Dans un message, lu en son nom, hier, à Brazzaville, par Nadir Larbaoui, le président Abdelmadjid Tebboune a mis en garde contre le recours à la force militaire étrangère, dont la subsistance compromet la paix et l’avenir du peuple libyen.
En qualité de représentant du président Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, est arrivé hier en République du Congo, pour participer à la Réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la Libye, dont les travaux ont débuté à Brazzaville. Nadir Larbaoui a été accueilli, à son arrivée à l’aéroport de Brazzaville, par le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’intérieur. Des chefs d’État et des représentants des dirigeants de pays membres du Comité ainsi que des responsables d’organisations internationales et régionales, prennent part aux travaux de la 10e session du Comité de haut niveau de l’UA, qui est présidé par le Président congolais, Denis Sassou-Nguesso, et regroupe dix pays : l’Algérie, le Congo, l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Ethiopie, le Niger, la Mauritanie, la Tunisie, le Soudan et l’Ouganda. Lors de sa prise de parole au nom du président de la République, Larbaoui a d’emblée réaffirmé le soutien de l’Algérie à tous les efforts libyens qui projettent le parachèvement de la réconciliation nationale libo-libyenne et la tenue des élections générales. Par la suite, le président Tebboune, a exprimé le rejet ferme de l’Algérie de toute forme de présence militaire étrangère sur le sol libyen, que cela concerne des forces armées ou des mercenaires, dont la subsistance compromet sérieusement les efforts de paix et l’agenda politique et électoral, comme seule voie de recours capable de garantir le rétablissement des institutions et un avenir sûr pour le peuple libyen. Tout en mettant en garde contre le danger que représente l’option de la force militaire en Libye qui ne ferait d’aggraver la crise et mettre en péril l’avenir du peuple libyen, le président Tebboune a réitéré l’appel au retrait immédiat des mercenaires et combattants dont la présence ouvre la voie à la prolifération des réseaux terroristes, de criminalité, de contrebande et de trafic d’armes et de drogues, ainsi que la migration clandestine et la traite des êtres humains.
Parachever la réconciliation inclusive
De source algérienne, les participants au sommet de Brazzaville doivent examiner les derniers développements de la situation en Libye, les efforts visant à rapprocher les vues et les moyens de parvenir à un consensus entre les parties libyennes pour la réalisation d’une réconciliation inclusive permettant de mettre fin au marasme politique que connait le pays, et d’organiser des élections parlementaires et présidentielles dans les plus brefs délais. La même source rappelle que la 10e session du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye revêt une grande importance car elle intervient à moins de 3 mois de la tenue de la Conférence nationale de réunification des parties libyennes, prévue en avril prochain dans la ville de Syrte. Lors de la réunion de haut niveau de l’UA sur la Libye, l’année dernière à Addis-Abeba, le président de la République a insisté, dans une allocution lue en son nom par son représentant à cette réunion, sur l’impératif de relancer le processus de règlement pacifique à la crise difficile que traverse la Libye, au vu des répercussions graves sur la sécurité et la stabilité des pays voisins et toute la région du Sahel, assurant la disponibilité de l’Algérie à contribuer à l’aboutissement du processus de réconciliation nationale libyenne, en collaboration avec l’UA.
Relance de l’agenda électoral
Le Sommet de Brazzaville se tient dans un contexte marqué de toute évidence par une impasse en Libye où le processus qui devait mener à la tenue des élections générales (parlementaires et présidentielles), fin 2021 a échoué. Les échéances pour ces élections ont été reportées, mais aucune date n’a été fixée, à cause des divergences entre les parties libyennes sur certaines questions, dont notamment l’absence d’un accord sur le fondement constitutionnel des élections. L’enjeu est la préservation de la souveraineté de la Libye et son intégrité territoriale, que l’Algérie n’a eu de cesse de défendre dans les différentes tribunes régionales et internationales. Le Sommet de Brazzaville traduit les efforts africains inlassables pour la cristallisation de solutions africaines aux problèmes du continent, loin de l’ingérence étrangère qui aggrave les crises. Samedi dernier, dans le cadre de la visite de travail qu’il a effectué en Libye en qualité d’Envoyé spécial du président Tebboune, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a été reçu, à Tripoli, par le président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes El-Menfi, à qui il a remis un message écrit du Président Tebboune. À cette occasion, Ahmed Attaf a réitéré la disposition de l’Algérie à contribuer, de par sa position au sein du Conseil de sécurité, à défendre les préoccupations et les priorités des frères libyens, en vue d’accélérer la réalisation d’une solution libo-libyenne à même de mettre fin définitivement à la crise.
M’hamed Rebah