malheureusement pas à la hauteur des attentes des clients. À ce propos, il rappelle la déclaration du ministre du Tourisme qui a, par le passé, évoqué «des tarifs raisonnables». «Le ministre avait affirmé qu’une nuitée dans un hôtels 5 étoiles est proposée entre 5 000 DA et 6 000 DA, ce qui n’existe pas sur le terrain». Dans ce sens, il ajoute et pose la question qui fâche : «mais où sont ces hôtels de 5 étoiles qui sont abordables pour les couches moyennes et dans lesquels les hotes peuvent se permettre de passer une semaine». Or, continue Hariz Zaki, en soulignant que «dans les faits, les tarifs évoqués par le ministre du Tourisme sont, dans le meilleur des cas, trois fois supérieurs, pour une moyenne de 20 000 da». À ce titre, Hariz Zaki est revenu sur la convention-cadre fraichement signée entre l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le groupe Hôtellerie Tourisme et Thermalisme (HTT) et le ministère du tourisme, qui permet de réduire les tarifs de nuitée entre 30 à 40%, pour les travailleurs. «Certes les travailleurs peuvent bénéficier de prix exceptionnels à travers des réductions jusqu’à 40%. Mais, si l’on se fie aux services proposés, ces hôtels, sont à 3 étoiles», explique-t-il. Pas loin de cette optique, le président de la FAC a tenu à préciser que «même un séjour dans les appartements situés loin de la côte, est «très cher», et dépasse les 5 000 DA si l’on comptabilise le tarif d’une seule nuit». Cela, avant d’ajouter que : comme tout le monde le sait, nous sommes dans une période où les prix deviennent de plus en plus élevés, voire inabordables, d’ici la fin de la saison estivale». Enfin, le président de la FAC, s’articule sur les résultats d’une enquête ayant été menée par les spécialistes de l’association qu’il dirige à propos du coût moyen d’un séjour d’une semaine, pour une famille de 5 membres. Il précise que «si l’on comptabilise le tarif à 5 000 da pour la nuitée, les frais par semaine oscilleront entre 60 000 et 70 000 DA».
Mohamed Amrouni