Cela fera bientôt deux ans que la pandémie de Covid-19 s’est installée en Algérie.
Il y a quelques jours, le nombre de nouveaux cas confirmés de coronavirus (Covid-19), enregistrés les «dernières 24 heures», a passé la barre des 400, encore loin du record atteint fin juillet 2021 avec 1927 nouveaux cas confirmés et 49 décès «enregistrés les dernières 24 heures». C’était la troisième vague qui amenait le variant Delta. Les Algériens s’inquiétaient alors de la disponibilité des concentrateurs d’oxygène, et le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, jugeait la situation épidémiologique « inquiétante » et appelait à travailler « d’arrache-pied et dans le calme » afin de sortir de cette crise avec « un minimum de pertes humaines ». Les décès ont été causés par l’agressivité du variant delta. La mise en place d’un dispositif sévère de gestion de la crise sanitaire (confinement partiel dans plusieurs wilayas et une série d’interdictions de regroupement et touchant aussi des activités économiques, commerciales et sociales), en plus d’une campagne active de vaccination, avait fait descendre pendant plusieurs jours le nombre de cas sous la barre des 100 (67 cas et 3 décès le 23 octobre 2021) et permis la levée du confinement partiel partout dans le pays. Puis, à cause du relâchement dans les mesures barrières et du ralentissement du rythme de vaccination, donc à cause du comportement des Algériens, les cas de contamination ont recommencé à augmenter courant novembre 2021. Pour le Gouvernement, la tendance à l’augmentation des cas de contamination ainsi que la hausse constante du nombre d’hospitalisations révèlent l’amorce d’une quatrième vague de cette épidémie. Selon le Pr Salah Lellou, médecin-chef du service pneumologie à l’Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d’Oran, qui s’exprimait hier matin sur Radio Sétif, le pays connaît une situation analogue à celle vécue lors de la troisième vague de contaminations. Non seulement les chiffres grimpent à grande allure à cause du virus Delta – qui reste dominant en Algérie -, mais, surtout, des cas graves arrivent dans les structures hospitalières et certains d’entre eux nécessitent des admissions en réanimation.
«Il y a quinze jours, dit-il, nous avions 3000 cas d’hospitalisation, actuellement, nous sommes à 4000 cas». Il prévoit que «les chiffres vont encore grimper jusqu’à la fin du mois de janvier». Il signale que ce sont les jeunes qui sont les plus touchés tout simplement parce qu’ils ne sont pas vaccinés. On le sait, ce qui est annoncé ne concerne que les cas enregistrés; le Pr. Lellou estime que ce qui n’est pas déclaré ni enregistré est le double. Il lance un appel urgent à la vaccination «avant la catastrophe». Il craint la saturation des hôpitaux bien que le ministère ait mis en place une stratégie pour maîtriser la situation. Face à cette montée, un comité intersectoriel ad hoc a été installé entre les ministères de l’Industrie pharmaceutique, de l’Énergie et des Mines, et de l’Industrie, pour prendre les mesures afin d’accroître les capacités de stockage et mutualiser les moyens logistiques pour assurer la disponibilité continue de l’oxygène médical au niveau des établissements hospitaliers, en prévision d’une hausse de la demande. Mercredi, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmène Benabderrahmane, a décidé de reconduire les mesures du dispositif de protection et de prévention contre la pandémie du Coronavirus (Covid-19), pour une durée de dix jours. À propos du virus Omicron, le Pr. Lellou confirme qu’il ne suscite pas la même inquiétude que le delta. On sait que le premier cas du variant Omicron a été détecté en Algérie le 14 décembre 2021.
Il s’agissait d’une personne de nationalité étrangère, rentrée sur le territoire algérien le 10 décembre 2021. « Les symptômes de l’Omicron sont légers et il se concentre sur les voies respiratoires supérieures, il occasionne aussi de grands maux de tête et de grosses sueurs», rassure le Pr. Lellou. Autre note rassurante: fin janvier, le nombre de cas de contaminations devrait diminuer.
M’hamed Rebah