Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé jeudi, que le Mouvement populaire pacifique a sauvé le pays, en l’épargnant d’une catastrophe, assurant que « sans lui, des officines seraient, aujourd’hui, en cours pour régler la crise en Algérie comme c’est le cas en Libye ».
Lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, le président Tebboune a indiqué que le Hirak est un « phénomène salutaire », mettant en garde toutefois contre « toute tentative d’infiltration que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur ». Annonçant dans ce cadre avoir signé « un décret consacrant le 22 février Journée nationale sous la dénomination de la Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ».
Poursuivant, le Président a réaffirmé à cette occasion que « le Hirak béni a préservé le pays d’un effondrement total », déclarant que « l’État national a failli s’effondrer totalement comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd’hui, en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes ». « L’effondrement de l’État national est synonyme de l’effondrement de toutes ses Institutions et toutes les données laissaient présager un tel scénario », a fait savoir le président de la République, ajoutant que « Dieu merci, le peuple a, grâce à sa maturité, déjoué le complot tout en réussissant à réaliser plusieurs de ses revendications ». Pour le reste des revendications du Hirak, « nous nous y attelons, car je me suis engagé personnellement à réaliser l’ensemble des revendications », a-t-il promis.
« Le projet de la Constitution sera soumis à près de 700 parties »
Concernant la nouvelle Constitution, Tebboune a indiqué que le projet fera l’objet de larges consultations auprès des acteurs de la vie politique et de la société civile.
« Un premier document va être remis à près de 700 partis, associations, syndicats, corporations… etc. Ils auront un mois pour en débattre librement, et il reviendra ensuite vers le comité de rédaction », a-t-il précisé. Qualifiant la révision de la Constitution de « priorité des priorités », le président Tebboune a affirmé que la mouture finale sera soumise à un référendum populaire qui tranchera sur le document. « Le référendum est déterminant pour obtenir une Constitution de consensus », a soutenu le chef de l’État.
« Le timing des grèves n’est pas innocent »
Abdelmadjid Tebboune a émis des critiques sur les animateurs des mouvements de protestation qui ont touché le secteur de l’Éducation nationale notamment mais aussi d’autres comme c’est le cas des PNC d’Air Algérie. Et pour cause, « ces grèves ne sont pas innocentes », a-t-il indiqué suspectant qu’il y aurait bien anguille sous roche. « Ils ont fait des grèves nationales avant même que le parlement ne donne son feu vert au gouvernement…Vous jouez avec les enfants !», dit-il en s’adressant directement aux enseignants grévistes. D’après le Président, la satisfaction des revendications des enseignants demande du temps et des moyens. « Nous n’avons pas encore réglé les problèmes des cantines scolaires, du transport des écoliers et du chauffage, ils viennent nous demander des hausses des salaires. C’est un agissement qui n’est pas innocent », a-t-il accusé. Pour Abdelmadjid Tebboune, le timing choisi pour cette grève et celle d’Air Algérie n’est pas innocent. « J’ai 50 ans dans la gestion. Celui qui veut régler les problèmes, il contacte, il négocie, il menace, mais faire une grève sans préavis est interdit dans certains secteurs », avertit le Président comme pour aussi appeler au dialogue.
« La lutte contre la corruption se poursuit »
Cheval de bataille de sa campagne électorale, Tebboune a promis de continuer de lutter contre la corruption, notamment la surfacturation, qui représente 20 à 25% de la valeur globale des importations, selon ses révélations. «Si on éradique la surfacturation des importations, nous gagnerons entre 20 et 25% voire plus », a-t-il déclaré, et de poser : « Parfois, je n’aime pas dire la vérité aux citoyens sur la surfacturation pour ne pas les choquer…Faites vos calculs avec 40 milliards de dollars d’importation par an», se demande-t-il, laissant le soin aux citoyens de le vérifier d’eux-mêmes. Au-delà des chiffres, Tebboune fait une démonstration de terrain. Il donne l’exemple de l’importation de … l’ail chinois. Il dira que les opérateurs algériens importaient « le 7e choix qu’ils déclaraient premier choix aux Douanes ». D’après lui, la surfacturation dure depuis plus de 10 ans dans notre pays. Il révèle également qu’il existe des mécanismes de contrôle et de lutte contre ce phénomène, mais qui n’ont pas été utilisés. « Il existe des bureaux d’études agréés par les Nations unies qui peuvent nous donner les prix réels des produits importés. Il existe également des conventions entre les services des Douanes du monde entier », a-t-il illustré ses propos. « Nous ne pouvons plus continuer comme ça », a enfin déclaré le Président.
Sarah O.