« C’est lorsque notre produit intérieur brut dépassera les 200 milliards de dollars, que nous pourrons dire que nous sommes proches des BRICS ».
Pour le président Abdelmadjid Tebboune, c’est la condition d’entrée dans le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) annoncée pour la fin 2023. Lors de l’entrevue périodique accordée à deux représentants de médias nationaux et diffusée jeudi soir sur les chaînes de Radio et de Télévision nationales, le président Tebboune a indiqué que ce processus exigeait une poursuite des efforts dans les domaines de l’investissement et du développement économique et humain d’une part, et de passer à des niveaux supérieurs d’exportation d’autre part.
L’Algérie est dans la bonne voie, selon les indications qu’il a données : l’augmentation de la valeur des exportations hors hydrocarbures n’est plus un simple slogan, mais une réalité sur le terrain ; la Société algérienne des foires et exportations (Safex) s’efforce d’organiser des expositions de produits nationaux dans certains pays africains en attendant leur généralisation vers d’autres pays. Côté BRICS, les échos à la candidature de l’Algérie sont favorables de la part de la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud, et le seront aussi certainement de la part du Brésil présidé maintenant par Lula da Silva. Le président Tebboune a déclaré que le travail se poursuivait pour concrétiser l’adhésion aux BRICS avant la fin de l’année 2023, et ce, à travers la présence officielle de l’Algérie à sa réunion. « J’ai participé à distance à une réunion du groupe BRICS, mais la prochaine fois j’espère être présent parmi eux », a-t-il déclaré. L’adhésion de l’Algérie aux BRICS ouvrira des perspectives prometteuses à l’investissement dans le pays et au partenariat dans les différents domaines économiques, notamment les mines et les infrastructures, a estimé le président Tebboune, soulignant que les BRICS constituent une « base économique solide ».
À ce propos, il a cité le projet de train transafricain pour des investissements conjoints avec les pays du Groupe ; l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud sont sollicités en vue de le réaliser. Au début du mois dernier, l’envoyée spéciale chargée des grands partenariats internationaux au ministère des Affaires étrangères, Leila Zerrouki, a indiqué dans le « Forum Radio », que l’Algérie a déposé une candidature officielle pour rejoindre le groupe BRICS. Elle a ajouté : « Nous avons eu l’occasion de participer au dernier sommet du groupe BRICS en Chine, auquel le président algérien a été invité à participer », sachant qu’il s’est tenu fin juin, via la technologie de la visioconférence. Elle a déclaré que ce sommet s’est soldé par une ouverture à l’inclusion d’autres pays dans le groupe, notant que l’Algérie a soumis la demande et que la Russie et la Chine se sont félicitées de l’adhésion.
L’Algérie n’entrera pas les mains vides chez le Groupe des BRICS, avec notamment 100 milliards de mètres cubes de gaz destinés à l’exportation et un surplus d’électricité à exporter aussi, mais surtout son potentiel en ressources humaines qualifiées et en ressources naturelles encore inexploitées. L’Algérie est en mesure d’apporter de la valeur ajoutée au groupe BRICS. Pour rappel, l’éventualité de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS a été évoquée la première fois par le président Tebboune, fin juillet, lors de sa rencontre périodique avec la presse nationale. Cette démarche ne porte pas préjudice aux relations avec l’Europe qui sont inévitables pour l’Algérie, comme le sont les relations de l’Europe avec l’Algérie. Dans le même ordre d’idées, évoquant sa visite en Russie en réponse à l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, le président de la République a confirmé qu’il visitera la Russie, puis la Chine.
L’Algérie entretient de bonnes relations avec les pays asiatiques et les pays d’Amérique latine, et ses relations avec l’Europe « existent et seront renforcées davantage », a-t-il ajouté, assurant que les Etats-Unis et l’Inde sont également des pays amis.
M’hamed Rebah