Le Parti de la justice et du développement (PJD) marocain du sémillant Benkirane s’est réveillé pour s’impliquer lui aussi dans la grande messe de la danse du ventre orchestrée par le Makhzen pour imposer au peuple marocain la normalisation des relations diplomatiques avec l’entité sioniste.
C’est une véritable perche qu’a tendu ce parti islamiste à Mohamed VI, oubliant ou faisant mine d’oublier, que c’est son chef du gouvernement El-othmani qui avait signé les accords d’Abraham avant de se faire éjecter, comme un vulgaire malotru, lors des législatives qui avaient suivi. Benkirane a pris comme prétexte, l’annonce du ministre israélien de la tenue au Maroc du sommet des normalisateurs, Neguev 2, à la fin du mois courant pour sortir de sa tanière. Et comme la partition semble bien réglée, cela a permis au Makhzen de répliquer sèchement sans nommer, histoire de montrer qu’au royaume, il y a une opposition politique qui a toute la latitude de critiquer l’action du gouvernement ou du palais, le roi étant une ligne rouge qu’il n’est pas permis de franchir. On se demande bien où « roupillait » Benkirane quand son militant et chef du gouvernement, signant les accords de normalisation, s’offrait aux flashs des caméras pour immortaliser l’événement ? Pire encore, comment expliquer son silence quand, après la clôture du Néguev 1, qui avait réuni, au mois de mars 2022, le Maroc, Bahreïn, les émirates, l’égypte, Israël et les USA, on avait annoncé la tenue de sa 2e édition au mois de mars 2023 au Maroc?
La sortie du leader du PJD a été l’occasion pour le cabinet du Palais de sortir la grosse artillerie pour rappeler au peuple marocain et aux opposants à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël que la politique étrangère du royaume est du strict ressort du roi. Rien que ça… Et dans son argumentaire pour donner l’impression de faire des remontrances à Benkirane, le cabinet du palais a qualifié de manœuvres électoralistes, la sortie du PJD. Dans un style où le mensonge suinte à mille lieues, le communiqué du palais rappelle que le soutien à la cause palestinienne est une question de principe, pour le commandeur des croyants président du comité El-Qods, «un principe immuable au même titre que l’intégrité territoriale du pays et qui ne saurait faire l’objet de surenchère politicienne d’où qu’elle vienne», note le document. Benkirane qui a perdu le soutien du peuple marocain qui l’a chassé du pouvoir lors des dernières élections législatives tente de remettre le pied à l’étrier. Or, il se plante sur tous les plans car, Elie Cohen en annonçant la prochaine tenue du sommet Néguev 2 au Maroc n’a fait que rappeler au roi de ce pays les engagements pris dans la résolution finale qui avait sanctionné les travaux de la première édition de cette rencontre des normalisateurs. Il a accepté de tenir un rôle dans la pièce de mauvais goût qui se joue au Maroc et que le peuple marocain refuse de gober lui qui fait face à des conditions sociales des plus précaires, et qui voit la souveraineté de son pays menacée par l’entrisme sioniste par la grâce d’une politique de soumission du palais et de la famille royale qui a accepté le marché de dupe en vendant son âme au diable. Benkirane, peut s’épargner ses gesticulations, car il sait pertinemment que ceux qui ont défini la partition qui se joue actuellement au Maroc lui ont réservé un rôle qu’il doit tenir et assumer à n’importe quel prix.
Slimane B.