Quel crédit accorder à un Parlement européen silencieux sur le génocide à Ghaza et sur l’emprisonnement des militants antisionistes ? Un Parlement dans lequel pullulent des députés corrompus par le Maroc pour cautionner la transgression du droit international !
Au moment où le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, figure de proue de la campagne dirigée contre l’Algérie, se dédit par rapport à ses déclarations belliqueuses sur notre pays pour plaider, on ne sait par quelle magie, ce jeudi, une normalisation des relations, le Parlement européen s’empare de l’affaire Sansal en votant une résolution demandant « la libération immédiate et sans conditions » de l’écrivain algérien naturalisé français en 2024. Pour ce faire, le PE a repris les mêmes, ou presque, termes de la campagne anti-algérienne menée par les grandes figures politico-médiatiques de l’extrême droite, ses soutiens zélés, ainsi que les preneurs des thèses sionistes, le tout sous la caution et le seau de la République d’Emmanuel Macron.
Une institution parlementaire qui reste muette sur les dizaines de milliers de Palestiniens assassinés et des centaines de milliers d’autres blessés, affamés en les traitants dans des conditions inhumaines des plus abominables, comme du bétail à l’intérieur de l’enclos de Ghaza, retrouve sa langue pour attaquer l’Algérie sur « un cas de la liberté d’expression et des droits de l’homme ». Au même moment, cette institution ferme les yeux sur les nombreuses violations à l’encontre de militants et de politiques accusés d’ « antisémites » dans le contexte de l’agression contre le peuple palestinien ou, plus grave encore, de terroristes lorsque ces mêmes militants défendent le droit du peuple palestinien à la liberté, à la justice et à l’indépendance.
Dans ce lot, l’on constate, ce qui n’est pas un hasard, que la gauche française dans son ensemble et le parti de la France insoumise en particulier, sont visées par des poursuites arbitraires. Mais il n’y a pas qu’eux ! En effet, pour une déclaration dans les médias ou une simple publication dans les réseaux sociaux, des militants, journalistes ou citoyens lambda sont trainés devant les tribunaux pour « antisémitisme » à l’encontre du « cousin sioniste » qui passe pour un « intouchable » avant que la balance ne penche, depuis les mandats d’arrêt de la CPI contre Netanyahou et son acolyte à la défense, du côté de la victime palestinienne.
Parlons droits de l’homme !
Il y a des dizaines d’exemples en matière de ce traitement à géométrie variable réservé par les « droits-de-l’hommistes » européens. A commencer par le plus emblématiques, notamment le cas de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis 40 ans. Bien qu’il soit libérable depuis 1999 déjà, le plus le plus vieux détenus politique de France et d’Europe-faut-il le préciser à ces eurodéputés parangons des droits de l’homme- ce militant libanais a été maintenu en prison malgré une décision du tribunal de l’application des peines pour sa libération conditionnelle prévue le 6 décembre dernier.
Même avant l’agression sioniste, les poursuites pour le même motif farfelu étaient monnaie courante. En mars 2023, la journaliste Joëlle Maroun qui travaillait pour France 24 au Liban était licenciée après avoir été accusée d’avoir publié, par le passé en plus, de messages « antisémites » sur les réseaux sociaux. Plus grave encore, l’affaire de la reporter de guerre des sans voix palestiniens, la journaliste et documentaliste Marine Vlahovic, retrouvée morte à Marseille dans des circonstances douteuses qui restent encore non-élucidées.
Par ailleurs, faut-il rappeler le scandale de corruption qui a éclaboussé un bon nombre de députés de l’UE. Notamment l’affaire éclatée en 2023 qui a mis à en lumière les pratiques grossières du Maroc qui graissait la patte à des députés pour acheter leur silence sur les violations récurrentes des droits de l’homme contre le peuple sahraouis dans ses territoires occupés et, plus encore, pour faire la promotion de la politique expansionniste du Makhzen dans la région.
Alors, Mesdames et Messieurs du PE, vous n’êtes pas un bon exemple pour faire la leçon à l’Algérie qui est souveraine dans le traitement d’un cas d’atteinte à sa souveraineté territoriale.
Farid Guellil